Retour d'expérience : "Un prêt à taux zéro et les allocations chômage nous ont aidé à ouvrir notre restaurant"

Evry-Courcouronnes (91) Minh et Stéphanie Leduc ont ouvert leur établissement bistronomique à Évry-Courcouronnes. Pour cette création d'entreprise, qui s'est accompagnée d'une reprise de fonds de commerce, le couple a bénéficié du dispositif Nacre.

Publié le 16 décembre 2015 à 16:52

"J'étais chef de cuisine depuis une dizaine d'années dans un hôtel-restaurant, lorsque l'établissement a été vendu. Les objectifs et les moyens donnés par la nouvelle direction n'étaient plus en phase avec mes attentes. Notre projet de restaurant a refait surface. Nos trois enfants étaient plus grands, on s'est dit que c'était le bon moment", confie Minh Leduc, 39 ans qui vient d'ouvrir avec sa femme Stéphanie, 37 ans, le restaurant Osélysé à Courcouronnes (91).

Le challenge était loin d'être évident à relever. Avec un apport personnel minime, les banques prêtent rarement, même lorsque l'entrepreneur justifie d'une expérience professionnelle en accord avec son projet. Le couple reconnaît que le défi aurait été impossible à concrétiser sans l'aide et l'accompagnement de la CCI Essonne vers laquelle ils se sont tournés dès le début. "Ils avaient déjà muri leur projet, obtenu un accord de principe de leur banque, repéré un local, ils souhaitaient connaître les aides publiques existantes et mettre en forme leur projet", explique Filipe De Barros Martins, conseiller à la CCI Essonne, qui constate que le couple est éligible au Nacre, un dispositif qui soutient les entrepreneurs en leur apportant un accompagnement avant, pendant et après la création de l'entreprise. Mais il faut remplir certaines conditions. C'est le cas de Stéphanie Leduc, qui s'est inscrite à Pôle emploi suite au non renouvellement de son CDD et bénéficie des allocations de chômage. Première étape du processus : monter le business plan. "Le prix du fonds choisi par les époux Leduc était vendu trop cher selon nous", explique le conseiller de la CCI, qui leur recommande dès le début de négocier le prix à la baisse.


De 65 000 € à 40 000€

Minh et Stéphanie Leduc obtiennent une première réduction, faisant passer le prix de vente 65 000€ à 50 000€. Malgré cela, leur projet est retoqué par leur banque à cause du prix jugé trop élevé du fonds. "Le fait que le vendeur ne dispose que d'un bilan a joué en notre défaveur", raconte Minh Leduc, qui ne se décourage pas. Il soutient son projet devant le comité d'Essonne Active, l'acteur du dispositif Nacre chargé d'étudier les demandes de financement. Celui-ci juge que le projet est viable si le prix du fonds passe à 40 000 €. "Le projet, la rigueur et les compétences professionnelles de Minh Leduc nous ont séduit. Néanmoins, nous avons estimé que le risque était trop grand si le prix du fonds n'était pas davantage réduit", explique Pierre-Yves Colin, d'Essonne Active, qui a étudié et soutenu le dossier de financement. Stéphanie et Minh Leduc finissent par obtenir le prix exigé. Ils reviennent à la charge et, cette fois-ci, obtiennent gain de cause. Essonne Active leur accorde un prêt de 7 000 € à taux zéro couplé d'une garantie à hauteur de 65 % du crédit bancaire qu'ils finiront par obtenir quelques semaines plus tard à la BNP.
 

Dispense de cotisations sociales la première année

Le fait de pouvoir percevoir les allocations chômage a également permis au couple de créer l'entreprise. En effet, suite à la rupture conventionnelle de son CDI négociée avec son employeur, Minh Leduc a pu s'inscrire à Pôle emploi. Il bénéficie d'environ 1 500 € par mois d'allocation chômage pendant deux ans. Ajoutées à celles de son épouse, elles vont leur permettre de vivre, car ils savent déjà que la première année d'exploitation ne dégagera pas assez de bénéfices pour leur permette de se verser un salaire. Les allocations feront office de salaires jusqu'à ce que l'affaire dégage un bénéfice suffisant. Une aide sans laquelle ce père de famille n'aurait pas pris le risque de se lancer. Le couple bénéficie par ailleurs de l'aide aux chômeurs créateurs ou repreneurs d'entreprise (Accre*), qui les dispense de payer des cotisations sociales la première année. "Un plus indéniable lorsque je pourrai embaucher un apprenti pour m'épauler", précise Minh Leduc. Pour l'heure, il est seul en cuisine tandis que sa femme s'occupe de la salle d'une capacité de 25 couverts. Après avoir misé sur un menu d'appel à 15 € qui ne fonctionnait pas, il a réajusté son offre sur les conseils de la CCI. Il propose désormais un plat du jour à 12 € pour mieux répondre aux attentes de la clientèle. "Le tarif est plus attractif et au final, les clients consomment pour un ticket moyen de 20 €", explique l'entrepreneur.


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Publié par Tiphaine BEAUSSERON



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