du 17 avril 2008 |
VIE PROFESSIONNELLE |
EN ÎLE-DE-FRANCE
"La restauration indépendante doit travailler sa lisibilité"
Jean-Luc Madec a pris la présidence de la Confédération des professionnels indépendants de l'hôtellerie d'Île-de-France. Ce restaurateur d'Élancourt, dans les Yvelines, se bat - entre autres - pour une meilleure lisibilité de la restauration indépendante. Point de vue.
Propos recueillis par Sylvie Soubess
Jean-Luc Madec : "Notre cible, ce sont les restaurants indépendants au sens large, et pas seulement les établissements gastronomiques." |
L'Hôtellerie
Restauration : Quelles sont vos
priorités depuis votre prise de fonctions ?
Jean-Luc Madec
: Il y a beaucoup de chantiers. Je cite les trois qui me paraissent être les
plus importants : rendre la représentation des restaurateurs indépendants
crédibles. Il faut se battre pour faire venir des adhérents. Notre cible,
ce sont les restaurants indépendants au sens large, et pas seulement les établissements
gastronomiques. Les nouvelles dispositions sur le permis d'exploitation doivent
permettre à tous les professionnels d'être représentés par
des structures qu'il faut souples, simples et efficaces. Ce qui est la force de
la Confédération des professionnels indépendants de l'hôtellerie
(CPIH, NDLR). Deuxièmement, il faut que la restauration bénéficie
d'une meilleure lisibilité, à la fois de son travail et des efforts
qu'elle effectue pour satisfaire les clients. Je vais tourner la phrase autrement
: on n'existe pas sans le client, et celui-ci nous identifie mal. Ce qui est normal,
car il est sollicité de toute part. Néanmoins,
c'est à nous de nous mettre en avant. À nous de savoir nous vendre.
Troisièmement, il faut absolument tout faire pour simplifier les procédures
dans lesquelles la profession - comme d'autres d'ailleurs - est vite empêtrée.
Nous sommes enfermés, en France, dans une culture procédurale et centralisatrice.
Il faut arriver à rompre avec ça, et faire en sorte que l'indépendant
puisse agir seulement pour le bien de l'entreprise.
Comment cela se passe-t-il en Île-de-France
?
Il existe une écoute. En tant que membre
associé de la chambre de commerce et d'industrie de Versailles, on peut vraiment
dire que les chambres consulaires agissent pour simplifier les rapports avec les
pouvoirs publics. Mais - et c'est ce que je viens d'évoquer en partie -, on
est confronté à une administration inefficace, parce que trop compliquée.
J'ai malheureusement l'impression que la complexité des procédures vient
de l'obligation, pour les administrations,
de
justifier leurs dépenses… Nous, à l'inverse, on doit y résister
parce qu'il y a un coût. Vous savez, les entreprises ont besoin d'être
opérationnelles, et les patrons ont besoin de la totalité de leur énergie.
Être gestionnaire et chef d'entreprise, ce n'est pas obligatoirement être
noyé dans l'administratif. Sinon, je dirai de manière plus générale
que le ticket moyen bouge peu en région parisienne. Sauf que l'on constate
une grande créativité de la part des indépendants. Cette créativité
n'est pas assez mise en avant, à mon goût. D'autre part, il faut se
méfier car le marché n'est plus le même dès que l'on passe
le périphérique. Paris est un monde à part. Dans la capitale, il
y a le métro et le tourisme qui pèsent lourd. Les gens n'ont pas les mêmes
moyens ni les mêmes distances à parcourir.
Vous parliez de lisibilité.
C'est très juste, mais difficile à concrétiser. La restauration
est quelque part multiple, en Île-de-France notamment, comme dans les grandes
zones urbaines.
La restauration
dans la région a des chances de continuer à se développer : les
habitudes de la population évoluent vers la consommation hors foyer. Maintenant,
cette restauration doit être mieux structurée et rendre lisible les produits
qu'elle propose. Il faut des offres différentes correspondant aux différentes
attentes. Un temps pour se nourrir avec des formules adaptées, un temps pour
la restauration festive avec des formules adaptées. Ici, ce qui me semble également
urgent, c'est de répondre à la sollicitation des clients par une bonne
lisibilité de notre offre. Et c'est d'ailleurs là-dessus que les chaînes
sont fortes. Ça ne veut pas dire qu'on doit tout peindre de la même
couleur. Le titre de Maître restaurateur est intéressant pour ça.
Il faut qu'on travaille sur l'identification du professionnel indépendant.
Je suis sûr que si on s'y attèle, on va trouver.
zzz74v
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L'Hôtellerie Restauration n° 3077 Hebdo 17 avril 2008 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE