du 17 avril 2008 |
ÉDITO |
Encourageantes prévisions
En
ces temps de grande incertitude économique, il est de plus en plus difficile
pour les chefs d'entreprise de fonder leurs décisions sur des données
solides et vérifiées. Jugeons-en : pour l'année 2008, dont le
premier trimestre vient de s'achever, les services du ministère de l'Économie
prévoient une croissance de 2 %, alors que le Centre de prévision de L'Expansion
annonce un petit 1 %, d'autres prévisionnistes éminents se situant au
milieu du gué entre 1,4 % pour la BNP et 1,7 % pour le Crédit Agricole.
Un esprit critique pourrait songer que tout le monde ne mesure peut-être pas
la même chose, mais l'analyse devient compliquée pour le citoyen lambda,
fut-il dirigeant d'une entreprise.
Alors, faut-il se fier à d'autres statistiques émises
la semaine dernière par l'Unedic qui livre ses prévisions d'embauche pour
cette année ? Au moins, l'organisme qui collecte les cotisations chômage
sait de quoi il parle. Avec, d'ailleurs, une précision chiffrée confondante
: comment fixer à 101 612 les besoins de recrutement dans l'hôtellerie
et à 36 982 le nombre de cuisiniers à recruter cette année ?
Mystère insondable de la mathématique appliquée aux métiers
de l'hôtellerie-restauration dont on se contentera de constater, mais ce n'est
pas nouveau, les difficultés qu'ils rencontrent pour recruter.
Mais il faut souligner, et c'est essentiel pour les représentants
de la profession qui ont devant eux la charge de négocier de lourds dossiers
avec les pouvoirs publics - réforme des normes hôtelières, adaptation
et aménagements des textes consacrés à la sécurité, sans
oublier, bien sûr, la lancinante complainte de la TVA -, l'importance que
la profession représente dans la bataille pour l'emploi. Le gouvernement,
on le sait, fait de la baisse du chômage constatée depuis plusieurs mois,
malgré de douloureuses restructurations industrielles, un de ses principaux
points d'ancrage d'une politique économique destinée à faire passer
des réformes dont tout le monde reconnaît la nécessité, à
condition de les appliquer à d'autres.
Car les prévisions de l'Unedic ne sauraient laisser quiconque
indifférent : au total, sur les 10 professions qui recrutent le plus en 2008,
l'hôtellerie-restauration affiche un score de 138 594, largement en tête
devant les agents d'entretien et les animateurs socioculturels - on vous fait grâce
de la suite de l'énumération.
Sur un chiffre global, pour les 10 professions les mieux classées,
de 489 568, les 138 594 de nos métiers représentent presque le tiers.
Aucune autre activité n'affiche un tel dynamisme de l'emploi,
dont il est raisonnable de songer qu'il reflète à la fois une conjoncture
d'activité satisfaisante et une qualité de prestations à la
hauteur des attentes de la clientèle. Même si l'autosatisfaction est toujours
dangereuse.
L. H.
zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 3077 Hebdo 17 avril 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE