Pour KPMG, 2012 sera une année de consolidation pour l'hôtellerie

Après une très bonne année pour les chaines hôtelières en 2011, l'année 2012 devrait confirmer la tendance selon KPMG. Stéphane Botz, directeur du pôle tourisme-hôtellerie-loisirs de KPMG revient sur l'évolution du secteur.

Publié le 01 février 2012 à 18:32

Toutes catégories confondues, le taux d'occupation des chaînes hôtelières s'élève à 67,9 % en 2011, soit une hausse de 2,8 points par rapport à 2010, note le cabinet d'experts KPMG. Dopées par des prix moyens plus élevés, le RevPAR s'envole, en particulier dans le haut de gamme. La catégorie 3 étoiles obtient les meilleurs résultats avec + 13,2 % de RevPAR par rapport à 2010, contre + 7,3 % en 4-5 étoiles. Dans les catégories économiques, les 0/1 étoile enregistrent une hausse de 8,2 % et les 2 étoiles de 5 %. Pour 2012, KPMG prévoit surtout une consolidation de cette tendance à la hausse.

 

L'Hôtellerie Restauration : L'année 2011 est une année record. Quels ont été les éléments forts ?

Stéphane Botz : compte tenu du contexte géopolitique, notamment au Maghreb, on a assisté en 2011 à un repli des clientèles françaises et européennes vers des marchés plus sécurisants, ce qui a fait grimper les taux d'occupation des hôtels ainsi que les prix moyens en France. L'année 2011 a été marquée par un grand nombre d'événements et de salons comme l'Air Show, ou Batimat qui ont attiré de nombreux clients à Paris et dans sa périphérie. Mais tout le monde n'a pas bénéficié des mêmes retombées. Paris, Lyon, la Côte d'Azur sont les trois destinations qui ont le mieux tiré leur épingle du jeu.


Dans vos résultats la catégorie 3 étoiles remporte les meilleurs scores. Pour quelles raisons ?

La première raison vient des groupes hôteliers eux-mêmes, qui ont fait moins de promotions et donc augmenté mécaniquement leurs prix moyens. Parallèlement on a assisté à un retour de la clientèle d'affaires dans les zones urbaines.

L'autre raison réside dans le succès de la destination France, avec une augmentation massive des courts et moyens séjours. Nous avons ainsi pu noter que tous les hôtels proposant un produit touristique composé d'un hébergement associé à une activité - spa, golf, loisirs divers - ont vu leurs revenus augmenter avec l'arrivée d'une nouvelle clientèle de milieu de semaine, ce qui a permis de compléter le revenu des hôtels. Par ailleurs, la catégorie 3 étoiles est peut-être celle qui, en prévision de l'échéance 2015 [date butoir pour la mise aux normes d'accessibilité, NDLR] a réalisé d'importants travaux d'adaptation. Cette catégorie a ainsi marqué des points auprès de la clientèle française. Cette modernisation va se poursuivre en 2012, mais il est possible que les efforts consentis soient impactés par l'augmentation du taux de TVA.

Estimez-vous, comme d'autres bureaux d'études, que l'hôtellerie va connaître en 2012 un progression identique à celle de 2011 ?

Je ne pense pas car 2011 a été une année de rebond, où nous avons obtenu des résultats quasiment équivalents à ceux de 2007, année référence. Nous estimons qu'il sera difficile d'améliorer encore les revenus des hôtels. D'autre part, d'autres facteurs vont entrer en ligne de compte comme l'augmentation de la TVA, le retour sur le devant de la scène des destinations du Maghreb, qui font de gros efforts actuellement pour faire revenir les touristes. Enfin, il y a le fait que nous sommes en année paire, traditionnellement peu favorable à Paris et la Cote d'Azur en termes de salons et congrès.


Certains de vos confrères donnent une estimation du RevPAR moyen pour 2012 ? Pourquoi pas vous ?

J'estime qu'il est difficile de comparer les RevPAR des hôtels 0 et 1 étoile avec ceux des 4 étoiles et plus. Les modèles économiques ne sont pas les mêmes. Je pense de surcroît que lorsque l'hôtellerie économique améliore d'un ou deux points son taux d'occupation et son prix moyen, cela a un impact immédiat et bien plus fort que pour un hôtels 4 ou 5 étoiles. Les niveaux de progression ne sont pas les mêmes. Mais je pense qu'il va y avoir en 2012 une évolution du parc hôtelier du fait de la transformation de la marque ibis, qui va vraisemblablement faire progresser le prix moyen des hôtels, notamment sur le segment économique Si les taux d'occupation augmentent, les Revpar devraient logiquement suivre.


Diriez-vous que nous sommes à la fin d'un cycle ?

Les cycles hôteliers sont de plus en plus courts. Ainsi, le dernier cycle n'a duré que cinq ans, entre le pic de 2007 et celui de 2011. L'année 2012 ne peut donc qu'être une année de consolidation et de renforcement de la destination France sur le marché du tourisme mondial.


Publié par Évelyne de Bast



Commentaires
Photo

En cliquant sur publier vous acceptez les [conditions générales d'utilisation]

Voir notre Politique des données personnelles