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KPMG prédit la fin d’un cycle pour les hôteliers français

Conjoncture - mardi 6 octobre 2009 17:56
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L’étude du cabinet de conseil vient confirmer les tendances à l’œuvre dans le secteur et constatées par d’autres statistiques : si, face à la crise chacun souffre, la vérité conjoncturelle n’est pas la même pour tous. Une épreuve à l’issue de laquelle le parc hôtelier pourrait bien être renouvelé.



Les hôteliers français n’auront donc pas échappé à la crise. Tout au plus auront-ils pour certains sauvé la mise. L’analyse du marché, catégorie par catégorie, réalisée par le cabinet KPMG, montre néanmoins que la réalité du secteur n’est pas la même pour tous.

L’année 2008 a présenté des signes de ralentissement, avec des taux d’occupation variant de 65,3 % à 71,2 % et revenant à des niveaux équivalents à 2006, après une année 2007 exceptionnelle. Pour la première fois, les hôtels économiques ont ainsi vu leurs taux d’occupation accuser une légère diminution (- 0,7 point) alors que les 3 étoiles semblaient les plus touchés, avec - 3,9 points, en raison d’une baisse de la clientèle d’affaires.

Effet Mécanique

L’année 2009 va marquer véritablement la fin d’un cycle. De janvier à juin, les taux d’occupation ont été en baisse. Les hôtels 4 étoiles ont enregistré les plus mauvais résultats dès le début de l’année, en raison d’une baisse de la clientèle d’affaires qui préfère, pour des raisons budgétaires et d’image, réserver plutôt dans les 3 étoiles. Le mois d’août a vu l’amorce d’une reprise, même si les taux sont inférieurs à ceux de 2008, avec un déficit accru pour la catégorie 4 étoiles qui reste en deçà (avec - 6,7 points) en raison de la baisse des arrivées long courriers et de la clientèle étrangère.

Enfin, par un effet mécanique entre la baisse des taux d’occupation et des prix moyens, les RevPAR à fin août 2009 sont également en forte baisse. Dans la catégorie 4 étoiles, ils sont même en chute de 18,1 % par rapport à la même période pour l’année 2008. Les entreprises renégocient les tarifs, les congrès diminuent, ce qui provoque des baisses générales de 3,7 points dans la catégorie économique, de 9 points en catégorie 3 étoiles.

Plans de relance

Pourtant, face à la crise, les hôteliers ont su résister en mettant en place des plans drastiques d’économies. En diminuant leurs charges (et notamment les frais de personnel), ils ont sauvé les RBE (revenus bruts d’exploitation), qui restent dans une fourchette de 31 à 42 % du chiffre d'affaires en fonction de la catégorie (à l’exemple des plans de redressement d’Accor ou d’IHG). Malgré cela, les RBE ont tout de même chuté, surtout dans la catégorie 3 et 4 étoiles, où la réduction de frais de personnel est la plus difficile.
 
L’année 2010, en termes de résultats, devrait afficher une baisse encore plus marquée des RBE, avec des fréquentations toujours moins nombreuses et des prix moyens plus faibles (renégociations des tarifs) sans possibilité de poursuivre les économies qui auront déjà été réalisées en 2009. Pour KPMG, les résultats devraient donc encore chuter de 10 à 20 % en moyenne, à l’exception de Paris, dont les taux toujours très élevés ne devraient pas être durablement affectés. Une situation exceptionnelle qui devrait permettre aux hôteliers de moderniser leur outils de travail. Ce qu’ils ont déjà entrepris, si l’on en croit les services de la région qui dispensent les aides publiques et qui affirment que de janvier à mars, autant de dossiers avaient été instruits que pour toute l’année 2008. A terme, au sortir de la crise, le parc hôtelier français devrait s’en retrouver renouvelé.

Évelyne de Bast

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