Avec le ralentissement économique et les événements du 11 septembre, le marché des réunions professionnelles a enregistré des annulations en 2001. Le budget des entreprises françaises alloué à ces manifestations a cependant globalement augmenté : 8,5 milliards d'euros. Une manne dont les hôtels ont pleinement profité.
Claire Cosson
L'exercice 2001 aura
finalement été un cru de qualité s'agissant de tourisme d'affaires français, et plus
particulièrement des séminaires, conventions, congrès. Avec près de 8,5 milliards
d'euros (frais de déplacement inclus), le volume d'affaires généré par les réunions
professionnelles a enregistré une hausse de 2,8 % par rapport à l'année précédente.
Il n'en demeure pas moins vrai que l'on est assez loin des résultats réalisés en 2000
qui avaient progressé de 4,5 % par rapport à 1999.
En fait, l'environnement économique des entreprises françaises s'est sensiblement
dégradé en 2001. Et toutes les dépenses ont subi un 'régime' forcé d'autant plus
sévère que les événements du 11 septembre ont bien sûr noirci le tableau. Selon une
enquête exclusive Coach Omnium-Salon Bedouk, menée au mois de décembre 2001 auprès de
200 entreprises françaises, 1 société interrogée sur 2 reconnaît avoir été plus ou
moins touchée par les événements. Et parmi celles qui sont concernées, 41 % avouent
avoir annulé des manifestations tant dans l'Hexagone qu'à l'étranger.
Une tendance de fond qui devrait se poursuivre au cours de l'année 2002 et entraîner une
stagnation de l'activité globale des séminaires et conventions. Pas de quoi néanmoins
crier à la catastrophe ! "Cela ne signifie pas pour autant que nous allons
assister à une diminution massive du nombre de manifestations", confie Mark
Watkins, patron de Coach Omnium.
Hôtellerie de chaîne plébiscitée
Et d'ajouter : "Les entreprises vont d'abord chercher à faire des économies qui
se traduisent en général par une réduction des coûts de transport, d'hébergement
(glissement vers les gammes inférieures) et des activités périphériques (restauration,
cadeaux...)." En dépit de la forte hausse du budget moyen investi par
participant, observée au cours des 4 dernières années, pour près d'1 organisateur de
séminaires sur 2 ayant reçu des consignes de sa direction générale, la baisse du
budget était d'ailleurs d'ores et déjà de rigueur en 2001.
Des éléments essentiels dont l'hôtellerie française doit évidemment tenir compte pour
l'avenir. Même si les centres de congrès associés à de nouveaux acteurs (type bateaux,
châteaux, musées...) viennent effectivement volontiers leur tailler des croupières, les
hôtels demeurent encore les lieux favoris des compagnies françaises en matière de
réunions et autres congrès. En témoignent les statistiques 2001 communiquées par
l'étude Coach Omnium-Salon Bedouk qui indiquent que 86 % des rencontres professionnelles
se sont déroulées dans des établissements hôteliers. Et pas n'importe lesquels puisque
76 % affichaient sur le seuil de leur porte la classification 4 étoiles contre seulement
10,5 % en 2 étoiles.
Si l'hôtellerie de chaîne reste d'une manière générale très plébiscitée (22 % des
citations spontanées) en raison de son aspect pratique et sécurisant, il est
intéressant de constater que les indépendants montent en puissance : 1 personne sur 3 y
recourt parce qu'elle est originale et diversifiée.
Toujours plus court
A son profit, l'hôtellerie indépendante a en outre beaucoup investi ces dernières
années proposant désormais des prestations dont elle n'a plus à rougir. Ces catégories
d'hôtels n'en restent pas moins handicapées de par leur capacité d'accueil relativement
réduite. Si une grande majorité des entreprises organise toujours moins de 5
manifestations par an, le nombre moyen de participants ne cesse en effet de croître : 58
% pour
+ de 100 personnes contre 18 % en 1997.
Avec la réduction du temps de travail et les changements importants dans la nature des
réunions professionnelles (moins de formation, plus d'information), la durée moyenne des
séminaires fond elle aussi comme neige au soleil. A ce rythme-là, la demi-journée
pourrait devenir une 'mauvaise habitude'... D'ici à ce que les séminaristes
'découchent' définitivement, il y a encore heureusement plusieurs 'lits' à franchir.
C'est plutôt mieux puisque la concurrence s'avère déjà rude avec les destinations
étrangères : 1 entreprise sur 2 a ainsi déclaré organiser régulièrement ou
occasionnellement des réunions hors de l'Hexagone en 2001. Un choix géographique qui,
fonction de la crise économique et de l'insécurité née à la suite de la catastrophe
new-yorkaise, pourrait régresser cette année. n zzz20a
Méthodologie
L'enquête quali-quantitative Coach Omnium-Salon Bedouk 2002 a été
réalisée à partir d'interviews téléphoniques approfondies auprès de 200 entreprises
françaises organisant manifestations, incentives, séminaires et conventions-congrès. 70
% des sociétés interrogées se situent dans la région Ile-de-France et 30 % en
province. L'échantillon intègre des secteurs aussi diversifiés que les laboratoires
pharmaceutiques, l'automobile, les assurances, la finance, la bureautique, les
fédérations d'associations, les agences d'événementiels...
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L'Hôtellerie n° 2759 Magazine 7 Mars 2002 Copyright ©