► Le parc hôtelier français en perte de 400 chambres en 2016
L'évolution du parc hôtelier français résulte de trois grands types de mouvements.
• 450 hôtels disparus en 2016, soit 8 400 chambres
En légère diminution par rapport à 2015 (9 000 chambres disparues), cet indicateur s'inscrit dans la lignée du pic observé depuis trois ans. Les principaux motifs de disparitions d'hôtels sont :
- Les défaillances (36 %), c'est-à-dire les fermetures d'hôtels sans reprise en cours d'année.
- Les cessations d'activité (28 %) suite au départ à la retraite de leur exploitant sans qu'un repreneur ait été identifié, ou suite à l'arrêt de l'activité hôtelière dans des établissements faisant par ailleurs restaurant.
- Les reconversions en gîtes, meublés ou chambres d'hôtes (16 %).
- Les reconversions en hébergement social (7 %), qui interviennent essentiellement en Île-de-France et dans les grandes villes.
- Les rénovations lourdes ou restructurations qui nécessitent une fermeture d'un an ou plus (4 %).
En dehors des établissements fermés temporairement pour rénovation et qui réintègrent logiquement l'offre, toutes les disparitions d'hôtels ne sont pas définitives. Par exemple, parmi les 760 hôtels dont la disparition a été constatée en 2011 et 2012, près d'une centaine (13 %) étaient ainsi de nouveau opérationnels début 2017.
• 120 hôtels remis en marché en 2016, soit 2 400 chambres
Il s'agit de réactivations d'hôtels, auxquelles s'ajoutent les hôtels obsolètes ou les chambres d'hôtes repositionnées sur le marché hôtelier traditionnel. En y ajoutant les variations de capacités (agrandissements ou réductions du nombre de chambres), ces mouvements représentent plus de 2 400 chambres et contribuent à l'évolution du parc hôtelier national.
• 132 créations d'hôtels en 2016, soit 5 600 chambres
La forte dynamique relevée en 2015 (près de 8 000 chambres créées, dont 3 500 en Île-de-France) ne s'est pas maintenue. Seuls 132 hôtels ont été créés en 2016 (5 600 chambres). Depuis le début de la décennie, seule l'année 2011 a affiché un aussi faible volume de chambres créées. En région parisienne, ce ralentissement s'explique en partie par l'attentisme consécutif aux attaques terroristes de 2015. Dans les grandes métropoles régionales, il correspond à une pause après un développement soutenu ces dernières années.
► Accélération du parc hôtelier en Île-de-France et dans les grandes métropoles
• L'Île-de-France (25 % de l'offre de chambres d'hôtels de France métropolitaine en 2017)
Pour la deuxième année consécutive, l'Île-de-France a connu en 2016 une croissance de son parc légèrement supérieure à 1 %. Le rythme des créations est resté élevé (une trentaine, comme en 2015) mais avec des hôtels de plus faible capacité (61 chambres en moyenne contre 99 en 2015). Parallèlement, les disparitions d'hôtels ont été moins nombreuses (29 en 2016 contre 68 en 2015), en particulier les reconversions sociales qui avaient connu un pic en 2015. En 2016, l'Île-de-France a en définitive gagné 1 700 chambres (+ 1,1 %). La tendance 2017 devrait être plus modérée : une trentaine de nouveaux hôtels devraient être mis sur le marché (soit 2 200 à 2 500 chambres) mais la fermeture pour rénovation du Pullman Montparnasse (près de 1 000 chambres) devrait à seule peser fortement.
• Les métropoles régionales de plus de 200 000 habitants (22 % de l'offre métropolitaine)
En 2016, la croissance de l'offre dans les métropoles régionales a été de + 0,6 % en moyenne, soit près de 900 chambres. Dans ce contexte, seule Marseille-Aix s'est distinguée : son parc de chambres a augmenté de 3,7 % sur un an grâce à la mise en marché de six nouveaux hôtels totalisant 641 chambres, soit 42 % des chambres créées en 2016 dans les métropoles régionales. En 2017, ces dernières devraient connaître une nouvelle poussée de croissance, qui devrait toutefois être atténuée par la reconversion sociale d'hôtels d'entrée de gamme en périphérie de villes. Marseille-Aix devrait maintenir un rythme de croissance significatif, tout comme Lyon. En matière de créations de nouveaux hôtels, les deux métropoles devraient se faire doubler par Bordeaux et Nice à partir de 2018 : pour chacune d'entre elles, la création de 1 200 à 1 500 chambres est en effet anticipée entre 2018 et 2020.
► Ralentissement dans les agglomérations de moins de 200 00 habitants, les zones rurales et les stations de sports d'hiver
• Les agglomérations de 10 000 à 200 000 habitants (22 % de l'offre métropolitaine)
Alors que les grandes métropoles régionales concentrent l'attention des investisseurs hôteliers, les agglomérations françaises de moins de 200 000 habitants peinent à compenser les disparitions d'hôtels. Au cours de l'année 2016, ces territoires ont globalement vu disparaître plus de 800 chambres (- 0,6 %). Lourdes a ainsi perdu 500 chambres en 2016, et globalement près de 2 000 chambres depuis début 2011 (- 15 %).
• Les zones rurales et semi-rurales (16 % de l'offre hôtelière métropolitaine)
Ces territoires ont vu leur offre de chambres d'hôtels reculer de près de 1 600 chambres au cours de l'année 2016 (- 1,5 %). Plus de la moitié des hôtels disparus en 2016 en France métropolitaine se trouvaient en zones rurales ou semi-rurales et affichaient une capacité moyenne inférieure à 15 chambres. Une trentaine de créations d'hôtels (environ 600 chambres) ont malgré tout été recensées, mais bien souvent aux portes de grandes agglomérations.
• Les stations de sports d'hiver (4 % de l'offre hôtelière métropolitaine
En 2016, les stations de sports d'hiver ont subi une perte nette de plus de 400 chambres (- 1,5 % sur un an). Parmi les grandes stations, seule Val-Thorens se distingue véritablement : quatre hôtels 4 et 5 étoiles y ont été créés depuis 2011, pour un total de 257 chambres. Globalement, la petite hôtellerie peine à se maintenir dans les stations et les créations ne sont pas assez nombreuses pour inverser la tendance (cinq hôtels mis en marché en 2016, soit 258 chambres). Plus dynamique, le marché des résidences de tourisme est souvent perçu comme un moyen de compenser le recul de l'hôtellerie traditionnelle en stations : en 2016, une quinzaine de résidences ont ainsi enrichi le marché de plus d'un millier d'appartements. Cependant, dans le même temps, un volume d'offre quasiment équivalent a glissé vers le marché des résidences secondaires, illustrant ainsi un enjeu majeur pour l'avenir de ces destinations : la préservation de leur offre d'hébergements marchands.
* Hors établissements obsolètes : hôtels non homologués et au niveau de confort très sommaire