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En définitive, aucune Taverne de Maître Kanter ne se ressemble. Elles ont chacune leur personnalité, leurs patrons. On est indépendant ou on ne l'est pas ! Au Mans, Jean-Marie et Annie Bossu évoquent pour nous leur différence. Professionnellement vôtre.
Sylvie Soubes zzz24
Le Mans. A 55 minutes de la
capitale par le TGV. Réputée pour ses rillettes, connues pour Les 24 Heures auto et moto
! Jean-Marie et Annie Bossu ne sont pas originaires du cru. Ce sont des Bourguignons,
traiteurs de métier. Enfin, le métier qu'ils exerçaient avant de se lancer dans une
autre aventure : acheter et tenir une Taverne de Maître Kanter. Pourquoi ce changement ?
Pour faire autre chose, ne pas tomber dans la routine. 1996. Les voici à la tête de la
Taverne de Maître Kanter mancelle. Une affaire qui tourne fort, mais dont l'ancien
propriétaire s'est éteint prématurément dans un accident de la route. "A cette
époque, nous ne savions pas que l'affaire était autant marquée par la personnalité de
cet homme, sinon, nous aurions eu peur de la reprendre, peur de ne pas être à la
hauteur." Et pourtant... Le couple a parfaitement su intégrer le fonctionnement
de la ville. Jean-Marie s'est très vite impliqué dans la vie locale, il participe
activement à plusieurs associations sportives. Entre autres : "Ce qui nous
permet, souligne Annie, d'offrir des places à nos clients ou à nos employés."
Echange de bons procédés. Le couple aime aussi aller à la découverte des autres
restaurateurs. "Dès que nous le pouvons, nous allons manger chez nos confrères.
Ils viennent aussi chez nous. C'est très sympathique comme relationnel."
La taverne du Mans, à deux pas de la cité judiciaire, du théâtre, des commerçants du
centre, attire une très large clientèle. "Nous recevons aussi des personnes
venues de toute la Sarthe. C'est vrai, des gens de tous niveaux, de tous âges,
fréquentent l'endroit. C'est, en fait, à nous de nous adapter à eux et de faire en
sorte que chacun soit accueilli comme il s'attend à l'être. Au mieux bien sûr."
Dans une revue britannique, à l'occasion des 24 Heures du Mans auto, un journaliste a
écrit à propos de la Taverne de Maître Kanter : "C'est l'endroit où il faut
être vu !" Très vrai. Pour le lancement de la Bière de Mars, les Bossu
invitent pas moins de 400 personnes à déguster gratuitement le nouveau brassin. Le
responsable revêt une tenue tyrolienne avec chaussettes à pompons, le personnel, lui
aussi en habit de fête, distribue à profusion coupelles de choucroute et flammenkueches.
Ambiance garantie.
"Nous organisons également de nombreuses animations autour des événements qui
ont lieu dans la région. L'aspect festif est important ici. Le soir, certaines personnes
se mettent à chanter. C'est dans l'esprit du Mans, et je ne crois pas que cette
décontraction soit possible dans toutes les tavernes. Cela dépend vraiment de la
mentalité locale." Annie rappelle également que les "serveurs contribuent
beaucoup au succès" d'une animation. "Ce n'est pas toujours facile quand la
clientèle se met à chahuter. Il faut savoir s'amuser gentiment avec elle, mais cela ne
doit pas dépasser certaines limites."
Au chapitre cuisine, la carte a énormément évolué en quatre ans. Il y a plus de
produits, dont "l'immuable tête de veau", été comme hiver ! La palette
des saumons, servie sur une grande assiette, a aussi beaucoup d'amateurs. "Nous
avons initié un menu qui change tous les jours que nous proposons, avec les suggestions
du moment, sur des chevalets de table. Nous faisons aussi un plat du jour." Le
tout est servi en quantité. Normal, direz-vous, la prestation est à l'image des Bossu.
Conviviale et généreuse.
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En chiffres* 260 places assises sur trois étages |
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L'HÔTELLERIE n° 2690 Magazine 02 Novembre 2000