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104

Michelin

2015

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Le rêve d’enfant de Laurent Kleczewski

P

etit, il voulait devenir

“cuisinier ou dé-

corateur en gâteaux”

.

Laurent Klec-

zewski

savoure aujourd’hui sa pre-

mière étoile. Ses débuts n’ont pourtant pas

été évidents. Il obtient son BEP au lycée du

Touquet, puis opte pour un bac pro, dans

un autre établissement, alors que ses pro-

fesseurs lui conseillent de poursuivre en

BTH.

“J’y suis resté très peu de temps. On

nous apprenait à faire bouillir de l’eau…

J’ai rappelé le Touquet, ils m’ont trouvé une

place à Paris, chez Ledoyen.”

Âgé d’à peine

18 ans, il n’était

“pas préparé à la réalité

professionnelle. Durant le premier service,

je me suis dit que je pouvais encore changer

de métier… Mais j’ai tenu bon.”

Le service mili-

taire le conduit au cabinet de

Kofi Yamgnane

,

alors secrétaire d’État à l’Intégration.

“Onme don-

nait 50 francs [6,10 €, NDLR] et j’allais faire les

courses. Ils mangeaient en un quart d’heure, mais

ils savaient apprécier. Ça a été pour moi une ou-

verture sur le monde.”

Un coup de cœur

De retour dans le civil, le voici au Fouquet’s :

“J’y

ai appris l’organisation. Nous faisions 400 cou-

verts.”

Puis chez

Alain Ducasse

, à Monaco.

“Il y

avait beaucoup de pression, mais elle était posi-

tive. On nous tirait vers le haut. Il y avait une ex-

cellente ambiance. Le matin, nous étions heureux

d’arriver au travail.”

Le jeune homme participe

à l’ouverture d’un restaurant à Bruxelles aux cô-

tés de

Jean-Charles

Baron

, qu’il va rejoindre

à Ancenis (44).

“Avec lui, j’ai appris la cuisine à

l’ancienne. Il travaillait la lamproie, faisait du ci-

vet de lièvre.”

Autre étape, deux ans durant, chez

Jacques Maximin

.

“J’en garde un souvenir fabu-

leux, mais j’avais besoin de faire un break. C’est à

ce moment-là que j’ai décidé de m’installer.”

C’était

il y a quatorze ans.

“Dans le Sud, c’était trop cher.

Élodie

,

mon épouse, est de la région de Dieppe

et son père a trouvé Le Colombier. Quand nous

sommes arrivés, nous avons eu un coup de cœur.”

Le charme d’une petite maison typiquement nor-

mande située à côté d’un parc floral, d’un mini-

golf, d’une petite zone touristique judicieusement

aménagée par la mairie, qui est propriétaire des

murs. Mais devenir patron n’est pas forcément

chose facile.

“Un restaurant, c’est un commerce.

Il faut se faire plaisir mais aussi gagner de l’ar-

gent, gérer les fournisseurs, l’équipe, le social, la

législation… Au bout d’un an, quand on a vu le

chiffre d’affaires et ce qui nous restait, c’était dé-

moralisant. Et pourtant, mon beau-père est expert

comptable.”

Le couple s’accroche et le chef prend

ses marques. En 2002, le

Michelin

référence

l’établissement.

“Cela nous a aidés à nous faire

connaître.”

En 2015, nouvelle distinction : l’étoile,

qui consacre cette fois l’imagination et la préci-

sion d’un chef attachant et passionné.

Q

SYLVIE SOUBES

Le Colombier

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ì www.lecolombieroffranville.fr

Nombre de places

: 40

Effectif

: 10 personnes

Ticket moyen

: 57 € tout

compris

Repos hebdomadaire

:

dimanche soir, mardi

(sauf juillet-août) et

mercredi

Le plat le

plus représentatif de

votre cuisine

: Velouté

d’huître, tartare à l’oignon

et coriandre

Laurent Kleczewski

.

Laurent Kleczewski - Le Colombier - Offranville

Le chef a ouvert son établissement il y a quatorze ans, après être passé par des adresses

prestigieuses : Fouquet’s, Ledoyen, Alain Ducasse ou encore Jacques Maximin.

Retrouvez la recette du chef ‘Velouté d’huître,

tartare et coriandre’ :

www.lhotellerie-restauration.fr/QR/RTR339628

ou flashez ce QR code

Une salle sobre et cosy.