Quels sont les diplômes requis pour postuler à un poste de sommelier ? Pour répondre à cette question, l'école hôtelière de Lausanne a mené une enquête, sur toute l'année 2016, en se basant sur un échantillon de 306 offres d'emploi de sommeliers ou de cavistes dans le monde. Sept pays ont été ciblés : la France, l'Italie, la Grande-Bretagne, l'Australie, les États-Unis, la Chine (représentée uniquement par Hong Kong) et Singapour. Soit deux pays qui ont une histoire viticole très marquée et où la fonction de sommelier est importante, trois pays anglo-saxons dans lesquels le marché du vin est dynamique et où la consommation a augmenté de manière significative ces dernières années et deux pays asiatiques où les modèles de consommation ont évolué et se rapprochent aujourd'hui du modèle européen, ce qui implique de former des experts.
Un attrait pour la profession
Dans une courte majorité des annonces (54 %), aucun diplôme n'est spécifiquement demandé. Elles se focalisent principalement sur la description du poste, l'expérience (précisée dans 75 % des cas) et les connaissances demandées.Au niveau international, les diplômes anglo-saxons sont les mieux représentés. Lorsqu'un diplôme est requis pour accéder à un poste, sont nommés le plus souvent le Wine and Spirit Education Trust (WSET) et le Court of Master Sommelier (CMS). Le premier semble avoir acquis une réputation internationale et sert désormais de référence dans beaucoup d'annonces, qui stipulent "WSET ou similaire". La France et l'Italie résistent, tout du moins pour le moment, à l'influence de ces deux diplômes. La mention complémentaire sommellerie et l'Associazione Italiana Sommelier (AIS) sont les intitulés apparaissant le plus souvent lorsqu'un diplôme est demandé dans les offres d'emploi parues respectivement en France et en Italie. Toutefois, la mention complémentaire sommellerie n'est citée que dans 16 % des annonces, ce qui paraît relativement faible si l'on considère le nombre d'établissements dispensant cette formation.
Autre constatation, les postes de sommeliers ne sont pas uniquement dédiés à la restauration gastronomique, hormis pour la France où les annonces d'emplois sont exclusivement consacrées à ce type de restaurant (hors cavistes). Des postes dans des bistrots et en restauration traditionnelle sont souvent proposés ailleurs, en particulier en Australie et aux États-Unis. Accéder au poste de sommelier dans ces pays ne requiert pas forcément un apprentissage long et complexe comme en France. Aux États-Unis par exemple, il n'est pas nécessaire d'avoir un diplôme pour postuler dans les métiers de la restauration.
Un nombre significatif de postes proposés
Dans certaines annonces, le seul pré-requis pour débuter une carrière de sommelier est d'avoir le niveau 1 du WSET. Les pays anglo-saxons et asiatiques s'affranchissent donc des codes très stricts que l'on s'impose en France. Au risque peut-être de donner une interprétation du métier de sommelier singulièrement diluée. En tout état de cause, sur une année, il y a un nombre significatif de postes de sommeliers ou de cavistes proposés dans les pays anglo-saxons, phénomène qui pousse à l'optimisme.
Si le nombre d'annonces repérées sur les sites d'offres d'emplois est le plus important en France, il est également notable en Angleterre et en Australie. Ce qui traduit aussi un attrait pour la profession et, de manière plus globale, pour le vin. Attrait nécessitant, bien sûr, un besoin de médiateurs capables de conseiller le client.
Publié par
Gildas L'Hostis - Maître d'enseignement senior à l'école hôtelière de Lausanne