Maurice Soudri a quitté le monde de la couture parce que Jean-Paul Gaultier a arrêté le prêt-à-porter. "J'ai été le premier à ouvrir en franchise une boutique Jean-Paul Gaultier. C'était en 2000", affirme celui qui, auparavant, a travaillé durant vingt-trois ans dans la création vestimentaire avec Montana, Paul Smith, Azzedine Alaia.
Il a donc transformé sa boutique toulousaine en bar-restaurant, qu'il a appelé le Café Maurice. "J'y ai instauré les codes de la restauration d'une brasserie parisienne, avec des plats traditionnels, un plat du jour, une mini-carte mais en travaillant exclusivement des produits frais. C'est une cuisine simple, goûteuse."
200 couverts par jour
Maurice Soudri a choisi la restauration pour perpétuer "le côté relationnel" qui existe dans le monde de la couture. "L'emplacement de la boutique était idéal pour accueillir un lieu de vie. Mon carnet d'adresses me permet d'être complet, midi et soir. Ma clientèle m'a suivi. Elle était essentiellement féminine à la boutique. Au restaurant, elle s'est équilibrée entre hommes et femmes."
Depuis son ouverture, début mai, le restaurant sert 200 couverts par jour. Le dimanche, le brunch est devenu un moment incontournable de la vie de l'établissement tout comme les tapas, à l'heure de l'apéritif.
Le rythme de vie de Maurice Soudri a changé. "Je suis présent quinze heures par jour. L'amplitude est différente de celle du milieu de la mode où la fatigue est stressante car on se demande toujours si une nouvelle collection va plaire. En restauration, elle est physique." Pour Maurice Soudri, une page s'est tournée. "J'adore mon nouveau métier mais ce serait mentir que de ne pas avouer que le prêt-à-porter reste ma passion numéro un."
Publié par Bernard DEGIOANNI