Les hauts et les bas de l’Argentine
Conjoncture - jeudi 7 octobre 2010 11:26
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Buenos Aires (ARGENTINE) Après une année 2009 très difficile, l’Argentine reprend des couleurs. Placée sous les projecteurs du rallye Paris Dakar en 2009 et 2010, elle continue d’attirer les professionnels de l’hôtellerie restauration. Avec son lot de promesses et de risques.
![Le restaurant franco-japonais Tô.](/journal/conjoncture/2010-09/img/tosushi074-ok.jpg)
Le restaurant franco-japonais Tô.
![Mineral.](/journal/conjoncture/2010-09/img/mineral4.jpg)
Mineral.
![Jean-Baptiste Pilou.](/journal/conjoncture/2010-09/img/pilou.jpg)
Jean-Baptiste Pilou.
![Art Hotel.](/journal/conjoncture/2010-09/img/galeria-3-arthotel.jpg)
Art Hotel.
![Yann Poulhazan.](/journal/conjoncture/2010-09/img/yann-poulhazan-hotel-cos.jpg)
Yann Poulhazan.
Buenos Aires, le “New York latino”
Côté restauration, “Buenos Aires est le New York latino, la ville qui ne dort jamais”, estime Pascal Bernard, le jeune directeur du relais gourmand La Bourgogne. “Les Argentins n’ont pas confiance dans l’épargne, dans le système bancaire. Ils préfèrent dépenser en sorties, en voyages... Certains déjeunent au restaurant tous les jours, midi et soir. Même en temps de crise, j’ai vu des établissements pleins !”, poursuit Toufic Reda, fondateur du restaurant franco-japonais Tô. Durant les dix dernières années, le nombre de restaurants est allé crescendo dans la capitale, aiguisant la concurrence. “Il y a de plus en plus de produits disponibles, d’intérêt pour la gastronomie et de restaurants à Buenos Aires. Aujourd’hui, pour réussir, il faut vraiment se différencier”, souligne Jérôme Mathe, à la tête du Café des Arts. Ce contexte n’empêche pas ce dernier et son associé, le célèbre Jean-Paul Bondoux, de multiplier les ouvertures et les missions de consultants dans le pays.
Les montagnes russes
Attirante, l’Argentine peut aussi s’avérer risquée. “Ce sont les montagnes russes d’un point de vue économique. Après la crise terrible de 2001 et 2002, l’Argentine a connu une forte croissance. 2009 a été une mauvaise année avec une chute phénoménale du tourisme, en raison de la crise internationale et de la grippe H1 N1, mais l’Argentine repart déjà”, observe Vincent Chevalier, ‘serial entrepreneur’ présent depuis une vingtaine d’années dans le pays. La restauration a particulièrement souffert, et de nombreux établissements ont dû mettre la clé sous la porte. “L’Argentine peut être imprévisible : le cadre juridique est fluctuant, les taux des crédits sont exorbitants, l’environnement politique est gangrené par la corruption, l’inflation est forte et les loyers peuvent augmenter du jour au lendemain”, déplorent Baptiste Renault et Frédéric Foucher qui ont récemment fermé leur restaurant Le Cosmopolitain. “Il faut avoir les reins solides”, résume Pascal Bernard. Les hauts et les bas de l’Argentine ne doivent pas pour autant décourager les initiatives, insiste Yves de Ricaud : “Il y a des créneaux à prendre, les Argentins étant amateurs de bonne chair et de nouveaux concepts. Mais il faut que les professionnels fassent des études de marché au lieu de se lancer sur un coup de tête.”
Violaine Brissart |
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