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La Maison est un vieux mas transformé en hôtel par un artiste peintre. Une décoration tournée vers la mise en valeur du bâtiment datant du XIVe et XVIIIe siècles. Avec la volonté affichée d'être différent.
Au bout de cinq minutes d'un chemin de terre bordé
de chênes verts, de ruches et de vignes, une bastide sans signalétique, ni étoile ni
menu affiché à l'entrée... "Je ne veux pas non plus de ces autocollants voyants
qui disent que l'on accepte telle carte bleue, ni de plaque de guide. Cela nous ferait
sûrement plus travailler mais changerait l'esprit du lieu : j'ai voulu créer une vraie
maison avec une âme", explique Annie Zéau, la maîtresse des lieux. Déjà
propriétaire d'un restaurant et d'un salon de thé à Avignon, l'artiste peintre a eu le
coup de foudre pour ce vieux mas de Paluds-de-Noves (Bouches-du-Rhône) au nord des
Alpilles, dont une partie, datant du XIVe siècle, aurait servi de lieu de villégiature
aux papes avignonnais. Avant d'ouvrir comme maison d'hôte en juillet 1999 (13 chambres,
hôtel depuis avril 2000), le Domaine de Bournissac aura été l'objet d'un investissement
de 8 millions de francs (achat compris), dont 1 million et demi consacré à la
décoration. L'artiste, qui a installé son atelier à côté de la cave, y a accordé un
soin tout particulier. D'une remarquable unité malgré des chambres toutes différentes,
La Maison, Domaine de Bournissac, dégage une ambiance douce, loin du luxe tapageur. Des
tons beige et écru et des matériaux traditionnels sont partout privilégiés pour
valoriser La Maison. Annie Zéau est allée dénicher en Italie le marbre vieilli qui
carrelle le rez-de-chaussée et l'ancienne écurie de la ferme fortifiée. Partout, on a
mis en valeur la belle charpente de chêne massif qui réchauffe la pierre blanche des
murs et des cheminées dans la salle à manger et le petit salon.
Tableaux de la propriétaire dans les
chambres
A l'étage, chaque chambre porte un nom différent : Terre bleue, Figuier ou Le miel.
Donnant sur le patio ou sur le chêne vert tricentenaire du jardin, chacune décline une
couleur dans différents tons. La propriétaire a parsemé l'hôtel de ses créations : un
grand portrait féminin dans le couloir, des bouquets de fleurs séchées et des cadres en
bois dans les chambres. Céramiste, elle a aussi créé la vaisselle du restaurant. Annie
Zéau reconnaît pourtant que ses choix esthétiques se révèlent parfois peu pratiques
à l'usage. Ainsi, le vernis patiné des baignoires qui s'écaille ou met trop longtemps
à sécher devra être revu. "J'ai voulu une literie entièrement en lin. C'est
superbe, mais lors du repassage, je regrette parfois le synthétique..."
Qu'importe ! L'artiste a déjà su créer un lieu... qu'elle s'active désormais à
rentabiliser. "Nous visons un objectif de 7 millions de francs contre 4 millions
de francs cette année." Cela passe par la promotion dans des revues de
décoration notamment, ainsi que dans la presse internationale. "Nous avons déjà
beaucoup d'Américains. Ils sont très friands de ce genre d'endroit en Provence."
Pour l'heure, c'est surtout la saison hivernale qui a du mal à décoller. "Au
bout d'un an et demi, nous avons déjà des clients fidèles, séduits par les prestations
simples et l'atmosphère sereine de la maison. Pour aller plus loin, nous allons jouer la
carte de la fidélisation avec des semaines à thème. Nous avons des contacts aussi avec
les entreprises pour des séminaires. J'aimerais à terme organiser des concerts et des
expositions." La cuisine méditerranéenne et inventive du jeune chef Hervé
Gély est un autre argument commercial pour l'établissement. n
La Maison, Domaine de Bournissac
13550 Paluds-de-Noves
Tél. : 04 90 90 25 25
Fax : 04 90 90 25 26
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L'HÔTELLERIE n° 2707 Magazine 1er Mars 2001
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