"Notre recette miracle est de nous focaliser sur l'univers chambre à l'opposé de l'univers restauration", déclare Philippe Vaurs. Un style tellement bien identifié que les associés sont aussi sollicités par d'autres comme conseil. "Le réseau Elegancia, poursuit Christophe Sauvage, est perçu comme une signature ou si l'on veut comme une griffe. Et comme dans la haute couture, chaque projet griffé Elegancia est unique, qu'il soit ou non accompagné d'une autre marque, comme le futur hôtel rock Marshall [clin d'oeil aux instruments de musique Marshall]."
"Un souffle d'avance"
Dénicheurs de tendances plutôt que suiveurs, les deux associés créent des concepts qui reposent sur une analyse très fine des besoins du client, tout en intégrant les derniers éléments des équipements et des services : "Nous anticipons la demande, déclare Philippe Vaurs, car nous voulons avoir un souffle d'avance." Qu'il s'agisse du verre opacifiant de Saint-Gobain au Seven ou de l'expérience domotique à l'Armoni, tout est regardé à la loupe et testé au millimètre."Au Seven, nous avons dû recommencer plusieurs fois la coque en bois de la chambre James Bond, dit-il, parce qu'elle ne convenait pas."
Avec ce niveau d'exigence, Elegancia a assuré la pérennité de ses établissements, même dans l'extravagance. Vis-à-vis de leurs partenaires, les deux associés auront la même exigence : "Nous avons besoin de nous sentir en osmose avec notre interlocuteur", explique Christophe Sauvage, qu'il s'agisse d'un investisseur, d'un décorateur, d'un architecte ou d'un fournisseur. Nous sommes des créatifs avant d'être des financiers et nous voulons surtout conserver cette autonomie d'action", précise-t-il. Leur modèle économique suit la loi du marché et les hôtels ont beau être des oeuvres uniques, ils doivent être rentables.
"Prix moyens élevés"
"Notre réussite s'appuie sur la cohérence, déclare Philippe Vaurs, en fonction de l'analyse précise de tous les paramètres : financement, remplissage, loyer, clientèle, nous tablons toujours sur des prix moyens élevés évitant de passer par des intermédiaires comme des OTA", déclare Philippe Vaurs. Un exercice qui se vérifie à chaque fois "le Seven ayant obtenu de très bonnes performances dès la première année", déclare Philippe Vaurs. Pourtant, pour exister, Elegancia, doit s'appuyer comme les autres réseaux sur une logique de développement : "La vente du Seven nous permet de réaliser ces nouvelles opérations et de monter d'autres projets", déclare Philippe.
À ce jour, deux hôtels terminent les dernières finitions : le Félicien, 34 chambres, 4 étoiles, et le prochain 'pocket palace' confié à Oscar Ono, déjà créateur de la Love Capsule. Quatre autres hôtels viennent d'être rachetés et sont en cours de création : un hôtel de 28 chambres 3 étoiles à Montparnasse, un hôtel de 26 chambres 3 étoiles au Forum des Halles, un hôtel de 40 chambres à l'Opéra, à transformer en 5 étoiles et un hôtel de 32 chambres 4 étoiles l'Idol, dont Elegancia n'est que conseil à maîtrise d'ouvrage et qui sera dédié aux seventies avec Julie Gauthron comme décoratrice, déjà en charge de l'hôtel Crayon. Loin d'être à court d'inspiration, Elegancia impose de plus en plus sa marque sur le marché parisien. "Nous n'avons pas d'objectifs précis en termes de développement. Nous prenons juste du plaisir à faire ce que nous faisons", conclut Philippe Vaurs. Un discours qui plaît et qui trouve écho auprès de certains entrepreneurs qui n'hésitent pas à confier aux deux associés la rénovation du décor de leur hôtel. Elegancia, la griffe des hôtels parisiens.
Publié par X. S.