Reconditionnement d'une pièce sous vide : est-ce interdit ?

Question posée sur la fiche pratique :

Les analyses microbiologiques

Les analyses microbiologiques font partie des "autocontrôles" évoqués dans le Paquet-Hygiène. Ces tests peuvent être réalisés par la DDPP, mais il est également fortement conseillé de commander des prélèvements à un laboratoire indépendant. La fréquence de ces tests sera adaptée à la taille et à l'activité de l'établissement mais ils doivent être réalisés au moins une fois par an. Un produit qui dépasse les valeurs de référence est déclaré "insatisfaisant". Il ne sera pas forcément responsable d’intoxication alimentaire car il y a une marge de sécurité, mais il met en évidence une faille dans le respect des Bonnes Pratiques d’Hygiène. Pourquoi y a-t-il eu un développement microbien anormal? Cela vient-il des matières premières, ou bien le produit a-t-il été contaminé lors de la préparation? En fonction des résultats et du germe incriminé, il est possible de mettre en évidence la (ou les) cause(s) de cette multiplication excessive. Cela permet ensuite de corriger les erreurs éventuelles. Exemple de résultats d’analyses Descriptif échantillon Nature de l’échantillon: Blanquette de veau Date de mise en analyse: 18/03/18 Stade de prélèvement: Fab sur place, stade vente Etat physique: Frais Date de prélèvement: 15/03/18 Intervention opérateur: Préparation sur place Heure de prélèvement: 12:50 Cadre de prélèvement: Autocontrôle T°C produit: 73°C Lieu de prélèvement: Cuisine chaude Date de réception labo: 15/03/18 Conditions de prélèvement: par nos soins T°C de réception: 3°C Date de préparation: 15/03/18 Compte-rendu d’essais Essais Résultats Unités Valeurs de référence Micro-organismes aérobies 30°C NF EN ISO 4833 < 10 000 ufc/g 1000 000 Staphylocoques à coagulase positive 37°C NF V 08-057-1 < 100 ufc/g 100 Clostridium perfringens 37°C NF EN ISO 7937 < 10 ufc/g 30 Recherche de salmonella NF ISO 16140 Absence /25 g Absence Escherischia coli beta glucuronidase positive NF ISO 16649-2 < 10 ufc/g 10 Bacillus cereusEN 150 7932 < 200 ufc/g 500 Remarques : Echantillon congelé avant mise en analyseUfc/g = Unité formant colonie/gramme d’échantillonRéférence: Critères d’hygiène des procédés 2009 en restauration- version du 24/08/09 Conclusion(s) Résultat satisfaisant pour l’unité analysée. Les germes les plus couramment analysés 1. Les micro-organismes aérobies 30°C (parfois notés «Flore aérobie mésophile) sont des bactéries d’altération qui n’entrainent pas de risques d’intoxication alimentaire, mais qui favorisent la dégradation du produit. Ces germes ont besoin d’oxygène et se développent rapidement à température ambiante. Leur présence en quantité anormale dénonce:- soit une rupture de la chaine du froid (A quelle température a-t-on reçu puis conservé le produit?)- soit un refroidissement trop lent de la préparation (Dispose t’on d’une cellule de refroidissement?)- soit une conservation trop longue (la DLC a-t-elle été respectée?)- soit une conservation sans protection (plat non filmé par exemple) 2. Les staphylocoques sont des bactéries transmises par le personnel, présentes sur la peau, le nez et la gorge de plus d’un tiers de la population. On peut donc être porteur sain: on héberge le germe sans avoir de symptômes.Un excès de staphylocoques évoquera ainsi une erreur d’hygiène du personnel: plaie non protégée sur les mains, personne enrhumée ou toussant ne portant pas de masque, absence de lavage des mains après s’être mouché ou avoir éternué… 3. Clostridium perfringens (qui fait partie des anaérobies sulfito-réducteurs comme cela est parfois précisé sur les résultats) est une bactérie qui peut résister à des températures élevées. Sa présence en trop grand nombre dénote:- soit un refroidissement trop lent des préparations (plus de deux heures pour descendre à moins de 10°C)- soit un maintien des produits alimentaires à une température inférieure à 63°C, avec rupture de la liaison chaude.- soit un réchauffage trop lent des préparations (plus d’une heure pour atteindre 63°C) 4. La présence de salmonelles, bactéries présente dans le tube digestif de l’homme et des animaux, ainsi que dans la terre,indique:- soit une contamination initiale des matières premières (viande, œufs)- soit une contamination par le personnel (mains sales)- soit une contamination croisée (plan de travail sale, pas de lavage des mains après avoir cassé les œufs…) 5. Le germe Escherischia Coli (appelé également coliforme) est le reflet d’une contamination fécale. Sa présence en nombre excessif indique:- soit une contamination par le personnel (absence de lavage des mains en arrivant sur le lieu de travail ou en sortant des toilettes par exemple)- soit des procédés de nettoyage et désinfection ou décontamination défectueux du matériel, des locaux ou des végétaux. 6. Bacillus cereus : bactérie de plus en plus souvent responsable d'intoxication alimentaire. Présente naturellement dans le sol et les intestins des animaux, elle se développe dans les plats à base de riz ou de pâtes et peut adherer fortement aux supports (même à l'inox). Sa présence dans un plat traduit un non-respect des règles d'hygiène de base ou une mauvaise maitrise des températures (maintien au chaud à temprétaure insuffisante, refroidissement et/ou réchauffage trop lent des plats). Elle entraine, selon les cas, des vomissements ou des diarrhées, de 1 à 16 heures après l'ingestion de l'aliment contaminé. Hygiène | mardi 5 novembre 2013
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Fabien Reymann

