À deux pas des Invalides, l'hôtel Le Cinq Codet (Paris, VIIe) s'est installé dans un ancien bâtiment de France Telecom. Avec sa façade 1930, en forme de proue de navire, l'hôtel - dont l'ouverture est prévue à la fin du mois de juin - a trouvé son style avec des larges fenêtres en bandeaux gris vert et la forme arrondie du toit plat. "Dans cet immeuble industriel, j'ai d'abord voulu reprendre les éléments identitaires du quartier, à forte connotation résidentielle et artistique", souligne l'architecte et décorateur Jean-Philippe Nuel.
S'appuyant sur l'architecture atypique du bâtiment, il en a fait un hôtel- villa de luxe, transformant des chambres avec 7 m 50 de hauteur sous plafond en petites villas duplex. "Les 30 chambres - sur 68 au total - qui seront aménagées en duplex représentent pour moi des sortes de cocons où l'on aime se réfugier le soir après le travail", précise l'architecte qui parle d'espaces offrant une "domesticité sublimée". Les chambres sont par ailleurs toutes différentes, "ce qui leur procure un charme tout à fait particulier", déclare Julien Douieb, directeur de l'hôtel.
Utiliser l'espace au maximum
L'hôtelier a prévu quatre typologies de chambres, mais toutes ont en commun de grandes baies vitrées qui laissent passer la lumière et qui s'opacifient la nuit grâce à des rideaux occultants à commande électrique. Enfin, pour gagner de la place dans les duplex, le décorateur a installé la salle de bains avec douche au rez-de-chaussée, réservant la baignoire à l'étage, "pour profiter de la vue quand on est dans son bain", souligne-t-il. Tout est millimétré, comme la banquette d'angle, en espace salon ou travail au choix, qui se prolonge par un escalier en bois naturel très clair, avec de vraies marches pleines, qui conduisent à l'étage supérieur et peuvent servir de bancs en cas d'affluence.
Enfin, comme dans un loft d'artiste, le décorateur n'a pas oublié les oeuvres d'art, comme les photos de Jean-Pierre Porcher et les peintures de Caroline Touzet, qui sont posées dans un désordre étudié, soit à la tête du lit, soit dans les espaces collectifs. "J'ai travaillé la cohérence du lieu et j'ai déroulé le fil rouge", souligne Jean-Philippe Nuel, mais toujours avec l'intention de "casser les codes hôteliers".
Dans les espaces collectifs, tout a été calculé et scénarisé pour avoir cet esprit loft. "J'ai volontiers surdimensionné certains éléments comme les abat-jours dans le lobby ou les desks en marbre faits d'un seul bloc. Espace collectionneur ou pied à terre parisien, au Cinq Codet, les lignes de partage sont floues", précise encore l'architecte-décorateur. C'est le cas avec la 'show kitchen', sorte de table d'hôte où le chef se met en scène pour préparer le petit déjeuner. Enfin, dans l'espace bien-être (hammam, sauna, salles de massage), le client peut profiter d'un jacuzzi à l'air libre. "Une liberté que nous offrons à tous ceux voudraient profiter de l'extérieur", indique Jean-Philippe Nuel.
Le Cinq Codet a des allures de maison d'hôte, servi par une architecture hors norme et un confort irréprochable, notamment acoustique. "Nous sommes à 47 dB, ce qui est nettement supérieur à la moyenne", précise Julien Douieb, qui conclut : "avec une telle personnalité, le Cinq Codet ne laissera personne indifférent."
Publié par X. S.