Hilton Worldwide, 4 100 hôtels et 685 000 chambres, a annoncé début juin à Londres le lancement en Europe de sa 11e marque : Curio. Rob Palleschi, responsable à l'international de la marque Hilton Hotels & Resorts, revient le développement du groupe en Europe et plus précisément le marché français.
L'Hôtellerie Restauration : L'Europe est un axe de développement stratégique pour le groupe…
Rob Palleschi : Nous en sommes convaincus, et ce principalement autour de six marques : deux marques de luxe, Waldorf Astoria Hotels & Resorts et Conrad, deux autres full service, Double Tree by Hilton et Hilton Hotels & Resorts, et deux de service ciblé, Hampton by Hilton et Hilton Garden Inn.
Votre développement pourtant semble avoir été plus lent que prévu en Europe. Comment l'expliquez-vous ?
Il y a cinq ans, au moment du rapprochement entre Hilton Hotels & Resort et Hilton International, 150 hôtels étaient dans le pipeline. Aujourd'hui, nous avons quasiment le même nombre d'hôtels - 152 en portefeuille -, mais avec beaucoup de nouveaux établissements, certains étant sortis du réseau parce qu'ils ne correspondaient plus à nos exigences, notre développement se faisant dorénavant sur des critères de qualité. Prenons l'exemple du Royaume-Uni. Au 31 mars 2014, nous avons 117 hôtels dont 70 hôtels filiales. En sept ans, nous en avons perdu quinze et ouvert seize autres. Par ailleurs, certains pays se développent plus vite que d'autres. Ainsi, lors de l'arrivée de Blackstone, en juin 2007, nous n'avions aucun hôtel en portefeuille en Turquie, alors qu'au 31 mars 2014, nous comptons 26 établissements du groupe Hilton Worldwide sous quatre marques différentes.
Comment le parc hôtelier Hilton évolue-t-il en France ?
Aujourd'hui, nous gérons huit hôtels dont six de la marque Hilton - ceux de Paris la Défense, des aéroports d'Orly et Paris-Charles-de-Gaulle, de Strasbourg, d'Évian-les-Bains et de Lyon -, le Trianon Palace devenu Waldorf Astoria et le Concorde Paris Opéra, racheté au troisième trimestre 2013 et devenu Hilton Paris Opéra. Nous avons cinq hôtels en portefeuille qui ouvriront entre 2014 et 2015, dont le Hilton Chantilly Hotel and Conference situé à 30 km de Paris, et le Hilton Paris Opéra, sous la marque Hilton Hotels & Resorts, pour lequel nous avons investi 50 M€. Nous planifions un développement rapide en France dans les prochains mois car nous entretenons des relations très étroites avec les propriétaires. Notre programme de fidélité Hilton Honors, avec ses 40 millions de membres dans le monde dont 12 millions de membres actifs en France, est un argument de poids.
Que représente le marché français pour Hilton ?
C'est notre premier marché en Europe, parfaitement adapté au développement de la marque Curio. Il s'agit d'hôtels personnalisés, non standardisés, classés 4 ou 5 étoiles, et qui ont leur identité propre en termes d'architecture ou en fonction de leur caractère historique. Je pense que c'est en France ou en Italie que devrait ouvrir le premier hôtel Curio, à Paris ou dans le Sud, ou bien à Rome. Curio n'est plus une marque abstraite. Nous venons d'ouvrir le premier hôtel de l'enseigne à Las Vegas (le SLS) et nous en avons six autres en préparation, à Rapid City, à Houston, à Chapel Hill et à Portland. Nous avons signé dans les Caraïbes, le Moyen-Orient - avec le Qatar - et nous avons des contacts pour ouvrir au Royaume-Uni et en Asie.
Publié par X. S.
vendredi 4 juillet 2014