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Les jeux de grattage ont la cote

Conjoncture - mercredi 7 janvier 2009 10:17
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Toulouse (31) Autour du zinc, le noir, le blanc et la cigarette ne font plus recette… Mais les jeux de chance continuent à attirer les clients...



Désormais, aux terrasses des cafés, les jeux de grattage ont la côte.
Désormais, aux terrasses des cafés, les jeux de grattage ont la côte.

Aujourd’hui, le loto est plus compliqué mais l’activité reste stable, même si l’on n’a pas encore beaucoup de recul”, note Édouard, qui tient depuis huit ans un bar-tabac-journaux dans le quartier Nord de Toulouse. “S’ils grattent toujours énormément, les gens achètent moins. Après le 20 du mois, on voit moins de monde. En plus, il faut reconnaître que les fumeurs sont de plus en plus nombreux à rallier le Pas de la Case pour fumer moins cher…”. Côté bar, à Toulouse, comme ailleurs, le petit noir et le petit blanc ne se vendent pas comme avant… “Tout est lié”, observe soucieuse Bernadette, qui a repris depuis quelques années l’affaire de ses parents dans un quartier ouvrier de la ville rose. “La cigarette n’ayant plus le droit de cité dans les bars, les fumeurs désertent le reste. Avant le client buvait deux cafés avec sa clope. Là, il n’en boit plus qu’un et parfois même il ne vient plus. D’autre part, le tabac est un produit d’appel pour nous. À partir du moment où vous contrariez cette vente, c’est tout le reste qui suit. La consommation de l’un entame dans la foulée la consommation de l’autre. On peut ajouter à cela la concurrence déloyale des cigarettes de contrebande ou étrangères, deux paquets sur cinq environ. Même le PMU tourne court, il y a internet pour les gros joueurs et les petits eux sont en proie à la crise économique. Au bout de la chaîne, c’est le commerçant qui finit par tousser, confronté à toutes les prohibitions qui plombent son activité.

Certains dirigeants de bar-tabac restent néanmoins sereins. “Je crois que ça va revenir”, observe François, qui, derrière son zinc toulousain, refuse à quitter son sourire légendaire. “Voyez l’Italie, l’Espagne ou l’Irlande. Ils sont revenus sur la prohibition… Nous, on a toujours un train de retard. L’État sera forcé de fléchir, ne serait-ce qu’en raison du manque à gagner sur la TVA que tous ces interdits engendrent… Et en temps de crise, pour l’État, tout est bon à gagner…” Le seul havre de salut pour les bar-tabac reste peut-être les jeux de chance qui, semble-t-il, se vendent de plus en plus. “C’est vrai que les jeux sont aujourd’hui un peu plus chers et un peu plus compliqués qu’avant”, convient Jean-Pôl, un breton exilé à Toulouse pour reprendre en 2004 un bar-tabac-PMU. “Il faut souvent aider les clients qui sont un peu paumés. La refonte des grilles et des tarifs du loto n’a éloigné que les joueurs occasionnels. Aujourd’hui, les jeux paient plus facilement. On le voit bien, on décaisse plus souvent. Et en ce qui concerne les jeux de grattage, c’est de la folie ! On vend beaucoup. Et les gens reviennent car ils gagnent…”

Philippe Duffaut

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