Né au début du siècle, Le Grand Hôtel des Bains revit grâce à une histoire d'amour entre un éditeur belge et cette superbe côte bretonne. Ici, un luxe sobre. Un luxe de calme, d'espace et de paix intérieure. Découverte d'un lieu sur le chemin d'un tourisme culturel et spirituel.
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Lambris vert anglais
et feu de cheminée pour une ambiance cosy dans le bar-bibliothèque.
Construit au début du
siècle, les pieds dans l'eau au bout d'une presqu'île préservée, Le Grand Hôtel des
Bains a servi de cadre, il y a 20 ans, au tournage du film L'Hôtel de la Plage de Michel
Lang. Maintenant, entièrement rénové, il a gardé le charme intemporel des vieilles
maisons de vacances où il fait bon vivre en toutes saisons. Son centre de
balnéothérapie et de remise en forme, sa grande piscine d'eau salée chauffée toute
l'année avec hammam et jacuzzi en font une destination également très agréable en
hiver.
Sa résurrection, Le Grand Hôtel des Bains la doit à une belle histoire d'amour et de
passion. Alors qu'il venait passer ses étés dans le Finistère pour lire au calme,
Dominique Van Lier, un éditeur belge, fut fasciné par la beauté du coin et les aspects
changeants de la baie de Locquirec. Un jour pas comme les autres, cet établissement fut
mis en vente. Dominique Van Lier ne put résister. Et en janvier 1996, il devint l'heureux
propriétaire du lieu. N'étant pas un professionnel de l'hôtellerie, il se mit tout de
suite à la recherche d'un directeur d'exploitation. Très rapidement, il rencontra
François-Xavier Dufau, qui dirige depuis lors la maison.
Une grande campagne de rénovation fut également entreprise. Et plus de 12 millions de
francs ont été nécessaires pour redorer le blason quelque peu éteint de cet
établissement de bord de mer. Des 70 chambres existantes à l'origine, il n'en reste plus
que 36, toutes dotées d'un beau confort digne des 3 étoiles acquises. Largement ouvertes
sur la baie ou le parc, elles sont inondées de soleil dès le matin. Leur exposition
sud-est (rare en Bretagne nord) les protège des grands vents d'ouest.
Un parfum de Nouvelle-Angleterre
Tout a été conçu pour faire du Grand Hôtel des Bains, un havre de paix, de charme et
de douceur. Les teintes claires déclinées dans les miels et gris perle, apportent une
grande sérénité au lieu. Et l'on retrouve ici, un doux parfum de Nouvelle-Angleterre
dans l'harmonie des parquets cirés et lambris teintés. Car, si le propriétaire, grâce
à sa rigueur esthétique, a su garder l'authenticité du bâtiment, il n'en a pas moins
su, aussi, l'enrichir des apports poétiques de tous ses souvenirs de voyages.
La décoration a été confiée à Patricia Matthieu de Wynendaele et Brigitte de Rosanbo
qui firent des merveilles, écumant les bonnes boutiques de Bretagne et de Belgique et
faisant réaliser certains meubles, d'après leurs dessins. Toujours très présente,
telle une maîtresse de maison attentionnée, Patricia Matthieu de Wynendaele compose et
recompose sans cesse les grandioses bouquets ornementaux et les compositions décoratives
placées ça et là pour donner un air de demeure particulière.
Omniprésent sur les sols et murs, le bois apporte son incontournable note marine et sa
non moins vraisemblable touche d'exotisme. L'immense salle à manger, ouverte par de
larges baies sur la mer, s'illumine le soir venu de nombreuses lanternes et lampes de
coursive de bateau. Tandis qu'un joyeux feu de cheminée crépite dans le
bar-bibliothèque dont les murs habillés de lambris teintés vert anglais confèrent une
ambiance très cosy.
Ici, l'espace offert à la clientèle est vaste, aussi bien dans les parties communes que
les espaces privés. Même lorsque l'hôtel affiche un TO de 100 %, la quiétude demeure.
La promiscuité dérangeante n'existe pas. "Je tenais absolument à préserver ce
sentiment de bien-être, d'authenticité et de sérénité, explique Dominique Van
Lier. N'étant pas hôtelier, j'ai abordé cette nouvelle aventure, en me plaçant
côté visiteur, voyageur. Et j'ai essayé de retranscrire tout ce que je souhaitais
trouver, vivre, ressentir lorsque j'arrivais dans un hôtel en tant que client."
"Forts de cette approche, nous avons beaucoup travaillé sur la qualité de
l'accueil et l'ambiance générale de l'établissement, poursuit François-Xavier
Dufau. Le luxe réside dans l'étude des détails. L'insonorisation a été
particulièrement soignée, les volumes sont agréables, et la literie est ce qui se fait
de mieux. Tout a été pensé dans le respect du calme et du confort des uns et des
autres, afin que chacun puisse se sentir à l'aise et avoir le sentiment de vivre un
moment agréable, sans contrainte, sans stress. Un moment vrai, faisant abstraction de
toute supercherie. Au petit-déjeuner, nous servons du pain biologique, du cake fait
maison... et au restaurant, le chef, Michel Nicol propose une cuisine fraîcheur basée
sur les produits de la mer et les légumes bio cultivés dans un jardin voisin. C'est
cette authenticité que nos clients français et étrangers viennent et reviennent
chercher ici."
Mais Dominique Van Lier ne s'est pas arrêté là. Il vient d'ouvrir sur le port une
brasserie où l'on sert également d'authentiques produits.
Le Grand Hôtel des Bains : 15 bis, rue de l'Eglise
29241 Locquirec Tél. : 02 98 67 41 02
Internet : www.grand-hotel-des-bains.com
Ouvert toute l'année. Chambres entre 500 F (1 personne, nuit + petit-déjeuner, en basse
saison) et 1 480 F (3 personnes, demi-pension, en haute saison).
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Lambris miel, lanternes, lampes de coursive de bateau et cadres marins créent l'atmosphère de cette vaste salle à manger où l'on se sent si bien. |
Son bac de philo en poche, François-Xavier Dufau s'envole pour Londres. En guise de
petit job d'été, une place de serveur l'attend au Hilton Park Lane. C'est, en fait, le
début de sa carrière professionnelle. Et sa formation, il la fera ainsi sur le terrain.
En 1985, après Londres, il arrive au Miramar à Biarritz. En 1987, il fait l'ouverture de
La Cours des Loges à Lyon. Puis, il poursuit sa route au Hilton Suffren à Paris et
rencontre Dominique Van Lier en 1996. Il ne connaissait pas la Bretagne. Lors de sa
première visite dans cette contrée, un 1er mai, se souvient-il, il pleuvait des cordes.
Et malgré ce temps déroutant, il fut séduit, à son tour, par le lieu. Dès lors, il ne
le quitta plus... ou pas encore, car à 37 ans, sa carrière est encore loin d'être
finie.
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L'HÔTELLERIE n° 2673 Magazine 6 Juillet 2000