Il y a 25 ans, Charles Simon succédait à son père à la tête du Château Lestage Simon, propriété familiale depuis 1820. A cette occasion, une dégustation verticale sur 25 ans était organisée dans les chais. Journalistes et nologues ont pu mesurer la qualité constante de ce cru bourgeois Haut-Médoc, adopté par les plus grandes tables françaises et vendu en Europe sans intermédiaire par la propriété.
Brigitte Ducasse
Le Château Lestage Simon est situé dans la petite commune
de Saint-Seurin-de-Cadourne, dans le prolongement
A Saint-Seurin-de-Cadourne,
dans le Médoc, ne cherchez pas un château avec son donjon et ses tourelles. Bien que
situé en Haut-Médoc dans le prolongement des prestigieuses appellations de Pauillac et
de Saint-Estèphe, le Château Lestage Simon se présente comme une maison toute simple à
l'image de son propriétaire. Car Charles Simon est un vigneron passionné par le vin,
tout simplement. Et si vous lui demandez à quel millésime va sa préférence, il vous
répondra par une autre question : "Vous avez des enfants ? Avec mes vins, c'est
pareil. Je les aime tous autant."
En 25 ans, le vignoble s'est ancré sur un sol de graves en bordure de la Gironde et sur
un terroir argilo-calcaire ; plus à l'ouest, il s'est étendu, passant de 5 à 40
hectares. Et a gagné en qualité, fort d'investissements réguliers, épousant les
dernières innovations nologiques. Car ce cru bourgeois a adopté les outils et les
techniques d'un cru classé. Mais pour Charles Simon l'essentiel n'est pas là : "Au-delà
de la technique, ce que je recherche avant tout c'est d'avoir un raisin sain." Le
vin est élevé en barriques (650 au total), lesquelles sont renouvelées tous les trois
ans.
Décollage 1982
Charles Simon se souvient : "Le premier millésime qui m'a permis de mettre le
pied à l'étrier c'est le 82. Il a obtenu la médaille d'or du concours général
Agricole de Paris." On notera encore que le 90 avait été surnommé le Pétrus
du Médoc. Aujourd'hui, seuls sont disponibles à la propriété les millésimes à partir
de 1991 (avec toutefois une rupture pour 92). Le vin étant vendu uniquement en direct, il
faudra trouver ailleurs, chez les plus grands cavistes français, les autres millésimes.
A l'issue de la dégustation, un sentiment général se dégageait, résumé par Fabian
Barnes, nologue à Bordeaux et fondateur de la revue belge In vino Veritas :
"Ce qui est remarquable dans ces vins, et c'est assez rare pour être souligné,
c'est leur profonde identité. De 82 à 99, tous ont la marque Lestage Simon, on sent des
vins élaborés avec le même soin, la même patte. Et puis on retrouve toujours ce goût
du jus de raisin." Et d'ajouter : "Du point de vue nologique, 82,
90 et 98 offrent une puissance et une plénitude remarquables. Toutefois, en tant
qu'amateur de bordeaux, mes préférences vont aux 86 et 89 car ils possèdent une
fraîcheur tout à fait séduisante." *
Château Lestage Simon
Saint-Seurin-de-Cadourne
33180 Saint-Estèphe
Tél. : 05 56 59 31 83
Pour Charles Simon, "la dégustation d'un vin doit laisser un souvenir. S'il
n'en reste rien, c'est que
je me suis trompé".
Château Lestage Simon
Superficie
40 hectares de vignes.
Cépages
68 % de merlot,
27 % de cabernet sauvignon,
5 % de cabernet franc.
Vinification
Elle est assurée
par le viticulteur, suivant les traditions du Médoc.
Production
300 000 bouteilles en moyenne, totalité de la récolte mise en bouteille au château.
La vinification et l'élevage du vin jouent un rôle essentiel. Le vin est élevé
dans des fûts de chênes de différentes provenances et un tiers des barriques est
renouvelé chaque année. Le vin passera 12 mois en barriques avant la mise en bouteilles
avec un rythme de soutirage de 4 mois.
Au fil de la dégustation- 91, un vin qui ne possède pas l'ampleur du 90 et, si jusqu'à présent
il se montrait un peu terne, il commence à s'ouvrir et offre une structure des plus
intéressantes avec des tannins. A boire dès maintenant. |
Ces vins sont vendus
en Europe sans intermédiaire, directement du château. Charles Simon pratique des prix
raisonnables avec un objectif : offrir ces vins au public à moins de 100 F.
Tarif restauration au 1er juillet 2000
1999 : 42 F HT primeur
1998 : 52 F HT
1997 : 49 F HT
1996 : 65 F HT
1995 : 66 F HT
1994 : 60 F HT
1994 et 1993 : 60 F HT
1991 : 156 F HT (magnum uniquement)
des prestigieuses appellations de Pauillac et de
Saint-Estèphe.
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L'HÔTELLERIE n° 2683 Magazine 14 Septembre 2000