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Un été compliqué pour les hôteliers et les restaurateurs en Corse

Conjoncture - lundi 24 juillet 2023 14:05
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Avec en moyenne un tiers de clientèle en moins, cet été en Corse, dans les hôtels comme dans les restaurants, le président du GHR Corsica tire la sonnette d'alarme. Les meublés touristiques sont montrés du doigt. Ils seraient en expansion de 15 à 20 % selon les microrégions.



Beaucoup de professionnels corses accusent une baisse de 20 à 50 % dans leurs réservations pour juillet-août.
© GettyImages
Beaucoup de professionnels corses accusent une baisse de 20 à 50 % dans leurs réservations pour juillet-août.

“Est-ce la fin du tourisme professionnel en Corse ?” César Filippi s’interroge et s’inquiète. Le président du GHR Corsica, également hôtelier et restaurateur à Porto Vecchio, fait état d’un été compliqué pour le secteur des CHR sur l’Île de Beauté. La raison de la colère : “Pour 180 000 lits professionnels, on en compte 600 000 qui ne le sont pas.”  “Ce n’est pas nouveau”, reconnaît celui qui a déjà été reçu six fois à Bercy pour évoquer la situation. Mais, cette fois, César Filippi prévient : “C’est un tsunami qui va arriver, car nous avons actuellement 30 % de clientèle en moins dans le circuit professionnel de l’hôtellerie et de la restauration en Corse.” Constat similaire de la part de Karina Goffi, à la tête de l’Umih Corsica. “Beaucoup accusent une baisse de 20 à 50 % dans leurs réservations pour juillet-août. C'est du jamais-vu à cette période. Tous les établissements sont logés à la même enseigne, du motel aux 5 étoiles. L'économie entière de l'île est en train de souffrir”, a-t-elle confié au Figaro.

Une saison “catastrophique”

Côté hôtellerie, le taux d’occupation pour le mois d’août à venir ne dépasserait pas les 40 %. Côté restauration, certains établissements de plage qui ont l’habitude de faire près de 1 000 couverts par jour n’en font plus que 600 : “Inflation oblige”, commente César Filippi. “S'ajoutent les PGE à rembourser”, souligne encore le patron du GHR Corsica. Autrement dit : la coupe est pleine. Réunis le 11 juillet dernier devant la préfecture d’Ajaccio pour dénoncer une saison “catastrophique”, les représentants du GHR Corsica – qui compte quelque 300 membres - ont réclamé la mise en place d’une cellule de crise, en se tournant aussi bien vers les élus locaux, les services de l’État ou encore la chambre de commerce. D’autant que “le tourisme représente 39 % du PIB de la Corse”, rappelle César Filippi. Une demande qui a été entendue et suivie par l’instauration d’un plan d’urgence pour préparer la saison 2024, à grand renfort d’outils de promotion de la Corse et autres mesures de soutien des professionnels en difficulté. Des ateliers et des groupes de travail, en ce sens, sont sur le point de se constituer.

Des découverts bancaires pour régler les salaires…

Le 18 juillet dernier, le Gouvernement a annoncé une batterie de mesures restrictives visant les meublés touristiques, avec nouveau zonage, chasse aux passoires thermiques et fiscalité à la hausse. Cela suffira-t-il pour un retour à l’équilibre ? À voir. Surtout que le GHR Corsica pointe aussi le prix des transports pour rejoindre la Corse qu’il juge exorbitant et qui affaiblirait un peu plus encore le budget des estivants. Pour l’heure, César Filippi insiste : “De nombreux saisonniers risquent d’être licenciés en août, faute de réservations suffisantes dans les hôtels en Corse.” D’ores et déjà, certains hôteliers ne seraient plus en capacité de faire les paies de juillet et d’autres disent régler les salaires grâce à des découverts bancaires.

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Anne Eveillard
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