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Luc Massol, 29 ans, a ouvert en août 2000 son premier établissement : un pub irlandais en terre cathare. Alors qu'il partait sur des objectifs de 170 hectos/an, après six mois d'exercice, les estimations sont revues à la hausse. Le O'Sheridans, pub Guinness de Carcassonne, devrait atteindre quelque 250 hectos/an, voire plus.
m Sylvie Soubes
L'ouverture du O'Sheridans et son montage financier sont aujourd'hui montrés en exemple par la chambre de commerce et d'industrie de l'Aude lorsqu'elle s'adresse aux jeunes créateurs d'entreprise. Le O'Sheridans a été créé à Carcassonne l'an dernier par deux frères, Luc et Rémy Massol. Ce dernier vit aux Etats-Unis et c'est Luc, 29 ans, qui a choisi l'affaire et la dirige. Luc a longtemps été saisonnier. L'hiver dans les Alpes, l'été à Saint-Pierre-la-Mer dans l'Aude. C'est auprès de Marie-France et Jean-Michel Rouanet, "patrons très stricts dans le travail", qu'il a appris le métier. "J'ai fait de nombreuses saisons estivales à leur côté. Ce sont des gens compétents, professionnels, qui vous donnent envie de continuer." Lorsqu'ils décident de vendre leur établissement, Luc Massol pense bien sûr à prendre la suite. "Ce n'était malheureusement pas dans mes moyens. C'est à partir de là que je me suis mis en quête d'un établissement." En 1999, Luc découvre le concept pub Guinness de Kronenbourg. "Je voulais rester dans la région et il n'y avait pas de pub à Carcassonne." Quant à l'emplacement, "je tenais absolument à ce qu'il ait une cheminée et qu'il se tienne dans un quartier commerçant". La quincaillerie du 13, rue Victor Hugo, en plein centre de Carcassonne, était à vendre. 100 m2 de surface, 80 m2 de cave, un conduit de cheminée et la possibilité de faire venir une licence IV. Le O'Sheridans, du nom d'un poète irlandais, allait prendre forme.
"Ça manquait à Carcassonne
!"
Si une entreprise irlandaise est à l'origine du décor, l'essentiel des travaux a été
réalisé par Luc Massol et un ami anglais, Tim Saunders, ancien maçon, saisonnier comme
lui. 2 mois et demi de travaux et des journées entières consacrées à dégager les murs
de pierre, aujourd'hui merveilleusement restaurés. Luc et Tim peuvent être fiers de leur
obstination à marier le bois et la pierre. L'atmosphère du O'Sheridans est chaleureuse
et vraiment dépaysante.
Le pub a ouvert ses portes le 11 août 2000. "Le soir même, notre distributeur,
la Sève Minervoise, faisait découvrir l'établissement à ses clients. L'ambiance a
très vite plu aux gens." Des clients interrogés depuis, au hasard, confirment :
"Ça manquait à Carcassonne !" L'établissement séduit non seulement la
communauté anglo-saxonne de Carcassonne (assez importante), mais aussi les femmes. "Nous
avons une clientèle mixte avec un créneau d'âge moyen de 30 ans."
Luc et Tim, désormais en charge du bar, proposent plusieurs bières à la pression et un
cidre, le Strongbow, que les Anglais connaissent bien. Avec une gamme ciblée (pas de
cocktails, seulement une très belle gamme de whiskies et 30 références de bières à la
bouteille), et des prix raisonnables (demi de Guinness à 19 F, pinte à 35 F), le
O'Sheridans fait aujourd'hui partie des bars les plus prisés de Carcassonne. Seul regret
pour Luc Massol : "En six mois, alors que nous sommes référencés pub Guinness,
nous n'avons jamais reçu la visite d'un commercial Kronenbourg. Je trouve cela dommage.
Les animations sont de plus en plus nécessaires et Kronenbourg ne semble pas
s'intéresser à nous." Le O'Sheridans était parti sur une moyenne annuelle de
170 hectos de bière. Les six premiers mois d'exercice laissent présager 250 hectos,
voire plus. n
ManagementLuc Massol (ci-dessus) pensait fermer l'établissement 1 ou 2 jours en semaine. Mais la clientèle l'a poussé à ouvrir tous les soirs. Le O'Sheridans accueille ainsi de 16 heures à 2 heures du matin. Avec Tim, ils s'organisent pour se dégager 1 à 2 jours de repos par semaine chacun. |
En chiffres |
Investissement 1,5 MF Coût de la licence 250 000 F Superficie 100 m2 hors cave Capacité 60 places assises Effectif 2 personnes + 2 extras et 1 portier 5j/7 Ventes 80 % de pression |
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L'HÔTELLERIE n° 2712 Magazine 5 Avril 2001