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De génération en génération, depuis 1860, Burger reproduit des documents anciens sélectionnés dans ses propres archives. Découverte d'une maison où se mêlent intimement tradition et passion. Le tout à des prix très compétitifs.
m Cécile Junod
Charles Burger offre une collection de plateaux très résistants sur lesquels
sont imprimés les tissus de ses collections.
C'est à l'époque de la
prospérité du Second Empire que Charles Burger, Autrichien et fournisseur privilégié
de la cour de Russie, prend boutique au 39, rue des Petits Champs à Paris. Et c'est
après la Grande Guerre que son petit-fils donne une dimension internationale à
l'entreprise. Il découvre inopinément les vertus de l'exportation vers les Etats-Unis
grâce à une solide amitié qu'il noue avec le colonel Brunschwig et Monsieur Vidal
Porcher. C'est ce dernier qui finança la maison Burger jusqu'en 1965, date à laquelle
Francis Porcher et son épouse reprirent la direction de l'affaire. Dès lors, tous deux
ne cessèrent de diffuser les nombreuses collections dans le monde entier.
Aujourd'hui, le flambeau a été repris par la troisième génération, Marie-Noëlle et
Marc Porcher, qui perpétuent la tradition avec un grand respect du patrimoine. "Le
tissu, c'est notre passion, explique Marie-Noëlle Porcher. Avec mon frère, nous
créons les nouvelles collections et nous assurons la mise au point des techniques de
fabrication. Certaines adaptations s'avèrent parfois nécessaires. Les motifs sont
réinterprétés pour mieux répondre aux goûts du jour, et les fibres utilisées
s'adaptent aux contraintes actuelles de budget et d'entretien. Sur le plan pratique, nos
tissus sont réalisés en pur coton ou dans des mélanges autorisant le lavage en machine.
Et sur le plan esthétique, nous n'hésitons pas à user d'artifices en trompe-l'il
pour reproduire le plus fidèlement possible les textiles d'autrefois. Par exemple, pour
rééditer des soieries brodées, nous avons mis au point une technique d'impression qui
imite à merveille les broderies d'autrefois. Et pour reproduire des toiles plus
anciennes, donc plus grossières, nous imprimons en fond un quadrillage irrégulier
reproduisant la trame du tissu. Les astuces exploitées permettent également de donner du
caractère et du relief aux étoffes."
Des astuces techniques autorisent la reproduction très fidèle de documents
anciens à moindre coût.
Les textiles au service de l'histoire
"Ce qui est passionnant avec les textiles, poursuit Marie-Noëlle Porcher, c'est
qu'à eux seuls, ils racontent l'histoire des siècles passés. L'observation du tissage,
des motifs et des coloris en dit long sur les modes de vie, les faits divers de chaque
époque et l'évolution des techniques. C'est passionnant."
Importées par les navigateurs portugais, anglais puis hollandais, les premières toiles
de coton peintes dans d'éclatants coloris sont introduites au début du XVIIe siècle.
Elles deviennent vite la coqueluche de la bonne société 'branchée' d'alors. Tant et si
bien qu'elles sont frappées d'interdiction d'importation durant plus de 70 ans, afin de
stopper la concurrence qu'elles faisaient aux soyeux et marchands-drapiers français.
En 1760, Christophe-Philippe Oberkampf, jeune et génial teinturier, développe à
Jouy-en-Josas une fabrique d'indiennes. Très rapidement, elle devient la manufacture la
plus importante d'Europe. On y réalise les fameuses Toiles de Jouy, dont la grande
originalité réside dans leurs motifs décoratifs aux sources d'inspiration diverses :
scènes rustiques, motifs de pagodes, fleurs tropicales, faits historiques, monuments
d'Egypte ou de Paris, sans oublier les thèmes mythologiques. La finesse des détails et
le relief obtenus par la gravure en taille douce était alors inégalable.
Malheureusement, la plupart des cylindres de cuivre qui permettaient d'obtenir en une
seule application de grands motifs aux traits délicats ont disparu au fil des ans et des
guerres. Seul Burger reste aujourd'hui détenteur de quatorze de ces rouleaux centenaires
et a su conserver la technique mise au point par Oberkampf. Montés sur une antique presse
rotative, ces derniers cylindres gravés permettent de perpétuer la tradition des Toiles
de Jouy. n
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Charles Burger 39, rue des Petits Champs 75001 Paris Tél. : 01 42 97 46 19 |
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Tendance d'aujourd'hui |
Après une longue période d'oubli, ces toiles reprennent une place de choix dans nos décors contemporains. Monochromes ou polychromes, elles apportent une touche d'authenticité et de chaleur très recherchée. Pour leur redonner une nouvelle dynamique, les décorateurs n'hésitent pas à les marier à des motifs géométriques. Bergères et moutons, motifs floraux, animaux imaginaires ou scènes chinoises animent joyeusement les murs d'une chambre ou d'un salon intimiste. Ajoutez un ou deux fauteuils écossais et quelques coussins à rayures et unis, vous obtenez alors une atmosphère chaleureuse. |
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L'Hôtellerie n° 2738 Magazine 4 Octobre 2001