Dans le secteur hôtelier, malgré l'organisation dix jours auparavant du salon de l'investissement Ihif à Berlin, les conférences ont fait le plein. Preuve que le modèle sponsor-conférence fonctionne bien. L'une des plus suivies fut celle de Jones Lang LaSsalle, sur le thème des tendances de l'hôtellerie de luxe, avec la participation de trois directeurs du développement de grandes enseignes : Paul Massot pour Mandarin Oriental, Francesco Cefalu pour Four Seasons et Valentin Sadan pour Raffles, Fairmont et SwissHotel (FRHI). Les marques de luxe sont un produit qui évolue assez peu, en dépit de l'évolution du marché et des nouvelles cibles de clientèle, ont estimé ces trois experts. "Les marques doivent être avant tout flexibles, a précisé Valentin Sadan, afin de s'adapter à toutes les évolutions et tous les types de clientèle."
Pour ces trois opérateurs, les emplacements 'prime' sont toujours les mêmes et se situent en priorité dans les grandes capitales européennes, notamment Paris et Londres. Les marques connaissent toutefois quelques variantes. Ainsi, Paul Massot a évoqué le choix de Mandarin Oriental d'axer son développement sur la Chine. Le groupe Four Seasons privilégie quant à lui l'Afrique alors que le directeur du développement de FRHI déclarait s'ouvrir davantage aux les pays de l'Europe de l'Est, à la Turquie ou l'Azerbaïdjan.
Des investisseurs plus exigeants
Ces trois géants du luxe ont indiqué ne pas être perturbés par l'apparition de nouvelles marques dans leur secteur, comme Armani ou Cheval Blanc/ "Il faut longtemps à une marque pour s'implanter et être reconnue", a estimé Paul Massot. Pour eux, ce qui change en revanche, c'est la diminution du nombre d'investisseurs et la modification de leurs exigences. Les projets d'établissements de luxe, pour des questions de rentabilité, portent désormais essentiellement sur des constructions mixtes, mi-hôtel, mi-résidence. Cela est particulièrement vrai pour "les resorts de luxe. Les hôtels urbains, limités par l'emprise foncière des centres-villes, ne sont pas concernés", a nuancé Valentin Sadan. Cette nouvelle donne permet aux investisseurs de rentabiliser la lourdeur des investissements engagés. Ainsi, Four Seasons estime que 70 % des nouveaux projets hôteliers comprennent une partie résidentielle.
Les hôtels de luxe se portent donc bien, et les marques traditionnelles sont bien assises sur leur marché, avec des politiques de développement toutes plus agressives les unes que les autres. Une situation compréhensible pour Paul Massot, "puisqu'il existe globalement une pénurie de chambres de luxe dans le monde". Une situation par conséquent confortable à condition toutefois de respecter les nouvelles règles de rentabilité imposées par les investisseurs.
Publié par X. S.