Après le Saint Martins Lane qu'il a ouvert l'an dernier à Londres, Ian Schrager récidive dans la capitale britannique. Cette fois encore, c'est à Philippe Starck qu'il a confié la matérialisation de ses rêves, de ses extravagances et de ses idées non reçues. Découverte d'un hôtel fantasque, plein de charme.
Photos Todd Eberle
Subtil mélange de
charme et de poésie, d'excès, de glamour et d'élégance, le Sanderson est une ironique
combinaison entre extravagance et simplicité. Ici, vous ne trouverez pas seulement ce
dont vous avez besoin mais, également, tout ce que vous n'avez jamais osé souhaiter en
matière d'hôtel. Il y règne une sorte d'illusion irréelle. Maintenant, le voyageur
évolue entre espace de rêve et pays imaginaire. D'ailleurs, chaque établissement de Ian
Schrager est un monde à part, déconnecté des réalités terrestres et quotidiennes.
Mais nul autre ne l'est plus que le Sanderson. Situé dans une des villes les plus
cosmopolites et sophistiquées, il est une oasis, un véritable antidote au stress de la
vie urbaine.
Superbe et surréaliste à la fois, le Sanderson est un lieu où les volumes n'obéissent
à aucune loi dictée, où les effets technicolors s'amusent par touches, où de beaux et
originaux objets s'exposent ou se voilent derrière de diaphanes rideaux, où la
séparation entre réalité et fantaisie a été volontairement brouillée. Sous vos yeux
apparaît un autre monde, onirique et théâtral.
Sous la haute surveillance de Schrager et Starck, les éléments architecturaux et les
styles s'entrechoquent en harmonie, pour aller jusqu'au bout de leur pari fou. Une
imposante armoire Louis XV côtoie, pêle-mêle, un fauteuil africain, le célèbre sofa
"red lips" de Salvador Dali, des rideaux d'opéra en soie du XVIIIe, un miroir
vénitien ou une extravagante peinture contemporaine. Mais le clou du spectacle reste le
canapé Louis XIV, long de plus de 12 mètres et recouvert d'une soie bleu vif. Tout, ici,
est démesure, amusement, clin d'il. Et tout s'allie pour créer, incontestablement,
une autre dimension du temps et de l'espace, une atmosphère, à la fois sophistiquée et
hors du déjà vu.
Des chambres d'une extrême sensualité et douceur
Totalement repensées, les chambres n'ont pas grand-chose en commun avec les chambres
traditionnelles d'hôtel. Elles ne possèdent pas de murs intérieurs. Salle de bains et
dressing-room sont seulement délimités par des cloisons de verre, tandis que l'espace
pour dormir est enveloppé dans des rideaux de soie d'opacité variable afin de créer des
niveaux d'éclairement différents. Le tout est évidemment commandé électroniquement
selon les souhaits du voyageur. Audacieuses, mais somptueuses, les chambres infusent dans
une impalpable mais réelle sensualité, et une douceur sans égale. Central, le lit est
posé sur un tapis inspiré par une lettre de Voltaire. Et au plafond, un tableau
représentant un paysage apaisant vous permet de glisser langoureusement dans votre
rêverie. Ici, toutes les surfaces sont tactiles et provoquent une irrésistible envie de
les toucher. Le froid des cloisons vitrées s'oppose à la douceur de la soie des draps,
et la transparence des rideaux s'oppose à l'épaisseur de la moquette de laine. En bref,
les chambres possèdent la sensibilité des boudoirs d'autrefois, une illicite qualité
dérivant de notre imperturbable sens du luxe.
"Nous sommes toujours à la recherche d'une nouvelle réinterprétation de
l'hôtel, explique Ian Schrager. Nous avons voulu, avec ce concept, faire une
percée dans des territoires encore inexplorés. Le Sanderson représente le premier
hôtel de la prochaine vague, un hôtel pour une clientèle moderne, en quête de quelque
chose d'original, différent et magique." Mais peut être que le plus inattendu
des plaisirs du Sanderson est son "Courtyard Garden", un espace à ciel ouvert
orné d'un énorme magnolia, de fontaines enchantées et d'un très grand nombre d'arbres
et fleurs en pot. Il constitue une "piazza", une respiration au sein de la
truculente cité londonienne, un lieu serein et charmant pour se restaurer, consommer un
drink, ou seulement se relaxer.
Et si le "Courtyard Garden" est assurément le cur de l'établissement, il
n'en reste pas moins que "l'Agua Bathhouse" représente son âme. D'un design
purement magique, d'un blanc absolu, le Bathhouse n'a qu'une seule intention : vous choyer
et vous faire vivre un moment de détente inoubliable. Conçu par Rita Norona Schrager et
Leila Fazel, toutes deux danseuses, ce centre de bien-être combine anciennes traditions
orientales et technologies modernes afin de créer un environnement réparateur et
reposant. Comme émergeant d'un grand rêve ou d'un blanc nuage, vous ressortez relaxé et
régénéré comme jamais.
Spoon + at Sanderson
Orchestré par Alain Ducasse, Spoon + est l'ultime expression d'une cuisine sophistiquée
et créative. L'original "mix and match" menu autorise d'innombrables
possibilités et variations. Les mets ont été créés avec une attention particulière
pour les règles de diététique afin de permettre à chacun de veiller à sa santé, sans
sacrifier au plaisir du palais. Combinant les plus traditionnelles techniques de cuisson
aux plus modernes, incluant l'induction, la vapeur, la rôtisserie, la grillade, le
pochage et le wok, Spoon + at Sanderson fait la juste liaison entre respect de la santé
et cuisine gastronomique. *
|
|
|
|
|
Sanderson :
50 Berners Street
London W1P 3AD
Tél. : 00 44 20 7300 1400
Vos commentaires : cliquez sur le Forum des Blogs des Experts
L'HÔTELLERIE n° 2683 Magazine 14 Septembre 2000