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La communication est un élément stratégique, vecteur de commercialisation. Elle permet au restaurateur, à l'hôtelier, au traiteur, de se faire connaître auprès du public, d'accroître sa clientèle ou de la fidéliser. Lettres d'information, flyers, relations presse, sites Internet, etc., les moyens son nombreux.
m Lydie Anastassion
La communication est indispensable pour un établissement. Le client est son premier interlocuteur. A 'assiette égale', la différence se jouera sur l'image du restaurant. "En l'absence d'un événement particulier à mettre en évidence, la meilleure stratégie de communication pour un indépendant consiste, en tout premier lieu, à soigner ses clients en leur proposant une image cohérente, un mixte intelligent entre le contenu des assiettes, l'enseigne, le décor, l'accueil et le service", commente Florence Etave, fondatrice et directrice de l'agence parisienne de communication Transmédia, spécialisée sur le secteur de la restauration et de l'hôtellerie. Elle poursuit : "Tous les hôteliers et les restaurateurs devraient se poser le problème de l'image de leur établissement. Il faut que la déclinaison soit totale." Une recette utilisée avec succès dans les restaurants à thème dont la décoration est élaborée à partir du produit phare de la carte. "Au Japon, n'importe quel boui-boui a sa charte graphique avec des logos partout, si bien que l'on se demande souvent s'il s'agit d'une chaîne ou non", ajoute Florence Etave. Ayant défini son identité visuelle, l'indépendant peut songer à établir avec ses clients des relations personnalisées et directes. Pour cela, il doit constituer un fichier.
Marketing direct
Posé sur la table, un petit carton au logo du restaurant invitant les clients à laisser
leurs coordonnées peut faire l'affaire. Jean-Christophe Lebascle, le chef du restaurant
La Manufacture à Issy-Les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), estime entre 7 500 à 8 000 le
nombre d'adresses répertoriées par ce biais dans son fichier, auxquelles il expédie
environ quatre fois par an (à chaque changement de carte) la Manufacture Restaurant
News, une lettre de quatre pages au format A4, tirée à 10 000 exemplaires qu'il
rédige lui-même. Le 14e numéro est paru en janvier 2001. "Il faut communiquer
sur le restaurant mais surtout ne pas faire de bourrage de crâne. La lettre, c'est un
support de communication destiné des clients. On leur annonce les prochains rendez-vous
de notre restaurant, mais on leur donne aussi autre chose : des recettes, des
présentations de livres sur la cuisine, des chiffres", précise Jean-Christophe
Lebascle, qui y va également de son coup de gueule ou de cur. Et d'ajouter : "Je
conseille à tous mes collègues de faire une lettre." Selon lui, sa news letter
représente 25 à 30 % de la fréquentation du restaurant dans les trois semaines qui
suivent son envoi, pour un coût de 1,21 franc par unité (sans l'envoi). Un prix tiré au
maximum, représentant les frais en papier et la rétribution de la personne chargée de
la mise en page. On peut encore faire moins cher. Le flyer, en noir et blanc, en bichromie
ou en couleur, tiré sur un photocopieur, tend à devenir un mode de communication prisé
dans les bars, pubs et restaurants de quartier (et) ou branchés, qui proposent une
programmation de concerts quasi quotidienne ou hebdomadaire, ou qui mettent en avant leurs
formules. Fabrice et Stéphan Martinez, les patrons du Bistrot Bourdelle, rue Antoine
Bourdelle dans Xve arrondissement à Paris, estiment à 90 centimes le prix unitaire de
leur flyer. "Un ami nous a fait le dessin à partir d'une photo de la salle. Nous
avons fait tirer 1 500 photocopies couleur", précise Fabrice. Les papiers, de 15
x 10 cm, sont posés sur le bar du restaurant. Fabrice et son frère Stéphan ont aussi
établi un listing de 200 noms de clients auxquels ils envoient les dates des soirées
qu'ils organisent, des rendez-vous également annoncés sur leur site Internet.
Pour accélérer le bouche à oreille, la presse peut être la solution. Les journaux
grand public ou les publications professionnelles comme L'Hôtellerie ne sont pas
des forteresses inaccessibles. Les journalistes ont besoin d'informations pour travailler.
