Le ministère du travail a dévoilé jeudi 18 août une étude de la Dares (direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques) qui constate que le nombre de démission a atteint un niveau historiquement haut avec près de 520 000 démissions par trimestre, dont 470 000 démissions de salariés en CDI, à la fin de l’année 2021 et au début de l’année 2022.
Rapporté au nombre de salariés, le taux de démissions atteint donc 2,7% au premier trimestre 2022, son plus haut niveau depuis la crise financière de 2008-2009. Mais ce taux reste légèrement inférieur au niveau atteint juste avant cette crise, début 2008 (2,9%), note la Dares.
Ce taux de démission est élevé mais pas inédit, précise la Dares. En effet, « Le taux de démission est un indicateur cyclique. Il est bas durant les crises et il augmente en période de reprise, d'autant plus fortement que l'embellie conjoncturelle est rapide. Durant les phases d’expansion économique, de nouvelles opportunités d’emploi apparaissent, incitant à démissionner plus souvent." explique l’organisme dans sa note.
Une situation favorable aux salariés
Le nombre élevé de démissions est lié aux difficultés actuelles de recrutement, qui sont à des niveaux inégalés dans l'industrie manufacturière et dans les services, et au plus haut dans le bâtiment, indique la Dares. « Cette situation créée des opportunités pour les salariés déjà en poste et est susceptible en retour de conduire à des démissions plus nombreuses » précise le rapport.
Selon les premiers chiffres disponibles les retours à l'emploi des démissionnaires sont élevées : environ 8 démissionnaires de CDI sur 10 au second semestre 2021 sont en emploi dans les 6 mois qui suivent, un chiffre stable par rapport à l’avant crise sanitaire.
Dans ce contexte de difficultés de recrutement, « les salaires d’embauche sont susceptibles d’augmenter, en particulier pour les personnes nouvellement démissionnaires », conclut la Dares.
En outre, cet effet sur les salaires, les premières enquêtes sur les conditions d’emploi de la main d’œuvre, montrent que début 2022 « certaines entreprises réalisent des concessions sur les conditions ou l’organisation du travail (télétravail) ou sur la forme des contrats, pour attirer ou conserver leurs salariés. »