En 2013, toutes les catégories d'hôtels affichent des tendances négatives, estime le cabinet d'études KPMG dans la 37e édition de son rapport L'industrie hôtelière française. Deux exceptions : le secteur de l'hôtellerie de luxe, qui bénéficie de la fréquentation de la clientèle étrangère (+ 3,9 points) et qui remonte au niveau de 2011, et Paris, qui affiche des taux d'occupation supérieurs à 79 %, même en catégorie économique (82,5 %).
Du côté des chaînes, sur la période allant de janvier 2013 à juillet 2014, on fait grise mine avec des taux d'occupation négatifs sur tous les segments, ce qui rejaillit, par effet mécanique, sur les RevPAR. Les hôteliers n'ont pas hésité à couper dans certaines dépenses pour faire baisser les charges d'exploitation et maintenir ainsi leurs marges : "Ce sont essentiellement les frais de personnel qui ont fait l'objet de mesures spécifiques, a confirmé Stephan Botz, directeur du pôle Real Estate & Hotels de KPMG. Les effectifs n'ont pas été réduits, en revanche les hôteliers ont géré différemment leur personnel : arrivée décalée des saisonniers, limitation du nombre d'extras, par exemple."
Résultats en légère hausse
Ces mesures ont permis de sauvegarder les résultats bruts d'exploitation, en légère hausse sur tous les segments en 2013 : + 1,2 point à 32,5 % en 1-2 étoiles, + 2 points à 30,6 % en 3 étoiles, + 3,5 points à 30,9 % en 4 étoiles et + 2 pts à 31,7 % sur le segment 5 étoiles.
Le début de l'année 2014 n'a pas permis de redresser la barre. "Trois facteurs ont pénalisé l'activité hôtelière, poursuit Stephan Botz. Le premier est la réduction des durées de séjour sur toute l'année, le deuxième est la compression du marché domestique, qu'il s'agisse du tourisme d'affaires ou de loisirs, et le troisième est l'impact de la fiscalité [hausse de la TVA au 1er janvier 2014, NDLR]." Et d'ajouter : "La baisse du tourisme urbain, qui représente 60 % de l'activité, est un phénomène global qui a un impact sur l'ensemble du secteur." En 2014, seul le secteur de la montagne a tiré son épingle du jeu, grâce à une bonne saison de ski.
Rester optimiste malgré tout
Parallèlement, l'attractivité de la France reste solide et les investisseurs toujours plus présents, traditionnels (corporate, institutionnels…) ou privés optant pour un placement dans le secteur hôtelier au détriment d'investissements en Bourse ou d'assurances-vie. 7,9 milliards d'actifs se sont échangés en 2013, Paris restant l'une de capitale les plus intéressantes après Londres, estime KPMG. Ainsi, le prix de vente du Mandarin Oriental Paris a atteint 710 000 € la clé, ce qui est un record.
Pour 2015-2016, le directeur de KPMG reste cependant optimiste : "De grands salons vont se dérouler en 2015, notamment à Paris, sachant que le secteur hôtelier francilien représente 50 % de l'activité totale. À cela s'ajoute l'organisation de la coupe d'Europe de football en 2016, qui devrait booster la destination, notamment dans les zones urbaines. , Enfin, l'éventuel retour à la croissance en Europe pourrait relancer le tourisme", précise encore Stéphane Botz.
Publié par Catherine AVIGNON