Ils ont à leur disposition plusieurs canaux dont - le terrain principal, c'est-à-dire,
pour des titres spécialisés dans le secteur des CHR, les professionnels. Pourtant, ces
derniers, et particulièrement les indépendants, ne profitent pas toujours de
l'opportunité qui leur est offerte pour se faire connaître, alors même qu'ils se
plaignent "que les journaux ne parlent toujours que des mêmes",
sous-entendant "des personnalités médiatiques et des groupes". Mais
attention : il ne s'agit pas de communiquer à tout prix, surtout si l'on n'a rien à
dire. Qu'elle soit 'maison' ou confiée à des professionnels, la communication relève
d'une stratégie qui coûte en temps et en argent et dont le but est de vendre.
Les secrets d'un bon dossier de presse |
w Donner d'emblée l'information
principale, la nouveauté. C'est elle qui motive la mise en uvre de votre stratégie
de communication. C'est pour l'annoncer que vous dépensez de l'argent (si votre
dossier de presse aborde plusieurs thèmes, faire un sommaire). w Eviter les fautes d'orthographe. Ceci dit, les agences de communication ne sont pas les dernières à en faire. w Bannir les formulations pompeuses, vides de sens. Conseil aux restaurateurs qui font appel aux services d'une agence : ne pas se laisser abuser par les formules trop élaborées, même si elles sont flatteuses, à première vue. Car, à seconde vue, le mandant se ridiculise. w Fournir une petite biographie des personnes principales avec des dates. w Donner des chiffres-clés : capacité d'une salle de restaurant, nombre de chambres d'un hôtel, nombre d'employés, CA envisagé ou réalisé, investissement réalisé... w Indiquer les noms et les coordonnées de toutes les personnes citées. w Joindre une à deux photos selon le sujet. |
Cibler les interlocuteurs
Prenons le cas d'un restaurateur indépendant qui a décidé de ne proposer que des
produits biologiques à sa carte. Un argument vendeur en pleine crise de confiance
alimentaire. Le plus simple et le plus efficace consiste pour lui à viser l'information
de proximité : proximité géographique avec les journaux locaux et régionaux,
proximité professionnelle avec les revues spécialisées.
Chez un libraire, les journaux qui se vendent le plus bénéficient du meilleur étalage :
devant la caisse, ou juste à l'entrée. En province, les journaux régionaux à grand
tirage sont situés à côté des titres nationaux. "Il s'agit de repérer ce qui
se passe sur le terrain. La consultation de l'ours indique la spécialité de chaque
rédacteur", explique Pierre Campagna, directeur de la société Canman (06) et
concepteur de stages de formation aux relations presse. Il poursuit : "Une fois
les titres ciblés, le professionnel fait une revue de presse des articles concernant ses
concurrents ou ses confrères. De cette façon, il définit 'les journalistes qui
comptent' sur le créneau." La même démarche peut être appliquée à la presse
spécialisée.
Seconde étape : la prise de contact par téléphone. "Il ne s'agit pas de dire
'bonjour, j'existe', poursuit Pierre Campagna. Mais d'annoncer que l'on va mettre
en uvre une stratégie de communication, que l'on propose quelque chose de nouveau
envisageable sous plusieurs angles." L'emploi de produits biologiques pour le
restaurateur de notre exemple implique la refonte totale de la carte et des prix, la mise
en avant des producteurs régionaux. Elle peut aussi coïncider avec la rénovation de la
salle et un nouveau décor plus naturel réalisé par un décorateur de la région ou
spécialisé. Autant de pistes et de sujets susceptibles de faire l'objet de papiers
différents dans des publications diverses à cibler selon la méthode expliquée plus
haut. "Il est recommandé de faire autant de communiqués que l'on vise des
supports différents", confirme Pierre Campagna avant d'ajouter :
"Surtout ne pas balancer un mailing standard. Le journaliste n'y trouvera pas son
compte et le courrier finira à la poubelle." Reste à savoir comment faire
passer le message.
