Six premiers mois en berne pour la restauration hors domicile

Le chiffre d’affaires de la restauration hors domicile des 6 premiers mois de l’année 2008 était en recul de -2 à -4% sur l’ensemble du territoire. Le nombre de repas servis l’était de -5 à -15%.

Les premières estimations et tendances à fin octobre sont légèrement meilleures sans pour autant être considérées comme un renversement de tendance. Selon les formules, les régions et les positionnements, on constate des performances qui oscillent entre + 3% et -10% en chiffre d’affaires. Les grandes agglomérations sont plus touchés que les petites et moyennes.

Les concepts à fort ticket moyen peinent plus que la restauration rapide. Les restaurants à ticket moyen supérieur à 20 € TTC boissons comprises constatent une baisse de couverts le midi et une légère croissance le soir avec une dépense moyenne qui se tasse particulièrement le midi.Tandis que les restaurants à ticket moyen inférieur à 20€ TTC boissons comprises enregistrent une hausse de fréquentation le midi et le soir mais avec des dépenses moyennes qui chutent fortement.

Tous les segments sont touchés

Globalement, tous les segments de marché sont touchés plus ou moins de la même manière. On peut cependant avancer dans un premier temps un certain nombre d’éléments :

-        Octobre 2008 et 2007 sont à comparer avec précaution dans la mesure où si 2007 comportait 4 samedis et 4 vendredis, 2008 avait 4 samedis et 5 vendredis.

-        Le Ramadan avait lieu en octobre en 2007 et en septembre cette année. On sait que le Ramadan influe de manière assez marquée sur la fréquentation de la restauration hors domicile en général.

-        En octobre 2007, certaines soirées étaient perturbées avec la coupe du monde de rugby.

-        Les chefs d’entreprise des TPE et PME ont brutalement réduit leurs dépenses de restauration dans le cadre actif et privé depuis cet été.

On note des fluctuations de fréquentation de plus en plus fortes aussi bien midi que le soir. Ces mouvements sont pour l’instant impossibles à expliquer et encore plus à prévoir.

On note également que les services historiquement forts (les 4 services de vendredi midi à dimanche midi) qui représentaient jusqu’à 60% du chiffre d’affaires hebdomadaire pour certains restaurateurs, pèsent de moins en moins par rapport au reste de la semaine. Des enseignes de chaînes très accompagnées par de puissantes promotions liées aux prix, comme par exemple Buffalo Grill et Léon de Bruxelles, constatent à l’inverse que ces 4 services pèsent de plus en plus lourds. L’hôtellerie qui est désormais touchée par la crise va avoir une influence sur les services du soir en semaine.

Les prochaines semaines vont être cruciales sur le comportement des Français. En effet, ceux-ci n’ont jamais sacrifié les fêtes de fin d’année et toutes les dépenses liées au plaisir durant cette période. Certes, les Français vont se serrer la ceinture. Mais ils chercheront aussi à se réconforter, à se rassurer et donc à se faire plaisir. Dans certains cas, ils privilégieront les bas prix. Dans d’autres, ils craqueront pour ce qu’ils ont envie mais qui est réellement justifié. Quitte à aller moins au restaurant, ils feront des choix, ils arbitreront. Si leurs dépenses dévissent, l’inquiétude ne fera que croître. Si elles se maintiennent, des raisons d’espérer apparaîtront.