Depuis qu'il a repris, le 1er avril dernier, du service dans le syndicalisme - au sein du Synhorcat - Serge Cachan, président d'Astotel, peut de nouveau s'engager en faveur de l'hôtellerie indépendante. Et quand le patron du plus ancien groupe hôtelier familial parisien (16 établissements et 1 000 chambres) prend la parole, il est écouté. Surtout quand l'auditoire est constitué d'anciens élèves de l'école hôtelière de Lausanne, comme c'était récemment le cas au 123 Sébastopol, l'hôtel emblématique du groupe Astotel.
"Surcapacité évidente"
"Il faut distinguer ce qui est du domaine conjoncturel, comme la baisse des touristes français dans les hôtels ou les quatre mois de fréquentation médiocre du début d'année 2015, des éléments structurels qui, eux, doivent être pris à bras le corps et soigneusement étudiés", estime Serge Cachan. Ainsi, il juge que la réflexion sur le manque d'hôtels à Paris est une aberration : "On nous a fait croire qu'il manquait 9 000 chambres à Paris, puis 12 000, dit-il. J'en ai moi-même répertorié 7 000 en construction ! i l'on ajoute à cela les 250 000 m² de bureaux inoccupés et reconvertibles en hôtels, le président d'Astotel estime qu'il y a danger. "Nous allons vers une surcapacité évidente. Il nous faudrait une étude prospective qui nous permette de mesurer l'offre à la demande, mais qui peut se lancer dans un tel exercice ?"
Autre sujet d'inquiétude et nouveau cheval de bataille, la concurrence d'Airbnb avec son objectif de 90 000 appartements à louer dans Paris d'ici quelques années, à comparer aux 80 000 chambres que propose l'hôtellerie. À cela s'ajoutent les commissions des OTA et les investisseurs à qui l'on fait miroiter un rendement facile de 7 ou 8 %. "Sans compter ceux qui, soumis à l'impôt sur la fortune, trouvent dans l'hôtellerie une occasion d'échapper à l'impôt, et tous les investisseurs opportunistes. On obtient alors une vraie bulle hôtelière", déplore le président d'Astotel.
Publié par Catherine AVIGNON