La mise en forme du communiqué ou du dossier de presse n'est pas compliquée. La recette
est simple : annoncer tout de suite l'information principale, la nouveauté. C'est elle
qui motive d'ailleurs la mise en uvre de la stratégie de communication. C'est pour
cela que le professionnel dépense de l'argent (lire encadré p.74). En résumé, le
communiqué doit répondre à six questions : Quoi (la nouveauté) ? Qui ? Quand ? Comment
? Pourquoi ? Combien ? Des points qui seront ensuite développés dans le dossier de
presse.
Pour un projet nécessitant la mise en uvre d'une stratégie de communication
lourde, il peut être judicieux de se tourner vers une agence de communication.
Fidéliser avec le WebTrois questions à Jean-François Coutelou, professeur à l'école hôtelière de Paris Jean Drouant L'Hôtellerie : Quelle est la particularité du Web dans la
relation avec le client ? L'H. : En quoi est-ce un élément de fidélisation ?
L'H. : Comment procéder ? |
L'agence
"La légitimité des relations presse repose sur la nouveauté, c'est-à-dire,
pour le secteur des CHR, sur l'ouverture d'un nouvel établissement, la mise en place d'un
menu lié à un événement particulier et daté comme la Saint-Valentin",
résume Florence Etave. Dans ce cas, il faut être prêt à investir un budget important :
au minimum 50 000 francs pour une bonne prestation, voir davantage. Les honoraires de
l'agence sont calculés en fonction du temps passé sur un dossier. Entre le travail de
préparation et la gestion des retombées d'une manifestation, le lancement d'un nouvel
établissement représente 4 à 6 mois de travail. La prestation n'est pas que
rédactionnelle, du moins pour les agences les plus performantes. Porte-parole de leurs
clients, elles mettent à leur disposition leur expérience, leurs carnets d'adresses et
leur savoir-faire. D'où l'importance d'en choisir une bien implantée sur le secteur de
la restauration et de l'hôtellerie et réputée (lire encadré p.76). "Dans la
restauration, la connaissance du microcosme et de ses codes de fonctionnement sont
incontournables", explique Florence Etave. Mais une bonne agence ne prend pas
tous les clients. "Pour que le travail soit efficace, l'attachée de presse doit
croire aux produits mais aussi à l'information autour du produit. Le rôle de l'agence ne
consiste pas à lancer uniquement de bonnes idées, elle doit aussi expliquer à son
client les bénéfices possibles mais aussi les risques encourus. Un établissement ne
sera jamais à l'abri d'une mauvaise critique."
Les retombées ne sont pas toujours faciles à évaluer. Et surtout elles sont multiples :
nombre de citations dans les journaux, nombre de clients supplémentaires, nombre
d'e-mails échangés (lire encadré p.75). Le restaurateur ne doit pas oublier que
l'objectif est de susciter la curiosité du journaliste. Celui de notre exemple aura
vraiment réussi sa démarche si le journaliste lui demande s'il peut l'accompagner
pendant qu'l fait sa tournée de ses fournisseurs de produits biologiques. Le papier sera
vivant et la nouvelle carte sera présentée aux lecteurs sous une forme très éloignée
de la communication publicitaire et donc davantage crédible. Quant aux fournisseurs, ils
auront sans doute à cur de consolider leurs liens avec le restaurateur. Peut-être
décrocheront-ils même de nouveaux clients. n
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Comment choisir une bonne agencew Demander à l'agence de fournir le listing de ses
adresses (journaux grand public et professionnels). |
Les stages de formationL'antenne niçoise de l'Unifhort proposera un stage intitulé 'Relations publiques, relations avec la presse' les 4 et 5 octobre 2001, destiné aux responsables d'unités, aux directeurs et aux commerciaux. Objectif : avoir une présence efficace auprès des
médias et des prescripteurs locaux. La formation est construite autour de 6 axes :
l'action presse, la rédaction d'un communiqué et d'un dossier de presse, la diffusion de
l'information et la relance des journalistes, l'identification des événements
susceptibles d'être médiatisés, l'organisation du fichier prescripteurs, la gestion des
manifestations et leurs retombées. Renseignements : |
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L'HÔTELLERIE n° 2707 Magazine 1er Mars 2001