Ouverte depuis presque deux ans, la maison d'hôte de Gordes joue la complémentarité avec les hôtels de luxe qui abondent dans le Luberon. Dans un environnement créé par un couple novice.
"Notre offre est intermédiaire. Quand ils sont complet, certains
établissements nous adressent leur clientèle", déclare Nadine Camus.
C'est son habitation que Nadine Camus a transformée en maison d'hôte. Quasiment deux ans après l'ouverture du Mas de la Beaume à Gordes dans le Vaucluse, elle dresse un premier bilan 'mitigé' de son expérience mais reste confiante en l'avenir. "Pour ce deuxième exercice, nous avons eu des mois de juillet et d'août très satisfaisants avec une clientèle à majorité française. Mais l'arrière-saison, avec la conjoncture économique difficile, est beaucoup plus calme que l'année dernière. En fait, Nadine espère beaucoup de l'apport de clientèle lié à la mise en service en juin 2001 du TGV Méditerranée. "Progressivement, les gens vont s'habituer à l'existence de cette nouvelle infrastructure. Les clientèles parisienne et lyonnaise vont devenir une clientèle de proximité. Nous sommes aussi à une heure maximum de voiture de grands centres comme Marseille ou Avignon. Nous pouvons donc espérer que les demi-saisons seront plus occupées." La propriétaire se refuse pourtant à donner des chiffres. "Nous ne pouvons pas calculer non plus de retour sur investissements puisque la maison nous appartient à mon époux et à moi depuis 9 ans. Nous nous sommes lancés dans l'aventure de l'accueil du public après le départ de nos enfants. Ça nous a laissés du temps, des chambres et de l'espace libre. Et puis, quand on a une maison en Provence, on accueille forcément beaucoup d'amis attirés par le soleil. Cela prend du temps... alors nous avons décidé d'en faire notre nouveau métier. Tout simplement."
"Le résultat de 35 ans de chinage"
Ancien artisan, Monsieur rénove et transforme l'habitation et le
jardin, creuse la piscine et installe le jacuzzi. Madame, passionnée d'antiquités et de
décoration, aménage chambres et pièces. De leur propre aveu, l'ouverture de la maison
d'hôte est presque une 'préretraite' après la cession de son entreprise par Jacky
Camus. Riche des souvenirs de toute une vie, le mas est avant tout un lieu habité. Les
propriétaires y vivent avec leurs hôtes, dans un environnement qu'ils ont façonné à
leur image. "Cette maison, c'est aujourd'hui le résultat de 35 ans de
chinage", assure Nadine Camus. Mais le Mas de la Beaume, c'est d'abord un site
d'exception.
Face au rocher sur lequel se dresse Gordes, labellisé parmi les 'plus beaux villages de
France', le mas domine la plaine du nord Luberon entre Oppède, Roussillon et Apt. Au
cur de la Provence de Peter Mayle et de la jet-set lassée de Saint-Trop', quelques
oliviers sur d'anciennes terrasses cultivées. Les arbres fruitiers ont fait place à la
piscine et au jacuzzi. Plus loin, un poulailler où les clients américains vont chercher
chaque matin les ufs fraîchement pondus pour leur breakfast.
Une offre intermédiaire
Le mas en pierres sèches s'ouvre plein sud à la lumière d'un
matin de printemps éclairé par les cerisiers en fleurs. La 'maison d'hôte de charme'
propose 3 chambres et 2 suites aux noms évocateurs, à l'aménagement et au style
différents, de 103,66 et 149,40 E (680 à 980 F) la nuit : la Chambre bleue, la
Radassière, le Pigeonnier, la Félicie et l'Oncle Jules. Nadine Camus avoue ses
influences : les marchés à la brocante de la région, les couleurs des ocres du
Roussillon, le magazine Côté Sud. Le tout arrangé grâce à une bonne dose de
créativité. Ainsi, ce trotteur pour bébé en fer forgé renversé et transformé en
baldaquin. Ce bahut de pharmacie aux multiples tiroirs, où reposent les pots de marmelade
d'oranges que la propriétaire réserve à ses hôtes pour le petit-déjeuner. "Les
alentours regorgent d'hôtels 3 ou 4 étoiles. D'un autre côté, les gîtes ruraux sont
aussi très présents. Notre offre est intermédiaire. Quand ils sont complet, certains
établissements nous adressent leur clientèle. Parfois, des personnes sont surprises par
l'absence de service hôtelier (bagagiste, etc.). Nous devons leur expliquer qu'ils ne
sont pas dans un hôtel, mais que nous les accueillons dans la maison où nous vivons tous
les jours." n
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L'Hôtellerie n° 2755 Magazine 7 Février 2002 Copyright ©