Un bilan touristique mitigé à La Réunion

Saint-Denis (974 - Réunion) Le tourisme, premier produit export de l’île, fait grise mine. En dépit d’une augmentation du nombre de visiteurs, l’île demeure trop tributaire de la clientèle affinitaire (en visite à des parents ou amis). L’hôtellerie a été pénalisée par un second semestre atone.

L’année 2008 ne restera pas dans les annales de la Réunion. Certes, près de 400 000 touristes (396 422 exactement) ont été accueillis dans l’île, soit une progression de 4,1 % par rapport à 2007, selon l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques ) et l'IRT (le comité régional du tourisme, qui s'est d'ailleurs doté d'un nouveau site web). “Dans un contexte touristique international moribond, la destination a bien tiré son épingle du jeu, souligne Pierre Vergès, président de l’IRT. Dans la zone Océan indien, c’est la seule destination à avoir enregistré une telle progression en 2008.” Mais l’on reste loin des scores de fréquentation obtenus avant la crise du chikungunya, en 2006, le record datant de 2003 avec 432 000 visiteurs. “Les touristes reviennent progressivement”, indique-t-on du côté de l’Insee.

Principal réservoir de touristes, la France métropolitaine, dont sont issus 8 visiteurs sur 10, en croissance de 10,8 %. Celle-ci s’explique notamment par les campagnes de communication menées dans l’Hexagone. Si le flux de touristes étrangers progresse, il reste marginal (6 % du total). Autres faits marquants : la forte proportion - 50 % du total - de la clientèle affinitaire (personnes en visite à des proches), en hausse de 6,9 points, le regain de la clientèle d’agrément (+ 9,2 % avec 136 063 touristes) et le recul du tourisme d’affaires (-3,9 %).

L’hôtellerie décevante

Toutefois, 2008 s’est avérée décevante pour l’hôtellerie réunionnaise. Si la part de l’hébergement marchand progresse sensiblement (47,4 % en 2008 contre 44,9 %), la durée de séjour à l’hôtel recule légèrement (6,5 jours). Qui plus est, la fréquentation en hôtellerie classée stagne, avoisinant les 800 000 nuitées. “L’activité reste ainsi à un niveau très inférieur, lorsque plus de 1,1 million de nuitées avaient été recensées”, précise l’Insee. Il faut dire que l’offre hôtelière n’a cessé de diminuer : plus de 2 100 chambres disponibles en 2008 contre 2 900 en 2005.

Par ailleurs, les recettes touristiques se sont élevées à 343,5 millions d’euros. Les dépenses moyenne par ménage n’ont jamais été aussi élevées (1 264 euros par ménage), résultat atteint notamment grâce à l’allongement de la durée de séjour (17,3 jours contre 16,4 en 2007) L’hébergement et la restauration représentent la moitié des dépenses.