Nouveau rebondissement dans la bataille débutée il y a dix-huit mois pour la prise de contrôle du Club Méditerranée. L'Autorité des marchés financiers a en effet entériné, le 1er décembre, une offre de surenchère émanant du chinois Fosun (Gaillon Invest II), portant l'action à 23,50 € et l'obligation à 24,82 €. Dans le même temps, elle a donné la date limite du 17 décembre à l'Italien Andrea Bonomi pour faire une contre-proposition.
Cette nouvelle offre valorise le Club Med à 897 M€ (contre 874 M€ pour la proposition de Bonomi). Pourtant, les résultats annuels du Club Med sont loin d'être satisfaisants, puisque le groupe a perdu 9 M€ en 2014. En cause, une conjoncture morose en Europe, une situation difficile en Afrique du Nord (les villages de Tunisie sont fermés) et les répercussions de l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest. Ces éléments ont fait reculer les demandes de réservations de 12 % au cours de ces douze derniers mois. Parallèlement, le Club a multiplié les fermetures de villages, entraînant des charges supplémentaires (75 M€ sur trois ans) et la baisse du nombre de nuitées.
En revanche, un certain nombre de points confirment la bonne orientation du Club, comme la stabilité du nombre de clients, un chiffre d'affaires quasi constant et une rentabilité opérationnelle positive, grâce aux performances en Asie et sur le continent américain.
Malgré tout, les deux camps rivaux se livrent une lutte sans pour acquérir le Club Med. D'une part le chinois Fosun, allié de la direction, notamment son p.-d. g. Henri Giscard d'Estaing, qui vient de compléter une alliance avec Nelson Tanure, homme d'affaires brésilien et l'agence de tourisme chinoise U-Tour. D'autre part, l'homme d'affaires Andréa Bonomi, allié au magnat sud-africain Sol Kerzner et au Brésilien GP Investments. L'année 2015 devrait donc être décisive sur le plan stratégique pour le Club Med.
Publié par Catherine AVIGNON