L'impact des attentats terroristes a continué de pénaliser les hôtels français, en particulier le haut de gamme tant à Paris qu'en province. Par contre, le 2 étoiles a globalement plutôt bien tiré son épingle du jeu.
Claire Cosson
Les conséquences des événements du 11 septembre ont encore
lourdement pesé sur la bonne marche de l'hôtellerie française en décembre 2001. La
chute vertigineuse des performances constatée au terme des mois d'octobre et de novembre
derniers s'est certes amoindrie. Il n'empêche que les faits sont là ! La clientèle
internationale a déserté l'Hexagone en fin d'année. En témoignent d'ailleurs les
statistiques communiquées par le baromètre du cabinet Hotelexperts, établies à partir
d'un échantillon stable représentant des hôtels 2 étoiles, 3 étoiles, 4 étoiles et 4
étoiles luxe, soit quelque 30 000 chambres. Même si les taux d'occupation des unités
parisiennes haut de gamme de la capitale avaient déjà perdu jusqu'à 30 % de clientèle
en octobre et 25 % en novembre, celles-ci ne sont pas en réalité parvenues à inverser
la tendance en décembre 2001. Résultat : l'hôtellerie parisienne 4 étoiles a constaté
une baisse de fréquentation de 19,8 % par rapport à l'exercice 2000 à 55,1 %.
Parmi les catégories les plus touchées, on note les First class, dont le niveau de
remplissage a reculé de 16,9 %, passant de 67,3 % en décembre 2000 à 55,9 % en 2001.
Les Gros porteurs n'ont pas mieux été lotis, puisque leur taux d'occupation a fléchi de
26,7 % se stabilisant à 52,1 %. Les Palaces ont, eux, su tirer leur épingle du jeu en
perdant seulement, au cours du mois de décembre, 2,4 % de visiteurs par rapport à
l'année précédente. Reste que, s'agissant de la recette moyenne chambre (RMC), cette
catégorie n'a guère brillé affichant une diminution de 1,2 % à 586,2 e. Une gageure à
côté des établissements parisiens Grand luxe dont la RMC a dégringolé de 11,9 %.
Malgré ces médiocres scores, la RMC des hôtels parisiens haut de gamme dans leur
ensemble a finalement progressé de 5,5 % à 224 e.
Insolente bonne santé du 2 étoiles en province
Autant d'éléments qui n'ont évidemment pas permis au revenu par chambre
disponible (RevPar) de reprendre du poil de la bête. Au contraire ! A Paris, le RevPar du
haut de gamme a en fait régressé de 15,4 % en décembre 2001.
Parallèlement, les hôtels moyenne gamme de la Ville lumière ont eux aussi pas mal
souffert. Le taux d'occupation moyen s'est ainsi élevé à 65,1 %, soit - 9,2 % par
rapport à décembre 2000. Bien entendu, les 3 étoiles ont davantage rencontré de
difficultés pour remplir leurs chambres (- 12,9 %) que les 2 étoiles (- 3,5 %).
Situation identique à propos de la RMC qui a fini en retrait de 0,1 % pour la catégorie
3 étoiles, tandis que celle des 2 étoiles grimpait de 3,7 % à 62,4 e. Au bout du
compte, le RevPar du moyenne gamme parisien a baissé de 9,3 % en décembre 2001 à 51,9
e.
En dehors de la capitale, les professionnels de l'hôtellerie ont eux aussi traversé une
période délicate au moment des fêtes de fin d'année. Les établissements classés 4
étoiles ont, bien sûr, subi de plein fouet les effets du 11 septembre, ainsi que le
ralentissement économique international. Leur niveau de remplissage est du reste passé
sous la barre des 50 % perdant 8 % par rapport à l'exercice antérieur. Les unités 3
étoiles n'ont pas échappé à la règle générale enregistrant une chute sensible de
clients (- 4,7 %). Seuls les 2 étoiles ont réalisé un parcours sans faute. Ils ont
d'ailleurs amélioré leur taux d'occupation de 7,2 %.
Question RMC, en revanche, le cabinet PKF Hotel, experts a constaté une bonne tenue
générale des résultats, exception faite du haut de gamme. Les 4 étoiles de province
ont en effet perdu 0,6 % en la matière en décembre 2001, tandis que les 3 et 2 étoiles
progressaient respectivement de 2,8 % et 7,4 %. Globalement, le cru 2001 aura été
néanmoins de bon niveau pour la province, en particulier pour les 2 étoiles.zn zzz20h
Définition des segments de l'hôtellerie parisienne haut de gamme |
n
Les Palaces : hôtels de prestige situés dans des sites exceptionnels offrant une
gamme de services complète. La recette moyenne chambre dépasse les 457,34 E HT.
n Les Grand luxe : hôtels de grande renommée, appartenant à de grandes chaînes internationales. n Les Hôtels de charme : établissements de capacité plus réduite, proposant des produits exclusifs, mais localisés dans des lieux de moins bonne visibilité. n Les Gros porteurs : hôtels se caractérisant par des capacités importantes (400 à 1 000 chambres). n Les First class : hôtels 4 étoiles standard. |
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L'Hôtellerie n° 2759 Magazine 7 Mars 2002 Copyright ©