Se basant sur les chiffres de la Fédération bancaire française, Charles Marinakis, président de ce réseau national de courtage spécialisé en crédit professionnel, a tout d'abord attiré l'attention sur la différence entre TPE et PME lorsqu'il s'agit d'obtenir un crédit. "95 % des PME obtiennent leurs crédits d'investissement, et 86 % d'entre elles obtiennent les crédits de trésorerie demandés. Ces chiffres tombent respectivement à 81 % et 68 % des TPE. C'est une vraie distorsion", a-t-il commenté.
Les TPE/PME constituent justement la cible de Credipro qui considère que les dirigeants de petites structures, et en particulier les commerçants, ne sont pas armés pour présenter et défendre une demande de crédit. "Attention, cela ne veut pas dire que nous obtenons un financement pour tous les besoins en crédits. Les banques demeurent exigeantes. Il y aura toujours 15 % des demandes qui seront finançables, 15% qui ne seront jamais finançables, et 70 % qui seront finançables uniquement si le dossier est bien constitué et bien présenté aux banques. C'est là que nous intervenons et que nous apportons notre expertise", explique le fondateur de ce réseau, qui créé, il y a sept ans, compte aujourd'hui 23 cabinets et couvre 30 départements.
Un délai moyen de 42 jours
Les exigences des banques en terme d'apport restent élevées. Plus d'un dossier sur deux a nécessité un apport de 30 % du projet financé, et un tiers a été financé avec un apport compris entre 30 % et 60 %. Pour autant, les taux de crédit, toujours historiquement bas, restent favorables aux chefs d'entreprise.
Quant au délai moyen pour obtenir un accord bancaire au sein du réseau Credipro, il est de 42 jours, au premier semestre 2017, soit quatre jours de plus qu'en 2016. "C'est trop long et c'est un obstacle terrible à la croissance et à la spontanéité de l'entrepreneur qui est à la merci du banquier, alors qu'il est souvent enclavé dans des délais courts que ce soit pour l'acquisition d'un fonds, d'une signature de bail, ou d'un engagement en franchise. Il y a là un vrai effort à la charge des banquiers qui ne mesurent absolument pas les contraintes réelles professionnelles, personnelles et familiales du commerçant", insiste-t-il.
Publié par Tiphaine BEAUSSERON
lundi 19 février 2018