Après quelques années de somnolence et une baisse régulière du taux d'occupation, l'établissement situé près de l'aéroport a bénéficié d'une longue campagne de travaux et de l'arrivée d'un directeur à la motivation communicative.
Jean Bernard
Thierry Szewc a donné
de nouvelles ambitions
à cet hôtel.
Dix-huit mois après son
arrivée à Perpignan, Thierry Szewc, 40 ans tout juste, sait qu'il a mené à bien la
mission qui lui était confiée. Aujourd'hui, le Novotel Perpignan-Aéroport est un
paquebot flambant neuf. Le navire amiral du groupe Privilège qui compte aujourd'hui 16
établissements tous franchisés sous des enseignes du groupe Accor (3 Novotel, 7 Ibis et
6 Etap Hôtel) à travers la France. "L'établissement de Perpignan est le premier
du groupe et sa création remonte à 1974...", explique Thierry Szewc qui,
d'apprenti-cuisinier à directeur, a grimpé un à un les échelons au sein d'Accor.
de 1974 à 2000, voilà 26 longues années au service de la clientèle qui ont fini par
marquer cet hôtel. Et l'entretien journalier complété par une campagne de travaux, dix
ans après l'ouverture, n'ont pas suffi à cacher les signes de fatigue. La clientèle a
d'ailleurs fait part d'un certain mécontentement. 22 lettres de réclamation durant
juillet et août 1999 ont été reçues à Paris, au siège du groupe, sans parler des
remarques faites au personnel et à ses responsables. "Pourtant, au début de
l'année 1999, une première tranche de remise en état dans le respect des normes
définies par Accor a été entreprise. Le groupe a investi 1,8 MF pour refaire les 39
chambres donnant côté piscine. Mais le déséquilibre était trop flagrant avec les
autres, comme je l'ai constaté à mon arrivée au 1er juillet de cette année-là."
La saison 1999 terminée, Thierry Szewc a pu prendre un peu de recul et obtenir qu'un
investissement plus conséquent permette d'aller plus loin. Le 11 novembre, la cuisine
était fermée et un immense chantier de six semaines, mené de front avec celui de la
salle de restaurant, l'a complètement transformée. Spacieuse, dotée notamment de 3
chambres froides séparées et d'une zone de préparation climatisée, elle a nécessité
une nouvelle mise de fonds importante : 1,2 MF. "Mais encore une fois, à
entreprendre de tels travaux, nous ne pouvions rien laisser au hasard. La preuve, dans une
région où il fait si chaud l'été, nous avons aussi installé la climatisation dans le
local à poubelles."
Les salons à géométrie variable de 33 à 200 m2 puis les 47 dernières chambres ont
constitué la suite d'un programme de transformations, bouclé à la fin du mois de mars
2000. Le total de l'investissement de ce second volet de grands travaux s'élevant à 4,4
MF. Pour un établissement dont le chiffre d'affaires HT s'est élèvé à 9,6 MF en 1999,
l'entreprise était donc de taille. "Mais le patron de notre groupe est très
attaché à cet hôtel. Et une fois qu'il a été persuadé de la nécessité d'engager
des travaux, il a fait le nécessaire."
Le nécessaire et même un peu plus. En matière de literie, par exemple, la moitié des
chambres répondent à des normes supérieures à celles imposées à un Novotel avec des
lits de 180 cm au lieu des 160 requis.
Le personnel a suivi cette mutation avec une certaine surprise. Un état qui a vite
fait place à la mobilisation autour du projet du nouveau directeur. "Je n'ai pas
changé l'équipe en place car en aucun cas, elle ne pouvait être pénalisée de ne pas
avoir eu les moyens de bien travailler. En fait pendant des années on n'a pas donné aux
gens le réflexe de changer ce qui était dégradé. Pourtant c'était
nécessaire..."
Verrerie et linge neufs ont rejoint les minibars enfin présents dans toutes les chambres,
le double vitrage des fenêtres ou encore l'arrivée des chaînes de télévision via le
satellite. " Je ne vois pas, d'ailleurs, pourquoi j'aurais pénalisé une équipe
qui a fait de l'accueil son point fort. La meilleure preuve en est donnée par sa
première place mondiale au classement de la vente de carnets 'week-end à la carte' du
groupe Accor."
A la veille de la saison touristique, Thierry Szewc avait senti les premiers effets
bénéfiques de cette remise à neuf. Avec un taux d'occupation de 75 % en juillet et de
92 % en août, le Novotel a réalisé une très bonne saison. "Mais surtout,
poursuit son directeur, le prix moyen par personne et par jour est passé de 430 à 530
F." Il a aussi dynamisé la politique de commercialisation entreprise. "Car
nous ne pouvions plus admettre qu'à proximité de l'autoroute qui relie la France à
l'Espagne, mais aussi de l'aéroport de Perpignan, notre activité demeure dans le rouge
de novembre à février. Un contact avec un autocariste suisse à la recherche d'un
certain niveau de prestation nous a assuré un premier supplément d'activité. Ensuite
j'ai commencé à prospecter auprès des entreprises régionales afin de développer le
séminaire résidentiel."
Une démarche que seules, la remise en état des salons et l'acquisition d'équipements
techniques adaptés pouvaient rendre possible. La promotion auprès des organisateurs de
congrès, mais aussi de la chambre de commerce, commence à porter ses fruits et les
entreprises privées comme les administrations trouvent plus facilement l'accès de cet
hôtel.
La mission de Thierry Szewc, qui a aussi supervisé la construction d'un Etap Hôtel à
proximité et son ouverture début décembre dernier, a été menée à bien. Il va donc
repartir vers l'Afrique et après le Gabon, le Ghana et la Sierra Leone où il a déjà
posé ses valises, c'est la direction du Novotel d'Abidjan qui l'attend désormais. La
conclusion des travaux, avec l'aménagement de vastes jardins et surtout de la proximité
immédiate de la piscine, incombera à son successeur.
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L'HÔTELLERIE n° 2699 Magazine 04 Janvier 2001