Pour Jean-Philippe Cartier, l'hôtellerie n'était pas un univers familier. Rentré par hasard, il y est resté par passion. Le rachat du restaurant L'Arc, situé face à l'Arc de triomphe à Paris, est le déclencheur. Il y investit plus de 4 M€ avant de le revendre en 2013 à Moma Group. En janvier 2012, il rachète le mas de La Fouque (aux Saintes-Maries-de-la-mer, 13), un établissement situé au coeur du parc naturel régional de Camargue. "Je connaissais l'établissement et son propriétaire. Je trouvais l'endroit merveilleux", déclare-t-il. Après six mois de rénovation et 2 M€ investis, l'établissement rouvre. C'est également le lancement de H8 Collection. En mars 2014, un deux hôtel est acquis, le domaine des Hauts de Loire (à Onzain, 41), membre des Relais & Châteaux, nommé meilleur hôtel de France 2014 par Conde Nast Traveler, et, en septembre dernier, Le Vieux Castillon, à Castillon-du-Gard (30) vient agrandir la collection.
Pour Jean-Philippe Cartier, la H8 Collection symbolise des hôtels de luxe qui possèdent des marqueurs forts et différenciant. "Tous les hôtels de la collection sont situés dans des endroits remarquables. Ils possèdent un niveau de confort optimal dans un décor rénové, chic et élégant, avec un personnel accueillant et omniprésent. Les éléments de mobilier, choisis avec soin, sont des sortes d'icônes du design comme les lampes Arco ou les fauteuils Starck. Je coordonne les travaux avec une équipe de décorateurs ; je ne confie jamais l'établissement à un seul décorateur", précise-t-il. Les montants dédiés aux travaux rappellent l'importance qu'il accorde au décor : 2 M€ pour le mas de La Fouque, 2,5 M€ pour le Vieux Castillon, et sans doute autant pour le domaine des Hauts de Loire. Si Jean-Philippe Cartier met autant de coeur à diriger les opérations de décoration, il consacre également beaucoup de temps à dénicher les bons talents. "L'investissement humain est ce qu'il y a de plus important", confie-t-il.
"Nous soignons la restauration"
Soutenu par ses associés (parmi lesquels le producteur Gérard Louvin et Xavier Anthonioz, p.-d.g. de 123 Venture), Jean Philippe Cartier s'appuie sur un modèle économique qui fonctionne bien. Son chiffre d'affaires est ainsi passé de 1,5 M€ à 4,2 M€ en 2012 (après l'achat du premier établissement) et est estimé à 6,5 M€ pour 2014 (avec deux hôtels). Depuis sa réouverture, le mas de La Fouque, qui a augmenté ses prix de 30 %, présente un prix moyen de 322 € et 62 % de taux d'occupation. Le domaine des Hauts de Loire affiche lui un tarif moyen de 355 € par nuitée qui devrait augmenter de 8 % l'année prochaine, pour 78 % de taux d'occupation.
"Notre modèle fonctionne car nous proposons des établissements raffinés et chaleureux sans être bling-bling. Nous soignons la restauration, qu'elle soit bistronomique au mas de La Fouque ou gastronomique, avec ses 2 étoiles Michelin, au domaine des Hauts de Loire." Ambitieux mais réaliste, l'entrepreneur entend poursuivre la H8 Collection sur un développement raisonnable, à raison d'un ou deux nouveaux hôtels par an. Une ouverture est prévue en montagne et une autre à Paris, toujours dans des maisons de caractère.
Publié par Catherine AVIGNON