En remportant successivement la coupe du monde de Pâtisserie et le Bocuse d'or, les candidats français ne peuvent que susciter une légitime admiration de la part de tous les fans d'art culinaire.
Il faut certes se garder de la tentation d'un chauvinisme ravivé par des victoires éclatantes dans les compétitions réputées parmi les plus difficiles de la profession. Mais comme il n'y a aucune raison de bouder un plaisir bien gagné, ce doublé historique ne peut que conforter les positions de tous les observateurs objectifs de l'évolution de la cuisine hexagonale.
Il y a encore peu, il était de bon aloi de déplorer avec une feinte affliction le déclin de notre gastronomie face à des cuisines venues d'ailleurs susceptibles de conquérir les palais les plus exigeants.
Le trentième anniversaire du Sirha restera donc comme un point d'orgue dans l'évolution d'un métier qui porte aujourd'hui haut et fort les couleurs de l'Hexagone. D'autant que la partie était loin d'être gagnée, tant l'implication de tous les candidats rehausse à chaque édition le niveau de la compétition où se retrouvent des représentants des cinq continents. Il y avait 22 équipes pour la coupe du monde de la Pâtisserie, et 24 candidats au Bocuse d'or. Tous les membres des jurys se sont félicités de l'extrême créativité des participants. Sans aucun soupçon de préférence pour les douceurs de la pâtisserie, il ne faut pas oublier que l'épreuve sucrée eut l'honneur de la visite de M. Le Foll, ministre de l'Agriculture, et de Mme Pinel, ministre de l'Artisanat, du Commerce et du Tourisme.
Mais l'essentiel réside dans l'organisation et le déroulement de ces deux épreuves reines de leur discipline, qui ont permis aux candidats d'exprimer une grande imagination dans un cadre où l'initiative individuelle et collective l'emportaient sur le strict respect d'un règlement préétabli. Là encore, c'est l'occasion de se féliciter de la récompense du talent et de l'immense travail de préparation réalisé par des professionnels authentiques et acharnés. À l'heure où il est parfois de bon ton de dénigrer le classicisme et le savoir-faire au profit d'un n'importe quoi bien vendu par une attachée de presse efficace, ce bilan 2013 restera comme un rappel aux valeurs essentielles de métiers de plus en plus convoités.
Publié par L. H.