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Franck Putelat, le candidat français 2003

Le Bocuse d'or, une histoire de couple

Lui en cuisine et elle partout ailleurs. Franck Putelat et Céline Galibert ont mis au point leur 'recette concours'. Au menu : partage des tâches et complicité.

Lydie Anastassion

Après le Bocuse d'or, Franck Putelat se présentera au concours du MOF. Il l'a promis à Céline : "Ce sera le dernier concours."

Les organisateurs du Bocuse d'or 2003, le concours mondial de cuisine, devraient penser à décerner enfin un trophée supplémentaire mais pas inutile. Celui destiné à mettre en avant la compagne, la femme ou l'amie, sans laquelle le candidat, de n'importe quelle nationalité qu'il soit, ne se serait jamais retrouvé en finale. Car entre la sélection nationale, déjà éprouvante, et l'épreuve internationale, s'écoulent des mois de travail, de recherche, d'essai, de doute et parfois de découragement. Sans parler de la recherche de financement, voire la mise au point de plan d'autofinancement... Et aux côtés du candidat, c'est elle, la femme de l'ombre, qui organise, qui soutient, qui trouve la voie pour que son compagnon de candidat puisse enfin donner le meilleur de lui-même au seul concours.

"L'impression de concourir moi aussi"
Caux et Sauzens, un village aux alentours de Carcassonne dans l'Aude. Un petit jardin, une maison, des baies vitrées et le chat gris du voisin qui s'entête à vouloir absolument s'inviter dans le salon. Assise sur un canapé en cuir, Céline Galibert, 30 ans, la blonde compagne de Franck Putelat, 33 ans, explique sans détour quel est son rôle. "J'ai l'impression de concourir moi aussi. Depuis l'été, on ne fait plus rien d'autre, et le concours occupe une bonne partie des conversations. J'avais déjà eu un avant-goût lors du concours national de Cuisine artistique en mars dernier", explique-t-elle. De cette première expérience, elle a écrit 'leur' livre qui retrace les étapes de la sélection française.
Pour Céline et Franck, l'aventure du Bocuse d'or a débuté en juillet dernier. En octobre, le restaurant La Barbacane a fermé pour la saison, laissant à son chef des journées entièrement consacrées à son entraînement avec son commis Ugo Rinaldo, 20 ans, qui l'a épaulé sur l'épreuve de sélection nationale. En cuisine, il est coaché par Jean-Luc Danjou, MOF, et chef de travaux au lycée hôtelier de Toulouse, "au moins aussi engagé que lui dans le concours". "Yannick Alleno, Frédéric Anton me donnent des conseils. Je leur envoie par mail des photos de mes plats, et ils me disent ce qu'ils en pensent", raconte Franck Putelat.

Sponsors
Coiffeuse et amoureuse de son métier, Céline Galibert jongle entre son emploi du temps professionnel, sa maison, sa fille Marine âgée de 4 ans, et la préparation au concours. A elle la réalisation du dossier, la mise en place d'un fan club (lire encadré ci-dessous), la recherche de sponsors et de financement. "C'est important de le vivre à deux. Je le soutiens moralement. L'avantage pour lui, c'est qu'il ne s'occupe de rien en dehors de la cuisine", poursuit-elle simplement. Infirmière à ses heures, elle lui a enjoint de suivre un traitement homéopathique pour la forme physique, ainsi que des séances chez un magnétiseur pour dompter le stress.
A la mi-décembre, Céline Galibert a endossé des habits de serveuse. Direction la salle du restaurant de La Barbacane (le restaurant est fermé durant l'hiver) pour aider à servir les plats du Bocuse d'or aux fournisseurs et clients privilégiés du chef. Une façon de financer le concours (20 services planifiés), chaque table de 12 personnes étant vendues 1 500 e. Au menu : amuse-bouches, truite, filet de bœuf et desserts.  

32 000 e d'investissement personnel
En novembre dernier, le couple avait investi à titre personnel 32 000 e dans la préparation du concours. Nourriture, fabrication des plats et des accessoires, posters... "C'est difficile de trouver personnellement des sponsors car ils ne doivent pas se trouver en concurrence avec ceux de la manifestation", explique le cuisinier. La Région fournit les tee-shirts que porteront les supporters dans l'espace concours du Sirha.
Parmi eux, il y aura toute la famille. Les parents de Franck, son frère, mais aussi ceux de Céline, dont le père, Michel, filme tous les essais de plats. Il devrait une nouvelle fois, comme lors du concours national de Cuisine artistique, chausser sa caméra vidéo pour un reportage complet sur le site. "Tout le monde nous suit et c'est super", ajoute le couple. Une affaire de famille quoi. n zzz14 zzz18p

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L'Hôtellerie Restauration n° 2803 Magazine 9 Janvier 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE