"La forme". C'est là que le bât blesse. Dès que l'emploi à pourvoir nécessite aptitude physique et endurance, les plus de 50 ans ont plus de difficultés à décrocher des entretiens d'embauche. Ainsi, certains palaces de la capitale boudent-ils d'emblée les candidatures de seniors pour des postes en cuisine. Or, en octobre 2011, Pôle emploi faisait état de 8 420 demandeurs d'emploi âgés de 50 ans et plus pour un poste à la plonge d'un restaurant, et de 7 216 candidats pour travailler en cuisine.
"Peu de seniors postulent chez nous", confie Catherine Augereau Leloup. La directrice Emploi formation au sein du Groupe Flo les voit davantage s'orienter vers la restauration collective, l'hôtellerie ou encore la création de leur propre établissement. "Mais nous étudions toutes les candidatures des plus de 50 ans, poursuit-elle. Même si nous n'allons pas créer de postes exprès pour eux." À l'issue d'un entretien, les seniors sont donc logés à la même enseigne que les autres postulants : si leur profil convient au poste à pourvoir, ils sont embauchés. "À la lecture d'un C.V., ce n'est pas l'âge qui fait la différence. À condition que le candidat ait envie de s'adapter à notre façon de fonctionner. Ce qui n'est pas toujours évident après 50 ans", nuance Catherine Augereau Leloup.
Ouverture à la diversité
De son côté, Pôle emploi multiplie les initiatives pour donner leurs chances aux seniors face à l'embauche. Le 24 janvier dernier, un accord cadre a même été signé avec Sodexo. Les deux parties s'y engagent "à renforcer et harmoniser au niveau national les collaborations déjà existantes dans plusieurs régions pour, à la fois, réussir les recrutements cadres et non-cadres de Sodexo et favoriser l'insertion professionnelle des demandeurs d'emploi". Les métiers de la restauration sont bien sûr concernés. Un nouvel élan qui vise, en outre, à s'ouvrir sur "la diversité et l'intégration", en permettant notamment un accès à l'emploi "à toutes les générations". Une occasion pour les seniors, souligne-t-on chez Sodexo, "de mettre en valeur leur expérience". Ces pistes sont d'autant plus encourageantes que l'hôtellerie-restauration reste l'un des premiers recruteurs en France.
Publié par Anne EVEILLARD