40 salariés en CDI, plus des extras et des saisonniers en fonction des pics d'activité : l'Inter-Hôtel Altéora se situe sur le site du Futuroscope. Les flux de clientèles varient de manière très importante selon les périodes et la climatologie. L'établissement, qui se compose d'un hôtel (295 chambres), de deux restaurants, d'un bar lounge, d'une salle cardio-training et d'une piscine, peut accueillir jusqu'à 850 personnes, de la clientèle familiale au séminaire. Dès la reprise de l'affaire, en 2002, Bernard Maret a choisi de miser sur le bien-être de ses salariés. « L'humain est au coeur de l'entreprise. Prendre soin de ses collaborateurs, c'est se donner les moyens de développer la performance de l'entreprise, à tous les niveaux et de manière durable. Pour être bien avec les autres, il faut être bien avec soi-même » estime ce patron non issu du sérail hôtelier et qui a décidé de mesurer le niveau de bonheur de ses salariés au sein de l'entreprise. La démarche a été initiée avec le soutien de l'Association régionale pour l'amélioration des conditions de travail (Aract). « Nous étions déjà engagé dans une démarche avec eux et nous avons reçu un prix. Une forme d'audit par des jeunes en était le lot et c'est ce qui m'a amené à mettre en place un indice du bonheur des salariés au sein de l'établissement. La démarche a été portée par les salariés eux-mêmes ». Arnaud Barillet, chargé de mission à l'Aract, explique : « Nous sommes partis de l'idée qu'ils étaient les mieux à même de définir ce qui constitue la qualité de vie au travail. Utiliser des référentiels ou des grilles pré établies a rapidement été abandonnée au profit d'une démarche résolument inductive. Nous sommes donc partis de zéro. L'opération, menée dans le cadre du plan de formation, s'est étalée sur deux mois. Elle a conduit à un état des lieux de la qualité de vie dans l'entreprise, des entretiens approfondis sur les différents postes et la mise en place de groupes de travail ». Une liste de questions a été arrêtée, au travers de quatre catégories : la dimension relationnelle, les conditions de travail, le cadre de travail et la santé/bien-être. « Chaque personne a répondu individuellement, sachant qu'en aucun cas je n'ai eu ou n'aurais accès à leurs réponses. La confidentialité est totale et cette notion est essentielle » précise Bernard Maret.
Niveau de satisfaction des salariés : 9/10
La grille établie a donné naissance à un baromètre qui n'a rien d'un
gadget : la note obtenue est de 9/10. Elle ne fait, en réalité, que
confirmer la réalité de l'hôtel Altéora : très peu de turn-over, un faible taux
d'absentéisme, une ambiance qui tend à l'épanouissement et surtout pas au
repli, un esprit d'initiative qui cadre avec les objectifs fixés... « Nous avons géré sept naissances en 2015 »
sourit Bernard Maret dont l'engagement vis-à-vis de ses salariés n'est pas
nouveau. Celui-ci fait peu de réunions, mais la porte de son bureau n'est
jamais fermée. Il a organisé des séminaires autour de livres qui parlaient des
différences : « Construire
ensemble dans le respect de l'individu… » Pour lui encore, le salarié
doit être « acteur de son travail »,
le patron n'étant « qu'un metteur en
scène »… « Lorsqu'il y a des erreurs, on doit en parler. Ce n'est pas
l'erreur qui est grave, c'est le fait de ne pas en parler. Une erreur doit
faire grandir ». Tous les six mois, il réuni son équipe pour parler du
chiffre d'affaires et faire les point sur les investissements. « Le
chiffre d'affaires, les salariés y contribuent. Quant aux investissements que
nous faisons, il faut expliquer pourquoi ils sont importants ». Bernard
Maret insiste aussi sur la reconnaissance. « Ce
ne sont pas des boulots faciles et leur dire merci, c'est partager des valeurs. »
Publié par Sylvie SOUBES