Tout sur la pomme de terre
Une première intervention réalisée avec virtuosité par Marc de Ferrière Le Vayer, professeur de l'Université François Rabelais à Tours, permit aux congressistes de suivre depuis les hauts plateaux andins jusque dans nos assiettes contemporaines, l'itinéraire de la pomme de terre. Au fil de ses explications, le responsable de la Chaire à l'Unesco de "Sauvegarde et Valorisation des Patrimoines Culturels", fit comprendre comment la pomme de terre va devenir le produit de base de notre alimentation tel que nous le connaissons. Il nous a montré comment nos pratiques culinaires ont, en l'espèce, bénéficié d'une vaste histoire intercontinentale avec de multiples péripéties qui mêlent allégrement économie, écologie, transports, biodiversité, modes de culture et même marketing ou service militaire. Une belle démonstration de la nécessité de prendre en compte toutes les facettes d'un écosystème si l'on veut contribuer à un développement durable.
L'auteur de ces lignes est ensuite intervenu sur le thème Economie, Ecologie, Pédagogie ou comment former les élèves au Développement Durable en introduction à une table ronde dans laquelle sont intervenus :
- Véronique Brégeon, propriétaire du Coq Gadby à Rennes, qui a montré toute la cohérence de sa démarche avec le soutien de son équipe, faire en sorte que son établissement déjà centenaire soit encore vert pour tout le XXIe siècle.
- Gilles Cibert, propriétaire de l'Hôtel La Pérouse à Nantes, qui a souligné l'importance d'une vision partagée avec son équipe pour établir un plan d'actions et d'attentions pour que les clients apprécient la valeur ajoutée de la démarche et soient fidélisés par un vécu unique.
- Gilles Clément, maire de Mont-près-Chambord et président de la communauté de communes du Pays de Chambord, a lui montré comment les élus locaux avec les professionnels pouvaient agir pour faire évoluer le tourisme vers des pratiques plus durables. Ainsi le séjour moyen sur son territoire est en quelques années passé d'une journée à en moyenne 4 jours.
- Chantal Rebout, vice-présidente de la région Centre, a expliqué comment l'Opération Self'Ocentre permet à la moitié des établissements de la région d'améliorer la qualité gustative des repas servis aux élèves tout en contribuant à leur éducation alimentaire.
- Jean Lhéritier, président du Slow Food en France, a pour sa part expliqué comment les producteurs et les cuisiniers de son mouvement contribuent à une restauration collective scolaire : bonne, juste et propre pour leurs convives et préservent notre patrimoine culinaire.
L'après-midi fut bien remplie puisqu'une deuxième table ronde animée par Cyrille Jeanne, chef de travaux du lycée de La Rochelle, a permis aux congressistes d'entendre successivement :
- Johanna Courtois de la FEEE (Fondation pour l'Education à l'Environnement en Europe), qui a présenté la démarche du Label Eco école qui concerne 50 pays et 41 000 établissements dans le monde dont 900 écoles, 380 collèges et 220 lycées en France. Il s'agit de développer des projets d'amélioration concernant l'eau, l'énergie, la biodiversité, l'alimentation, les déchets ou encore les solidarités. Elle a insisté sur la volonté de son organisation de mettre à la disposition en libre accès pour tous ceux qui veulent agir dans ce sens des outils et ressources nécessaires : www.eco-ecole.org
Elle a également expliqué brièvement l'intérêt du label Clef Verte pour les professionnels engagés dans une démarche de Développement Durable.
- Emmanuel Puyfaud, des Services techniques du Conseil Régional de la région Poitou-Charentes, a pour sa part décrit comment le lycée "Kyoto" à Poitiers a été conçu pour être le 1er lycée 100 % énergies propres, zéro énergie fossile. Une réalisation spectaculaire pour offrir aux élèves, aux enseignants et au personnel administratif du lycée un cadre de travail durablement inséré dans la nature.
- Mr Ravidat, le chef de travaux du lycée "Kyoto", a enfin expliqué comment la phase de conception a été propice pour associer les élèves à une réflexion permettant de faire cohabiter au mieux les cultures différentes du lycée hôtelier avec celle du lycée agricole présent sur le site.
Après cette journée intellectuellement bien remplie les congressistes ont pu apprécier l'un des joyaux du patrimoine régional, puisque le dîner s'est déroulé au Château de Cheverny.
Publié par Jean-Luc Fessard, directeur de 'Le Temps du Client' et auteur du Blog des Experts