vendredi 25 mars 2016

réglementation sur le sous vide: le reconditionnement d'un pièce sous vide est interdit ? dlc des produit crus (viande)mis sous vide?

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Laurence LE BOUQUIN

jeudi 31 mars 2016

Bonjour,
Vous pouvez mettre sous vide des produits frais que vous venez d'acheter, des plats cuisinés qui vous restent après un service, ou des préparations que vous projetez d’utiliser les jours suivants. La durée de conservation de ces aliments sous-vide est alors sous votre responsabilité (en moyenne 5 à 10 jours) et vous pouvez réaliser des tests de vieillissement pour confirmer cette date. Si vous surgelez les produits (en cas de procédés adaptés), vous rallongerez la durée de conservation de plusieurs mois.
Par-contre, il vaut mieux éviter de remettre sous-vide un produit déconditionné sans qu’il y ait de cuisson entre-temps. Cela entraîne des risques de contamination microbienne lors du déconditionnement, du tranchage et du reconditionnement. La seule condition pour que cela soit toléré : faire une analyse des dangers, validée par le biais d’analyses bactériologiques qui montrent que le produit ainsi reconditionné ne présente pas de dangers pour le consommateur.
Cordialement,
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Alain de Vielder

vendredi 25 mars 2016

Bonjour Fabien,
Merci Fabien.
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Sandrine ARNAUD

jeudi 31 mars 2016

Bonjour,

Je me permets de vous donner quelques éléments de réponse sur le sujet :

- En ce qui concerne la mise sous-vide, le guide des bonnes pratiques d'hygiène du restaurateur est très clair sur la question : "Ne destiner au conditionnement sous-vide que des denrées d'extrême fraîcheur et de qualité irréprochable" [...] "Ne pas conditionner sous-vide des denrées ayant subi une conservation longue préalable (sous-vide, surgelé, ...)"
En effet l'opération de mise sous vide comporte un certain nombre de risques, certaines bactéries pathogènes notamment peuvent se multiplier en l'absence d'oxygène (d'où la nécessité de conservation au froid positif). Une deuxième conservation de ce type peut donc s'avérer risquée.

-concernant la détermination de la DLC, elle est sous la responsabilité de l'exploitant. Elle varie selon la fraîcheur et la qualité de la matière première, de l'équipement utilisé, des sacs utilisés, des conditions d'hygiène dans lesquelles elle est réalisée ... Il est donc préférable de valider le choix de la DLC par un protocole d'analyses microbiologiques (à inclure dans votre PMS)

Bonne fin de journée!

Sandrine ARNAUD
Formatrice en sécurité alimentaire
http://www.sanhy.fr/




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Fabien Reymann

jeudi 31 mars 2016

merci, bien cordialement

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