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Le marché français sur la Côte d’Azur : forces et faiblesses

Conjoncture - vendredi 26 juin 2009 12:46
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Nice (06) Le CRT Riviera Côte d’Azur a présenté aux professionnels du tourisme azuréen une étude sur le marché touristique français. Une manière pour les Alpes-Maritimes d’affiner la connaissance de son marché de proximité et de conquérir de nouveaux clients.



De gauche à droite : Alain Gumiel, président du CRT Riviera Côte d’Azur, Christian Mantei, d.g. d’Atout France, Jean-Bernard Michel, d.g. de la Fédération des CRT, et Dominique Charpentier, d.g. du CRT Riviera Côte d’Azur.
De gauche à droite : Alain Gumiel, président du CRT Riviera Côte d’Azur, Christian Mantei, d.g. d’Atout France, Jean-Bernard Michel, d.g. de la Fédération des CRT, et Dominique Charpentier, d.g. du CRT Riviera Côte d’Azur.

Si la réputation et la fréquentation de la Côte d’Azur sont internationales, le marché national compte pour une part prépondérante dans l’économie de ce territoire. C’est ce que le comité régional du tourisme Côte d’Azur vient de rappeler en présentant à Nice, à près de 200 professionnels du tourisme, une étude menée par les instituts Sofres et Enov Research, intitulée ‘La Côte d’Azur sur le marché touristique français’. Dans une conjoncture économique particulièrement difficile, l’apport de ce marché intérieur - 90 % des voyages des Français se font en France - apparaît d’autant plus capital et pourrait être appelé à compenser quelque peu les défections de certains marchés-clés, notamment anglo-saxons. Il génère en effet la moitié de la fréquentation de la Côte d’Azur (Alpes-Maritimes et Var) avec 5 millions de séjours - dont 2,5 millions en hôtels et résidences - et 35 millions de nuitées, et s’établit sur l’ensemble de l’année. Même si la dépense moyenne des clients français reste modeste par rapport à la clientèle étrangère, dominante et qualitativement plus rémunératrice, et si les Alpes-Maritimes, 2e département touristique de France, n’arrivent qu’au 10e rang parmi les départements de séjour des Français, les nuitées sur la Côte d’Azur, même en recul, représentent 6 % du total des nuitées en France, devant les deux Savoie et Paris. Un réservoir précieux.

Une fréquentation répartie sur l’année
La bonne tenue enregistrée en 2008 est celle de la fréquentation hôtelière due au marché national. Inférieure à 40 % entre 1997 et 2002, elle représentait plus de 50 %, meilleur résultat enregistré depuis 1987. Mais c’est la saisonnalité des séjours qui retient l’attention. La demande française est en effet bien répartie sur l’année, août ne groupant que 11 % des séjours d’hôtels. Certes, en matière de nuitées hôtelières, le pic estival demeure et août représente 13 % du total annuel, la période de juin à septembre regroupant 42 %. Mais l’évolution de la demande est très favorable sur l’ensemble des mois, notamment janvier, mars et juillet. Quant à la répartition géographique des séjours et nuitées d’hôtels, elle confirme la prééminence des grandes villes du littoral : Nice, avec 37 % des séjours des clients français (35,2 % des nuitées), Cannes (17,6 et 18,6 %), Antibes (9,3 et 9,4 %), le littoral Est (Beaulieu, Saint-Jean-Cap Ferrat, Menton… avec 8,9 et 9,4 %), Vence (6,8 % et 6,5 %)… loin devant Monaco (2,8 et 3,3 %).
Les études présentées par le CRT confirment quelques tendances devenues évidences avec la crise économique : raccourcissement des séjours, diminution des dépenses, augmentation de séjours non marchands (dans les familles ou chez des amis) qui ont triplé depuis 1992, et des séjours locatifs ou en résidences-vacances. Enfin le phénomène ‘grandes vacances’ d’été tend à s’effacer. Il représentait 23 % en 2008 contre 45 % en 1992.

Un renouvellement trop faible
Mais au-delà de ces constats, l’image et le positionnement de la Côte d’Azur sont au cœur des préoccupations des acteurs du tourisme local. Une Côte d’Azur dont les atouts ne suffisent plus à convaincre malgré un taux de satisfaction record que lui envie plus d’une région (80 % de “très satisfaits”). Ces clients heureux notent tout de même les difficultés de circulation et la densité de population, une qualité d’accueil laissant parfois à désirer, des incivilités, des prix trop élevés, un rapport qualité-prix de l’hébergement insuffisant qui explique en partie la baisse des nuitées… Enfin, les parts de marché des Alpes-Maritimes - le Var se maintient mieux - s’effritent, au 10e rang des départements entre 1995 et 2000, au 17e en 2008. Le grand enjeu est donc le renouvellement de la clientèle nationale, trop faible avec 8 %, voire 4 % certaines années. Concurrencée par d’autres destinations soleil, peinant à fidéliser des clients de plus en plus opportunistes et zappeurs, considérée comme une destination chère, la Côte d’Azur doit désormais convaincre les réticents et fidéliser une clientèle plus jeune. Une cible estimée à 14 millions de personnes, surtout parmi les moins de 44 ans et habitant la région parisienne et la région Ouest.

Une image culturelle à parfaire
Elle doit aussi mieux valoriser son territoire, notamment un haut-pays attractif mais moins prisé que le littoral, gommer une réputation luxe et ‘bling-bling’ qui lui colle à la peau, et parfaire son image culturelle. Étonnant, pour ne pas dire décourageant, alors que le comité régional du tourisme Riviera-Côte d’Azur n’a pas ménagé sa communication depuis quelques années en multipliant les actions autour des musées, des festivals et du patrimoine. Alors que 2009 et son cortège de suppressions d’emplois obscurcit l’horizon, cette conquête nouvelle de la clientèle nationale s’annonce exaltante… mais de longue durée.

Jacques Gantié

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