de mai 2003 |
ÉCO-SCOPIE |
Depuis les attentats du 11 septembre 2001, l'Hexagone fait figure de valeur refuge aux yeux de la majorité de nos compatriotes. Un phénomène à méditer.
Claire Cosson
Avec 76,7 millions de
visiteurs étrangers enregistrés en 2002, la France figure au 1er rang des destinations
touristiques mondiales. Le déclenchement du conflit armé entre les Etats-Unis et l'Irak
pourrait néanmoins changer la donne, à court terme au moins. D'autant plus que le
secrétariat d'Etat au tourisme avait déjà constaté l'an dernier une baisse importante
des touristes d'origine américaine notamment (- 18 %) et japonaise (- 3 %).
En l'état actuel de la situation internationale, inutile de tirer des plans sur la
comète. Toutefois, ces deux nationalités et d'autres risquent bel et bien de manquer
cruellement à l'appel en 2003. Pas de quoi malgré tout jeter l'éponge du côté des
professionnels du tourisme. Les touristes européens ne devraient pas résister aux
pouvoirs de séduction de la France. Sans oublier la clientèle française que l'on a trop
tendance à négliger.
Et pourtant ! Depuis les attentats terroristes du 11 septembre, la France constitue une
valeur refuge pour bon nombre de Français. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. S'agissant
des déplacements touristiques de nos compatriotes, ils ont globalement crû, sur les 11
premiers mois de 2002, de 4 % en termes de séjours et de 3 % en nuitées personnelles.
Cette augmentation a tout autant profité aux séjours d'agrément (+ 5 % en séjours et +
3 % en nuitées) qu'à ceux passés chez la famille et les amis (+ 3 % en séjours et + 4
% en nuitées).
Ville et montagne en hausse
Pour ce qui concerne plus précisément la France, les séjours personnels ont progressé
de 4 %, tout comme les nuitées. Eléments intéressants, ces hausses s'avèrent
comparables pour les longs séjours (4 nuits et plus) et les courts séjours (de 1 à 3
nuits). Tous les moyens d'hébergement n'ont bien sûr pas profité de la même manière
de cette augmentation. L'hébergement non marchand (résidences secondaires, amis,
famille) a mieux tiré son épingle du jeu enregistrant une hausse de 5 % du nombre de ses
nuitées.
En dépit de cela, l'hébergement marchand (hôtels, villages de vacances, clubs, gîtes
ruraux...) est parvenu à améliorer ses performances, réalisant un nombre de nuitées en
hausse de 2 % par rapport à l'exercice 2001. On notera d'ailleurs au passage que les
gîtes ruraux ou les chambres d'hôte ont eu particulièrement la cote auprès des
touristes français (+ 18 %) en 2002 au détriment des séjours en clubs et villages de
vacances.
De quoi réfléchir pour les hôteliers ! Sachant que, parallèlement, tous les espaces
touristiques de l'Hexagone ont bénéficié de la croissance des déplacements
touristiques des Français. Si l'on aime toujours beaucoup la mer, qui représente 37 %
des nuitées en 2002, la ville et la montagne ont le vent en poupe affichant des hausses
respectives de 6 % et de 5 % en termes de nuitées. n zzz20a
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L'Hôtellerie Restauration n° 2819 Magazine 1er Mai 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE