Imaginez une classe avec 17 élèves provenant de 14 pays différents. Bernard Troy, le proviseur du lycée d'hôtellerie et de tourisme de Saint-Quentin-en-Yvelines Guyancourt (78), l'a fait.
"Nous avons signé la charte d'Erasmus + puis développé trois actions éligibles à ce programme. La première est la mise en place d'une section européenne de bac professionnel avec une période de formation en milieu professionnel de huit semaines à l'étranger. Erasmus cofinance ce dispositif à hauteur de 100 000 €. La deuxième action baptisée 'Chase' consiste au développement d'un réseau de 17 écoles hôtelières dans 14 pays européens au bénéfice des post-bacs. Pendant six mois, j'envoie l'un de mes élèves dans chacune des 17 écoles hôtelières - implantées dans 14 pays différents - et je constitue à Saint-Quentin une classe composée de 17 élèves de nationalités différentes. Nous dispensons alors une formation commune d'un mois puis, pendant quatre à cinq mois, les étudiants étrangers sont placés dans des entreprises partenaires. Les fonds européens participent à ce programme à hauteur de 100 000 €. Enfin, la troisième action concerne la mobilité des étudiants en classe de BTS en favorisant des stages de quatre mois à l'étranger. Sur ce point, Erasmus apporte une aide de 40 000 €", explique Bernard Troy, qui ajoute que son réseau européen s'est construit, en partie, grâce à l'Association européenne des écoles d'hôtellerie et de tourisme (AEHT) dont il est le représentant en France.
Partenariats entre établissements
Membre aussi de l'AEHT, Christian Badinand, proviseur du lycée Jean Drouant (Paris, XVIIe), regrette que sur 400 établissements européens moins d'une dizaine soient français. L'AEHT permet pourtant de constituer un réseau alors que la signature de la charte Erasmus + impose de monter un partenariat avec, au minimum, trois établissements de nationalités différentes. Grâce aux aides européennes mais aussi régionales, le lycée Jean Drouant envoie 30 à 35 jeunes à l'étranger et pas uniquement en Europe (quinze aux États-Unis, six en Chine, quatre au Mexique…). Et si la bureaucratie reste importante et qu'il est inconcevable d'envoyer un élève de BTS à l'étranger pour un cycle d'étude car le cursus est concentré sur deux années, le lycée Jean Drouant est très actif sur la mobilité et les échanges même au-delà des frontières de l'Union européenne. "Nous avons envoyé des élèves en Ukraine et au Proche-Orient avec des aides régionales et nous allons accueillir bientôt un Palestinien en mention complémentaire cuisine", s'enthousiasme Christian Badinand.
Publié par Francois PONT