Philippe Zecchini : 85 % de nos acquéreurs viennent de la moitié nord de la France. Soit ils sont originaires du Sud et reviennent aux sources, soit ils sont simplement attirés par l'image positive associée au Sud de la France. Ils sont tous en quête d'une meilleur qualité de vie, qu'ils soient professionnels du secteur CHR ou non. Ces acquéreurs s'intéressent à tous types d'affaires, que ce soit de la restauration traditionnelle, rapide ou avec tabac-presse, mais avec un intérêt particulier pour les affaires du midi ouvertes à l'année. S'agissant des hôtels-bureaux, les acquéreurs sont plus souvent des investisseurs.
De quoi est constitué votre portefeuille d'affaires à la vente ?
Il est constitué à 80 % de restaurants de tous types : traditionnels, bistrot, brasserie, cafés-tabacs, salon de thés, glacier, dans les terres ou en littoral. Nous avons aussi des tabacs et des hôtels-bureaux.
Quelles sont les caractéristiques de votre périmètre géographique ?
On peut distinguer deux zones économiques et administratives principales. Celle de Toulon et sa périphérie à l'ouest du département, et celle de Draguignan-Fréjus-Saint-Raphaël, à l'est. Ces dernières attirent une clientèle d'actifs et bénéficient d'une activité de centre-ville ou d'une activité sur le littoral quasi-annuelle. Nous estimons que 80 % des affaires de restauration sont ouvertes à l'année. Les affaires saisonnières se trouvent principalement dans l'arrière-pays ou sur quelques spots du littoral tels que Saint-Cyr, Agay ou les Issambres.
Quels sont les prix de vente moyens ?
On estime un fonds de restauration traditionnelle à 75 % du chiffre d'affaires hors taxes [CA HT], un fonds de bar-brasserie à 80-85 % du CA HT. On monte à 90 % du CA HT pour la restauration rapide et à emporter lorsque le chiffre d'affaires est supérieur à 120 000 €. Pour les cafés-tabacs, la moyenne de cession s'établit à 3,2 fois l'excédent brut d'exploitation [EBE].
Vos prévisions pour 2016 ?
Les prix devraient continuer de baisser, ce qui permettrait de re-dynamiser le marché, qui souffre actuellement d'une offre de ventes supérieure à la demande.
Le droit de terrasse est-il un élément d'appréciation important lors de la cession ?
Oui et on constate que, de plus en plus, certaines communes exigent, en plus de l'autorisation de voirie habituelle et indispensable à l'exploitation d'une terrasse, un droit de première installation. Cette redevance, qui s'ajoute au prix du fonds, sera versée à la mairie par l'acquéreur lorsqu'il fera sa demande d'autorisation de voirie pour l'exploitation de la terrasse. Cet impôt local, dont le montant dépend de la commune et de la surface exploitée, peut être lourde pour l'acquéreur qui doit en supporter le coût au démarrage de son activité. Elle est aussi de nature à nuire au vendeur, qui pourrait se voir contraint de baisser son prix de vente lorsque cette taxe s'avère disproportionnée au regard de la rentabilité du fonds.
Publié par Tiphaine BEAUSSERON