Paris : l’hôtellerie de luxe, touchée mais pas coulée par la crise

Paris L'hôtellerie de luxe à Paris est résiliente, selon une analyse réalisée sur les six premiers mois de l’année par le bureau d’études anglo-saxon HVS d’après l’observatoire STR.

D’après les statistiques recueillies par STR Global, la situation de l’hôtellerie de luxe à Paris est délicate sans être gravissime. Le nombre de nuitées a baissé de 2 % entre 2007 et 2008. Mais la performance globale reste relativement forte, avec un taux d’occupation pour mai 2009 autour de 65 % (contre 77 % en mai 2008) et un prix moyen de 414 €  (490 € l’an dernier) et un RevPAR de 267 € (378 € à la même époque en 2008, soit une baisse de 29 %).

L’offre dans la catégorie haut de gamme et du luxe, qui totalise 20 hôtels pour 3 711 chambres, va augmenter de 900 chambres dans les trois prochaines années.

Remontée des nuitées américaines

D’après l’étude HVS, fondée sur la base de données STR, la capitale aurait enregistré régulièrement depuis dix ans une croissance annuelle de ses nuitées de 2 %. Pas cette année. Les deux marchés clé – la clientèle américaine et britannique - ont perdu respectivement 20 et 5 % de parts de marché en 2008. Une baisse en partie compensée par le marché moyen-oriental qui a augmenté de 18 %. “Cette baisse a déjà été ressentie il y a plusieurs années, note cependant le directeur du Plaza. On assisterait même aujourd’hui à une remonté des nuitées américaines.” Les quatre premiers mois de l’année ont enregistré une chute des visiteurs étrangers de l’ordre de 13 %, ce qui, en comparaison d’une année 2008 exceptionnelle, reste relativement bon. 

Une saisonnalité plus marquée avec la crise

La crise a amplifié les creux de basse saison. Ainsi, de janvier à mars, les taux d’occupation ont baissé de 13 points par rapport à l’année précédente, avec une chute particulièrement forte en février, période habituelle de moindre fréquentation. Quoique cette baisse a été compensée en partie par un bon mois de mai.

“Toute l’année 2009, les hôtels ont connu de hausses et des baisses inattendues. Le qualificatif qui justifie le mieux l’année 2009 est celui d’‘incertain’”, souligne un directeur de palace.

Paris a toujours été considérée comme un marché particulièrement porteur pour les hôtels 4 étoiles et 4 étoiles luxe. La nouvelle donne en termes de classification, avec l’apparition d’une 5e étoile et d’une 5e étoile Premium, va modifier l’offre hôtelière. D’autant que l’apparition de nouvelles chambres va créer une offre supplémentaire de 918 chambres d’ici à 2012. Sans oublier : l’ouverture, dès septembre, de 26 chambres et suites au Bristol dans un bâtiment annexe, la rénovation de deux suites au Plaza Athénée et au Meurice, puis l’ouverture de la Villa Majestic avec ses 30 suites et ses 30 appartements (une offre rajoutée par les propriétaires de l’hôtel Raphaël). 

Modernisation des infrastructures

Centre d’affaires et de la finance, Paris accueille aussi bien une clientèle loisirs qu’une clientèle d’affaires. Malgré une diminution de ses marchés prioritaires comme les États-Unis ou le Japon en raison de l’évaluation de l’euro, la ville a compensé cette désaffection par une nouvelle redistribution des arrivées. Les visiteurs européens, espagnols et allemands notamment, ont retrouvé une progression constante. Toutefois, les marchés émergents (Moyen-Orient, Russie ou l’Amérique  du Sud) poursuivent leur forte fréquentation. En outre, la modernisation des infrastructures de transports, sur le plan national e t international, a permis de réduire les pics de saisonnalité, entraînant des taux d’occupation au dessus de 75 % toute l’année.

Pour HVS, le marché Parisien est donc un marché résilient. En raison de sa position stratégique et de son attractivité, la croissance touristique aidée par les perspectives de reprise de l’économie devrait permettre au marché de mieux terminer l’année 2009.