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Guadeloupe : le conflit se durcit et fait fuir les touristes

Hôtellerie - mardi 17 février 2009 17:53
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971 - Guadeloupe Alors que ces mois d’hiver représentent le plus fort de la saison touristique des Antilles, le mouvement social contre la vie chère initié en Guadeloupe, et rejoint par la Martinique, entraîne des annulations de réservations en cascade, ainsi que des fermetures temporaires d’établissements.



Première victime du mouvement social contre la vie chère : le tourisme. Secteur d’activité qui représente pourtant 7 % du PIB de l’économie locale.
Première victime du mouvement social contre la vie chère : le tourisme. Secteur d’activité qui représente pourtant 7 % du PIB de l’économie locale.

Première victime de ce mouvement social contre la vie chère, qui a débuté le 20 janvier dernier en Guadeloupe, le tourisme. Secteur d’activité qui représente pourtant 7 % du PIB de l’économie locale. Depuis le début cette grève, les tours opérateurs auraient enregistré pas moins de 10 000 annulations de voyages à destination des Antilles, la Martinique s’étant mis à son tour en grève depuis un peu plus d’une semaine, ce qui équivaudrait à une perte de chiffre d’affaires de l’ordre de 10 millions d’euros. En effet, ne pouvant plus assurer la satisfaction de sa clientèle, les principaux tours opérateurs Nouvelles frontières, le Club Med, Exotism, Fram ont préféré annulé tous leurs séjours et rediriger leurs clientèles vers d’autres destinations. Alors que ces trois mois d’hiver représentent 80 % de la fréquentation touristique annuelle.
Pour Georges Colson, président du Syndicat national des agents de voyages (Snav), c’est une catastrophe : “On est en train de réduire à néant la politique commerciale initiée ces dernières années visant à remonter l’image de marque de la Guadeloupe." Suite à de nombreux conflits sociaux, les Antilles françaises sont d’ailleurs surnommées ‘Strike Islands’ par ses voisins américains, qui se détournent de cette destination depuis une dizaine d’années au profit d’autres îles des Caraïbes.

Une activité touristique très réduite
Nicolas Vion, président du groupement des hôteliers et touristiques de la Guadeloupe, qui regroupe 16 établissements hôteliers représentant 2 200 chambres (depuis 2004, 1 600 chambres ont été perdues), se veut encore positif. Installé depuis 1992 en Guadeloupe, il continue malgré tout à exploiter son hôtel, la Maison Créole, situé à Gosier. “Nous fonctionnons normalement, nous sommes approvisionnés en matières premières aussi bien liquides que solides. Seul point noir : il est vrai que les stations de carburant sont bloquées. Si une partie des Guadeloupéens s’est organisée en faisant des réserves d’essence, les loueurs de voiture proposent des véhicules à la location avec un demi-plein.” Nicolas Vion reconnaît toutefois que son taux d’occupation, qui est normalement de 100 % à cette période de l’année, a chuté à 30 %. Situation vécue par tous les hôtels travaillant avec les tours opérateurs qui ont annulé leurs voyages à destination de l’île. S’il comprend les revendications et partage le point de vue de cette revendication de la vie chère en Guadeloupe, en tant que membre du mouvement des entrepreneurs, il s’est opposé à la hausse de salaire de 200 € nets. “Le mouvement des entrepreneurs avait proposé une hausse de 50 €. Aller au-delà, c’est favoriser l’inflation, et à terme, reprendre aux salariés ce qu’on leur a donné”, précise Nicolas Vion.
France Chlader, présidente du syndicat des cuisiniers, traiteurs et restaurateurs de la Guadeloupe, se déclare solidaire de ce mouvement contre la vie chère. Même si cela conduit à la fermeture de son établissement depuis le début de la grève le 24 janvier dernier. Son restaurant, le Papayer, situé en zone rurale dans la petite agglomération de la Croix-Lamantin, spécialisé dans la cuisine traditionnelle, accueille principalement une clientèle locale. Travaillant avec ses deux sœurs, elle fait fonctionner son activité principalement avec des extras. Ces confrères ont mis leurs salariés en congés payés pour l’instant. “Mais il est sûr qu’il y aura des licenciements pour beaucoup de ces micro-entreprises”, annonce la présidente.

Nicolas Sarkozy rencontre les représentants des départements d’outre-Mer
Le président de la république a fait savoir qu’il recevrait, jeudi 19 février, les présidents des collectivités locales et les parlementaires des départements d’outre-Mer, afin de faire un point sur la situation de ces territoires dans le contexte de la crise économique.

Pascale Carbillet

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par la Rédaction de l'Hôtellerie-Restauration
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