L'activité économique française a été décevante en 2014. La consommation des ménages, toujours impactée par la montée du chômage et la forte pression fiscale, continue de fléchir en 2014. La reprise attendue est désormais reportée pour 2015. La baisse des prix du pétrole, la dépréciation de l'euro et le maintien du coût de crédit à un niveau historiquement bas laissent espérer une reprise pour 2015.
La filière CHR, elle aussi impactée par les problématiques économiques nationales, a vu son chiffre d'affaires reculer de 3% sur l'ensemble des métiers, dans la lignée des deux années précédentes. Ces difficultés concernent tous les secteurs d'activité. La reprise de l'activité de l'hôtellerie, enregistrée au printemps, a laissé la place à un été stagnant puis à un automne maussade, et cela malgré des mois d'octobre et de novembre 2015 marqués par des températures très au-dessus des normales saisonnières. La majorité des professionnels interrogés fait cependant état d'une stabilisation de leurs marges en fin d'année 2014, mais la part des professionnels soulignant une baisse de ces dernières se renforce, alors que celle des professionnels constatant une hausse s'atténue : désormais respectivement 35% contre 8%. Seuls les professionnels implantés dans le Sud-Ouest affichent une stabilité de leur activité au 4ème trimestre. Dans les autres régions, la baisse varie de -1.5% dans l'Ouest et le Centre, à -5% en Ile –de-France et en Bourgogne – Rhône Alpes.
Ce que l'on retient de 2014 au niveau national :
L'ensemble des métiers du secteur CHR a connu une baisse du Chiffre d'affaires en 2014. Les cafés-bars ont été les plus concernés par cette baisse avec un recul de 6%.
1/3 des professionnels souligne une baisse de la fréquentation.
Seulement 10% des acteurs de la profession constatent une hausse du ticket moyen. La situation financière des entreprises du secteur reste très délicate. Près d'un tiers font état d'une dégradation de leur trésorerie. Au regard de ces chiffres, le moral des professionnels reste en berne et ne permet pas d'anticiper une évolution positive de leur activité pour 2015. Les évènements dramatiques qui ont touchés la capitale renforcent l'appréhension des professionnels du secteur. Plus de trois professionnels sur dix prévoient une dégradation de leur activité pour les mois à venir. Dans ce contexte, les anticipations de recrutement apparaissent elle aussi limitées pour le début de l'année 2015.
Une baisse d'activité qui touche tous les secteurs :
Restaurateurs et traiteurs : Le chiffre d'affaires recule de 4 % au 4ème trimestre 2014 soit un recul comparable à celui enregistré en 2013.
L'activité des traiteurs se détériore de manière plus modérée, à hauteur de 2 % sur l'ensemble de l'année 2014 contre - 5,5 % en 2013.
Ces tensions ne sont pas de même ampleur selon les régions. Si la baisse est limitée sur la façade atlantique et dans le Centre en fin d'année 2014, les intervenants implantés dans le Nord - Normandie, en Bourgogne - Rhône-Alpes et plus encore en Ile-de-France ont rencontré d'importantes difficultés ce trimestre.
A peine plus de 10% des restaurateurs envisagent une amélioration de leur activité et la moitié d'entre eux espèrent une stabilisation en 2015.
Les deux tiers des traiteurs misent sur une stabilisation de leur activité en 2015.
Les difficultés rencontrées par les restaurateurs depuis le printemps 2012 continuent en 2014. L'augmentation de la TVA de 7 à 10% a provoqué une réelle mise à mal pour les restaurateurs et les traiteurs. Non répercutée sur les prix face à l'absence d'élasticité du pouvoir d'achat des consommateurs, les restaurants-traiteurs ont accusé pleinement ce nouveau manque à gagner sur leur chiffre d'affaire et leur trésorerie.
Hôtels et hôtels-restaurants : Les inquiétudes des professionnels des hôtels affichées à l'issue du précédent trimestre se sont vérifiées. De fait, après six mois tempérés, le chiffre d'affaires des hôtels se détériore de 3,5 % au 4ème trimestre 2014 par rapport au même trimestre de l'année précédente.
Sur l'ensemble de l'année 2014, l'activité des hôtels affiche une baisse de 1,5 %. De manière identique au printemps, le chiffre d'affaires des hôtels-restaurants accuse une baisse modérée au cours de l'automne 2014 à hauteur de - 1,5 %. L'année 2014 s'achève sur un repli de 1,5 %. Les hôteliers implantés sur la moitié Est de l'hexagone rencontrent d'importantes difficultés en fin d'année 2014. En revanche, l'activité a été plus favorable dans le Nord - Normandie et le Sud-Ouest. Après plus d'un an de tension, la situation de la trésorerie semble s'équilibrer en fin d'année 2014. Malgré un léger repli en 2014, les hôtels parviennent à maintenir leur chiffre d'affaire grâce à des destinations phares comme Paris et la Côte d'Azur. Néanmoins des interrogations se posent notamment dans la région Ile de France après les attentats de janvier 2015. Cette destination va-t-elle rester attractive, notamment pour la clientèle étrangère ? Qu'en est-il de l'attractivité des autres régions de France ? Avec de moins en moins de trésorerie, dû à la mise aux normes accessibilité et sécurité et face à la montée en puissance des OTAs, les hôteliers expriment une réelle inquiétude pour les années à venir. La mise aux normes accessibilité et sécurité, dont l'investissement a entièrement été pris en charge par les hôteliers, a coûté en moyenne aux hôteliers plus de 172 700€ et représentent en moyenne 3.5 années de résultat net.
Les OTAs continuent, elles, à vampiriser les clients, ne laissant aucune autre solution aux hôteliers que d'accepter des commissions de plus en plus élevées.
Ces problématiques qui impactent directement la trésorerie des hôtels, créent des situations financières inquiétantes pour les années à venir.
Cafés-Bars-Brasseries : Sur l'ensemble de l'année 2014, les cafés-bars et les brasseries accusent une baisse de chiffre d'affaire de 6 % comparé à l'année 2013 déjà très mal orientée. Ces mauvaises performances concernent désormais essentiellement un gros quart Nord-Ouest de la France : les régions Nord - Normandie, Centre, Ouest et plus encore, l'Ile-de-France. A l'inverse, les débits de boissons implantés dans l'Est et dans le Sud-Ouest connaissent une fin d'année relativement clémente. Les cafés, bars et brasseries ont connu la baisse d'activité la plus importante comparée aux autres filières du secteur. Ces grandes difficultés constatées depuis plus de deux ans perdurent en 2014 et laissent craindre une disparition progressive de cette filière. Les cafés, bars et brasseries sont face aujourd'hui à des problématiques qui mettent en danger leur activité : La restriction des horaires d'ouvertures de nuit, la vente de boissons alcoolisées. Or les cafés, bars et brasseries ne représentent que 10 à 12% des ventes de boissons alcoolisées sur l'ensemble du territoire. Tous les responsables de la filière qui sont amenés à servir des boissons alcoolisées sont formés et sensibilisés.