m Cécile Junod
Habitué à une certaine
douceur de vivre, confiné dans des habitations parfaitement isolées et insonorisées,
bercé dans un environnement de plus en plus modulable et visant un confort proche du
zéro défaut, l'homme issu des civilisations occidentales devient très exigeant. Ses
besoins, qu'ils soient parfaitement légitimes ou induits par un conditionnement social,
peuvent être désormais mesurés grâce à de nouvelles techniques relevant de la
"métrologie sensorielle". Ainsi, même si les conforts thermique et acoustique
sont des concepts difficiles à définir rigoureusement, une méthodologie précise a
été élaborée afin d'en ébaucher les principales caractéristiques. Basée sur la
réalité physique (température, hygrométrie, longueurs d'onde...), les sensations
(mesures objectives des informations nerveuses transitant par des récepteurs sensoriels
vers les neurones) et l'interprétation des sensations (aspects liés à la psychologie,
psychophysiologie ou psychosociologie, et donc subjectives), cette méthode permet, grâce
à un panel d'individus entraînés à la quantification de ces sensations, d'établir des
critères fiables. La métrologie sensorielle apporte donc des informations importantes
qui permettront d'orienter les évolutions nécessaires des équipements de climatisation.
D'ores et déjà, on sait que la climatisation de demain intégrera de nombreuses
améliorations portant notamment sur les profils des jets d'air soufflé (avec
répercussion sur le niveau sonore), le niveau de pression acoustique qui a déjà chuté
de 17 dB (A) au cours des 10 dernières années et qui gagnera encore 3 dB (A) dans les 10
années à venir, la possibilité pour les capteurs de détecter la présence humaine par
infrarouge, la généralisation du contrôle à distance grâce à Internet et enfin,
l'autodiagnostic de toute défaillance dans les paramètres vitaux de la machine.
La réversibilité, une technologie innovante
Côté hygiène et santé, notre société de plus en plus citadine rejettera la moindre
agression sensorielle et sera de plus en plus sujette aux phobies des bactéries ou de
tout autre micro-orga-
nisme. En conséquence, les climatiseurs intégreront des options anti-odeurs,
antibactéries, anti-allergènes grâce à la technologie des filtres électrostatiques et
des filtres à photocatalyse. Et au-delà de tout cela, la climatisation sera soumise à
des exigences écologiques de plus en plus drastiques afin de préserver la couche
d'ozone. Et puisque la maîtrise de l'énergie devient un axe prioritaire, l'émergence de
systèmes écologiques devient également une obligation.
Des technologies, comme celle de l'Inverter, répondent parfaitement à cette nouvelle
donne. Produisant du chaud ou du froid selon les besoins, l'Inverter permet, en modulant
la vitesse de rotation du moteur du compresseur, de réguler la puissance de la machine.
Elle peut ainsi varier de 20 à 120 % par rapport à la puissance nominale. En outre, le
temps de démarrage étant réduit d'un tiers pour l'Inverter, cela permet d'atteindre la
température demandée plus rapidement qu'avec un autre système.
A noter encore que l'adaptation de la puissance de chauffage n'induit jamais une
surpuissance et autorise même des économies d'énergie inégalées, à hauteur de 30 %,
puisque le moteur ne tourne qu'en fonction de ses besoins, contrairement au système
traditionnel où l'appareil s'impose des cycles de "tout ou rien". Ainsi,
l'Inverter permet-il pour 1 kWh électrique consommé, de restituer 2 à 4 kWh de
chauffage, d'où un gain de puissance calorifique appréciable. Lequel se réalise même
dans le cas de températures extérieures très basses, pouvant aller jusqu'à - 15 °C.
Grâce à leurs performances remarquables tant en mode de rafraîchissement qu'en mode de
chauffage, les systèmes recourant à la technologie Inverter devraient, dans un proche
avenir, se généraliser de plus en plus.
La géothermie, une technique d'avenir
En matière de climatisation écologique, la géothermie s'avère également une des
prochaines tendances. On peut compter d'une part sur les rayonnements du soleil qui
réchauffent la surface de la terre et d'autre part sur le magma de lave, de fumerolles et
de geysers situés à l'intérieur du globe. Toutes ces sources d'énergie sont encore peu
ou mal maîtrisées par l'homme. Et mis à part quelques villes (Melun et Creil) qui
utilisent une source d'eau chaude pour alimenter quelques milliers de logements sociaux,
la France, contrairement à nos voisins européens allemands, autrichiens, hongrois ou
suisses, est jusqu'alors restée en retard dans ce domaine. S'il est vrai que certains
points du monde bénéficient de meilleures dispositions pour exploiter la géothermie, il
n'en reste pas moins qu'il suffit partout ailleurs de faire circuler dans le sol, en
circuit fermé, un gaz ou un liquide récupérateur des calories apportées notamment par
les eaux de pluie qui, en ruisselant, régénèrent en permanence le sol. Simple, le
principe repose sur quatre éléments : deux échangeurs (évaporateur et condenseur), un
compresseur et un détendeur. Sans combustion, sans fumée, ni rejet polluant, sans bruit
et sans stockage, le chauffage/climatisation par géothermie se révèle on ne peut plus
respectueux de l'environnement. Il devrait donc connaître dans les années à venir un
développement rapide. n
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InformationsRegroupant 7 constructeurs de climatisation et d'aéraulique produisant en France
(Airwell, Atlantic Climatisation, Carrier, Ciat, Daikin, Technibel et Trane), le Gie
Climatisation & Développement, dont la mission essentielle est d'accompagner l'acte
d'achat et de favoriser la qualité de la climatisation, organise des rencontres avec les
décideurs du petit tertiaire (commerçants, artisans, hôteliers, restaurateurs...) afin
de les informer sur toutes les questions relatives à la climatisation. Un numéro indigo
0 803 086 14 (1,09 F/mn) permet aux personnes intéressées de connaître le lieu du show
room le plus près de chez elles. |
Lexiquem Batterie : froide ou
chaude, une batterie est un échangeur thermique dans lequel circule un réfrigérant (eau
plus fluide frigorigène). L'air circule sur la batterie grâce à un ventilateur et cède
ou se charge en calories. |
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L'HÔTELLERIE n° 2664 Magazine 4 Mai 2000